CHRONIQUE DU JOUR
Le retour de la confiance chez les opposants
26 janvier 2009 - FRATERNITE
La Renaissance du Bénin a finalement choisi et joué la carte de la crédibilité. Le bureau politique de ce parti juge de l’inopportunité d’une quelconque entrée au gouvernement et affirme son plein et entier accord avec la déclaration du 12 mars 2008 et les décisions du conclave d’Abomey-Bohicon. Le communiqué de clarification de la Rb étouffe les rumeurs qui soulèvent le levier de la polémique sur une défection des renaissants du G4.
La question de l’appartenance ou non du parti du couple Soglo au bloc des G et F s’est donc évaporée. Le mariage Rb-Fcbe agité avec de grossières manœuvres politiques se révèle une vue de l’esprit. Le divorce artificiellement proclamé sur les décombres imaginés de l’Union sacrée bénie à Bohicon n’a pas résisté à la détermination de la Rb, son attachement inoxydable aux résolutions des G et F. Le Non renaissant fait taire les spéculations et exige le silence des Cassandres.
La communion circonstancielle avec les cauris dans le vote en faveur de l’ajournement des débats sur la proposition de loi relative à la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication avait compromis la Rb et installé un climat de méfiance dans la famille des G et F. Le communiqué a valeur d’acte de renouvellement de l’engagement de la Rb à ne pas trahir ses alliés. La signature de l’honorable Rosine Vieyra Soglo, présidente du parti, donne au texte sa force et son symbole politique, d’autant plus que la dame de fer était supposée être au cœur des négociations avec le président Boni Yayi. Accusée d’avoir jeté le pavé dans le marécage politique, et de changer de cap au navire Rb estampillé G4, Rosine Soglo apporte désormais l’éclaircie et anéantit le scepticisme ambiant semé sur les cendres de la confiance.
La réponse de la Rb et de Rosine Soglo aux rumeurs est un revers pour le pouvoir Fcbe. Le communiqué consacre l’échec de la politique de Boni Yayi fondée sur une approche de négociation par effraction avec les forces politiques. Le cas G13 éloquemment illustré par le refus des députés Houdé et Ahossi fait école. La méthode compulsive du pouvoir a produit les mêmes effets. En principe, quand une méthode montre ses limites, il faut la changer et lui substituer une autre méthode. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on ne conserve pas une méthode qui perd. Hélas ! L’équipage du changement semble persévérer dans l’accumulation des rebuffades.
Sur la piste de la réconciliation avec le bloc des G et F, le chef de l’Etat doit plutôt négocier avec les vrais interlocuteurs, les poids lourds des partis politiques au lieu de construire des châteaux de cartes avec des poids plumes guidés par les soucis alimentaires. La réaction de la Rb apporte la preuve de l’importance de Lehady Soglo, pièce maîtresse du parti, centre de gravité, l’interlocuteur incontournable de Boni Yayi dans le camp renaissant. L’énergie politique du leader cauri doit épouser l’inévitable passation de pouvoir au sommet de la Rb.
La clarification de la Rb consolide vertueusement la logique d’Abomey-Bohicon et protège le vernis du rocher politique G et F contre toute craquelure. Mais si l’affaire Rb est restée sans retombées dommageables à l’unité des G et F, elle sert néanmoins de test à la solidité de l’Union née à Abomey-Bohicon. Le Prd, le Psd, le Madep, le G13 et Force Clé ne sont pas à l’abri de turbulences et de la tentation. Le chemin qui mène à 2011 sera pavé de dures épreuves. La faim est un fléau qui asservit l’esprit et peut amener l’homme à commettre les parjures les plus impensables et les plus humiliants. G et F sont avertis. La Rb a donné un exemple de responsabilité qui devrait avoir un effet d’entraînement et signer le retour de l’éthique dans la politique béninoise.