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L’honorable Nassirou Bako sur « Océan Fm » : « Le G13 n’a encore choisi aucun candidat pour 2011 »

 

30 mars 2009 - LEMATINAL


Invité de l’émission "Cartes sur tables" de la radio Océan Fm,le dimanche 29 mars 2009, le député Arifari Nassirou Bako a abordé a déclaré que le G13 dont il est coordonnateur et porte-parole n’a pas encore chosi un candidat pour les élections de 2011. Les questions relatives à la gestion des fonds de l’escorte douanière des véhicules d’occasion,à la Lépi n’ont pas été occultées. Il a également apporté des éclaircissements sur le bras de fer qui oppose le 1er questeur et le président de l’Assemblée nationale, avant de se pencher sur le bilan des trois ans de pouvoir de Yayi Boni. (Lire ci-dessous, la première partie de l’entretien).

Océan Fm : Pourquoi vos collègues n’ont cru devoir répondre à un débat contradictoire sur la gestion des fonds d’escorte ?

La question de véhicules d’occasion ou d’escorte douanière est un débat national qui concerne l’ensemble des forces politiques et l’ensemble des citoyens. Ce n’est donc pas un dossier spécifique au G13. Si vous vous rappelez il y a beaucoup d’amalgame, entre le G13 et opérateurs de la filière de véhicule d’occasion. Et nous avions fait une déclaration, à l’époque pour le préciser .Et il ne faudrait pas avoir de confusion entre activités professionnelles des différents membres du G13 et le G13 entant que organisation politique. Il y a eu au sein du G13, plusieurs catégories socio professionnelles et nous avons évité la cristallisation autour de ce sujet. Mais, c’est un débat national où nous pouvons donner notre point de vue. Si on parle de cristallisation de ce débat c’est parce que un membre influent du G13 constitue la Colonne vertébrale des véhicules d’occasion. En l’occurrence Issa Salifou. Cela n’implique pas que ce soit un dossier spécifique au G13, qui regroupe plusieurs formations politiques en alliance. Et Issa Salifou est issu d’un de ses formations politiques Je suis prêt à me prononcer sur la question bien que ce soit un débat national et il faut éviter la confusion entre G13 et les frais d’escorte douanière. Cela étant, si je dois parler de cette question d’escorte, je dois dire que c’est quelque chose qui est en soit même illégale. Il s’agit d’une activité illégale. Le Bénin est un pays signataire d’un certains nombres de traités, instituant les organisations de coopération économiques ; comme L’Uemoa et la Cedeao. Le principe de liberté de circulation des personnes et des biens constitue un des fondements. La pratique de l’escorte de véhicules constitue une sorte de limitation à cette libre circulation des personnes et des biens. Je précise que cette idée d’escorte avait commencé avec les opérateurs économiques privés, pour pouvoir facilement amener un document qu’on appel bon à conduire, pour bénéficier de certaines facilités. C’était au début du mandat de Kérékou II, c’était les opérateurs économiques privés qui s’étaient organisés pour faciliter leurs activités dans le secteur de véhicules d’occasion. A l’époque ça coutait environ25000 Fcfa. L’Etat béninois sous le régime de Kérékou s’est abstenu de s’impliquer, en tant qu’institution dans la gestion de l’escorte de véhicules d’occasion. Parce que cela n’a aucune base légale. Quand c’est des privés qui organisent, l’Etat béninois, signataire des traités instituant l’Uemoa et la Cedeao, ne doit donc pas s’impliquer directement. Mais l’Etat perçoit des taxes et des redevances auprès des opérateurs économiques impliqués dans cette activité. Deuxièmement, lorsque les privés organisaient cette activité, il y a eu certaines contradictions vers la fin du régime Kerékou. Et ce secteur est passé entre temps des mains des groupes de Saley, Agoua et consorts dans celles de Wilfried Kérékou, à travers une structure que l’on a appelée Défi Emploi Jeunes. Ce qui a donné un caractère, un peu social à cette activité. Jusque-là l’Etat n’était toujours pas impliqué parce ce n’est pas légal. C’est resté dans un domaine plus ou moins de flou artistique. Il y avait effectivement des ressources donc quelque part, il y a une forme de mafia, qu’on le veuille ou non, autour de cette affaire. Mais pendant longtemps, l’Etat béninois s’est abstenu de s’y impliquer. Maintenant le vrai problème, avec le régime du Changement, c’est qu’une administration de l’Etat, en l’occurrence, la douane est impliquée dans la gestion et la conduite de cette activité. Il y a donc des recettes qui sont faites aux cordons douaniers sous l’appellation d’escorte douanière des véhicules d’occasion. A partir de ce moment, l’Etat béninois du Changement a voulu régulariser le sens des recettes d’une activité dont la base est illégale. Et en voulant le faire, l’Etat béninois s‘est lui-même mis dans l’illégalité. Et ce n’est pas pour rien que le gouvernement du Changement, n’a pas voulu qu’on budgétise ces fonds. Comment budgétiser des ressources dont le fondement est illégal. De l’illégalité en illégalité, on est allé ouvrir un compte à la Beceao. Un compte extra-trésor qui n’est pas sous le contrôle direct du trésor. De ce fait, la porte est ouverte à toute sorte de dérives. Donc on a arraché une activité aux privés qui agissaient dans l’informel, mais payaient des redevances à l’Etat qui récupère des taxes sachant bien que c’est illégal comme activité. Mais le gouvernement du Changement est venu s’impliquer directement dans ce qui est illégal. Il est allé créer un compte de manière pirate. Mais en faisant de la communication autour. Et moralité, qui peut donc contrôler la gestion de ces fonds. On a tenté de dire que ces ressources vont servir à faire de la micro-finance, qu’à cela ne tienne. Mais qui contrôle la gestion ?

En tant que député vous avez les moyens de réagir contre cet état de choses

L’Assemblée nationale, à la demande de certains députés dont moi-même avons déposé une proposition de résolutions, affectée à la commission des finances. Cette commission a déjà traité la demande et je crois qu’au cours de cette session extraordinaire de l’Assemblée qui se tient, il y aura des débats sur la question. Probablement la résolution va être adoptée et une commission d’enquête parlementaire va être mise sur pied pour aller vérifier la gestion des fonds de l’escorte douanière. Donc ce n’est qu’une question de temps. Et je sais que la commission a déjà proposé un mois comme délai, ce que je trouve raisonnable. Nous avons suffisamment de compétences au sein du Parlement, pour pouvoir vérifier cette gestion. Et je précise que pour le budget 2009, lors des débats parlementaires, le ministre des finances nous a dit, « nous prenons acte de la proposition d’amendement tendant à prendre en compte la budgétisation des fonds de l’escorte des véhicules d’occasion ». Mais à notre connaissance jusqu’à fin février 2009, il y aura aucune trace de ces fonds au trésor public, mais à la Bceao. Veut-on nous flouer ? Cela n’ira pas loin parce que nous avons les moyens de vérifier par une commission d’enquête.

Le langage que vous tenez n’est pas celui des populations puisqu’on réoriente les recettes de cette activité vers le programme de micro-crédits aux plus pauvres. Faut-il donc accuser le gouvernement de s’approprier de cette activité pour faire du social ?

Je dois dire une chose. Aucun homme politique au Bénin avec un minimum d’intelligence, ne peut s’opposer à une activité à caractère social. Surtout, s’il s’agit de micro-crédits octroyés aux femmes. Mais, il faut dire, qu’il s’agit ici de vérifier une gestion. Une équipe de vérification a été mise sur pied. Et, la commission d’enquête est suffisamment avancée dans ses investigations. Elle ne tardera pas à déposer son rapport et il y aura un débat parlementaire autour de la question. C’est la procédure qui constitue le vrai problème. Or, dès que les procédures sont viciées on tombe dans tous les travers. Actuellement, on a voulu donner un caractère légal ou officiel à la mafia, alors organisée par certains individus. Ce qui se passe aujourd’hui est pire que ce qui se faisait avant avec les opérateurs privés. C’est, le drame et c’est ça que nous allons vérifier. Et à l’Assemblée nationale nul ne s’est opposé à cela. Nous disons simplement qu’il faut régulariser. Il se pose un problème de gouvernance de secteur. Et d’ailleurs, il y a une commission d’enquête parlementaire qui travaille sur les microfinances. Sur cette affaire, il y a des institutions qui ont été créées comme le Padme, Finadev qui faisaient de la microfinance. Pourquoi, dans le cadre de cette politique d’octroi de crédits aux plus pauvres, a-t-on écarté ces structures pour aller rechercher des Ong et autres structures dont on ne veut pas parler de leur collaboration et qui sont chargées de mettre en œuvre cette politique.

Beaucoup de Béninois pensent que le combat que vous êtes en train de mener est beaucoup plus dû au fait que cette activité a été retirée à un groupe qui appartient à la même coalition que vous.

Je vous répète que 2 ans avant la fin du régime Kérékou, il y avait des contradictions. La question de l’escorte des véhicules était déjà retirée des mains de Saley et consorts, cela veut dire que ce n’est pas le président Yayi Boni qui a arraché ce secteur des mains de ces opérateurs. Mais ce que nous disons, est que la base est illégale. De plus, on fait des recettes que l’on met sur un compte parallèle. Ce qui est contraire à l’orthodoxie financière. En termes de recettes, comment on l’utilise. On assiste à une cacophonie au sein du gouvernement sur la question de budgétisation. Deux ministres apportent des réponses contradictoires. L’un affirme que c’est budgétisé pendant que l’autre affirme le contraire. Cela fait que nous ne connaissons pas, la réalité des choses. Nous sommes dans notre rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Cela n’a rien à voir avec tel individu ou tel acteur. Moi Bako, je ne suis pas au parlement pour défendre des intérêts particuliers. C’est un débat d’intérêt national et c’est pour cette raison que j’interviens dans le débat. Le gouvernement avait pris des engagements pour faire des concessions avec des opérateurs économiques. Ce qui n’engageait pas le G13. Et nous avons d’ailleurs fait une déclaration à cet effet. Des membres du G13 peuvent aller négocier individuellement avec le gouvernement, en tant qu’opérateurs économiques, mais cela n’engage pas le G13.

On a vu des membres du G13 qui ne sont pas opérateurs économiques, qui ont défendu ce dossier notamment l’honorable Basile Ahossi

Le collègue est un douanier, donc un connaisseur et spécialiste du domaine. Il n’est jamais allé défendre des intérêts individuels ou des intérêts des opérateurs économiques. Ces interventions ont porté sur la régularité de la perception des fonds d’escortes douanières et de la gestion de ces fonds. Je souhaiterais vivement que dans la presse, vous évitiez de cristalliser des questions en rapport avec le G13 autour du dossier des fonds d’escortes douanières.

Les membres du g13, abordent souvent la question, pas en tant qu’individus mais plutôt, en qualité de membres de ce groupe. Qu’en dites-vous ?

Référez-vous à la déclaration que nous avions faite sur cette question en novembre dernier. Nous avons précisé que la question des véhicules d’occasion n’est pas spécifique au G13.

1. La désignation des députés devant siéger à la Haute cour de justice et dans les Parlements régionaux a encore connu des achoppements a l’Assemblée nationale. Que s’est-il passé réellement ?

Ce qui s’est passé est exactement ceci. En janvier 2009, nous avons procédé à la désignation des 6 représentants, de l’Assemblée nationale, à la Haute cour de justice. Il y a eu des députés Fcbe qui étaient minoritaires et avaient proposé une clé de répartition. Et la commission des lois aussi. Et nous savons que c’est la plénière qui est souveraine à l’Assemblée nationale. Pas une commission technique. La plénière à la suite d’un certain nombre d’éléments d’amendement a adopté un autre mode de désignation et l’a adopté à la majorité et de façon démocratique il y a des députés qui, craignant de ne pas être pris en compte, ont décidé de déserter l’hémicycle. Ils sont partis, l’Assemblée a continué et nous avons désigné à 44 députés présents, les membres de la Haute cour de justice. Ce qui a amené les députés Fcbe à saisir la Cour Constitutionnelle pour demander l’annulation de cette décision de l’Assemblée nationale. La Cour s’est prononcée et nous a demandé de tenir compte du principe à valeur majorité/ minorité. Nous avons adressé une lettre à la Cour, pour en savoir davantage sur sa décision. La Cour nous a répondu que majorité/minorité renvoie à la configuration parlementaire. La décision de la Cour s’impose c’est vrai, mais elle n’est pas forcément exécutoire. Lorsqu’on parle de mise en conformité la Cour s’est référée, au rapport de la commission de lois, qui n’est qu’un organe technique. Est-ce normal qu’un organe technique s’impose à la représentation nationale ? Là était la question.Mise en conformité d’accord, mais nous avons estimé qu’il faut soumettre les modalités de désignation à la délibération de la représentation nationale. Le président de l’Assemblée nationale s’est opposé et a demandé simplement aux différents groupes parlementaires, conformément au contenu du rapport, d’aller désigner leurs représentants. Or, la Constitution est claire. Le Parlement désigne six. Et ils sont élus soient individuellement, ou sur une liste. Or, on ne s’est pas prononcé au préalable sur la modalité de désignation. Alors, sur quelle base pouvons-nous présenter des noms ? Donc le président a abusé de ses prérogatives de police de séance. Il a suspendu la séance et a demandé d’aller désigner les représentants, et au retour, il a enclenché le processus de désignation par vote. Nous étions sortis de la salle et fait une déclaration pour dire notre point de vue. A partir de ce moment, la désignation qui a été faite sans nous est une désignation partielle. Ce n’est pas six députés, mais trois députés Fcbe désignés. Ainsi, on n’a pas respecté le règlement intérieur. Alors que lorsque nous avons désigné, ce sont les six députés qui l’ont été.

Cette fois-ci on vous a laissé votre part ?

Nous avons aussi procédé de la sorte pour désigner les représentants dans les Parlements régionaux, à l’époque. Mais la Cour a cassé. Nous attendons alors de voir, qu’elle serait la décision de la Cour Constitutionnelle par rapport à la procédure et nous verrons ensuite quelle attitude adoptée à l’Assemblée nationale.

Vous souhaitez qu’il y ait consensus d’abord sur le mode de désignation ?

Nous réclamons qu’on délibère sur le rapport de la commission des lois, avant de passer à l’étape de la désignation. On ne peut donc pas nous mettre devant le fait accompli. C’est pourquoi nous nous sommes gardés de participer au vote.

Vous avez qualifié cette désignation de mascarade. Pourquoi ?

Tout à fait, elle est partielle et partiale donc, de notre point de vue non conforme aux textes.

Et si la Cour vous déboutait à nouveau que feriez-vous ?

On avisera après avoir analysé la décision de la Cour. Nous donnerons notre réaction par rapport à cette décision. Et je crois que les membres de la Cour sont suffisamment lucides.

On ne veut pas taxer cette Cour de la Cour des miracles, mais ceci peut arriver

Tout est possible. Cette Cour est composée de compétences, de personnalités de haut rang. Des gens pour qui, j’ai beaucoup de respect et de considération. Mais les conditions de leur désignation, a malheureusement, entaché leur crédibilité.

Vous estimez que c’est ce qui est à la base de cette situation ?

Il y a ce que les juristes appellent revirement de jurisprudence. Parce que, il y a eu un mode de désignation qui a été appliqué en 2003 et c’est ce que nous avons fait. Il n’est pas contraire à ce qui a été fait par le passé.

Pourquoi alors en 2009, on décide que c’est autre chose qu’on doit faire ? Cette situation profite au régime en place en ce sens que la Haute cour de justice est toujours bloquée.

Est-ce que ce n’est pas l’objectif du régime, que cette institution ne soit pas installée. Lorsque nous sommes dans un régime de gouvernance où une institution n’a d’importance pour certains que si elle est instrumentalisée ou mise sous contrôle. A partir de ce moment, si l’institution qu’on va mettre en place ne peut être mise sous contrôle. Il vaut mieux alors qu’elle n’existe pas. C’est ça aussi, la gouvernance sous le Changement. Nous, nous sommes engagés à défendre l’Etat de droit et les principes constitutionnels. Il faut faire en sorte que lorsqu’on dérive, qu’on ne fasse pas dériver l’ensemble. Il faut dire non. Quant à nous, nous sommes convaincus que d’un non minoritaire, un jour on parviendra à un non majoritaire et massif.

Qu’en est-il du bras de fer entre le 1er questeur et le président de l’Assemblée nationale ?

La mal gouvernance que nous vivons au niveau de l’Exécutif a de graves répercussions sur la vie parlementaire. Et ce n’est pas pour rien que nous avons fini par demander la mise sur pied d’une commission parlementaire d’enquête sur la gestion du président de l’Assemblée nationale. En fait, ce qui s’est passé est ceci, le président de l’Assemblée a nommé un chef de service financier qui se trouve être son cousin. Il peut le faire, mais il faut respecter les procédures, en se référant au bureau de l’Assemblée nationale. Parce que cette nomination a des implications financières. Et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale est clair la-dessus. De plus, le questeur doit être associé à toute question à implication financière. Ce qui n’a pas été le cas. A la fin, on lui demande de payer les avantages liés à la nomination de ce chef service. Le questeur a répliqué en disant en attendant, le règlement du contentieux de nomination, il faut laisser tomber les avantages octroyés à cet agent. Le président refuse et réquisitionne le questeur. A ce niveau, il y a abus de pouvoir.

Le président en tant qu’ordonnateur du budget est dans ses droits ?

Il y a des procédures, il faut les respecter. C’est dommage, cette situation paralyse les députés tout comme les agents en service au Parlement. Mais nous pensions que la raison reviendra rapidement et il aura un terrain d’entente. C’est la logique du non respect des textes. Il faut respecter les règles de bonne gouvernance et tout ira pour le mieux.

Vous pensez que la Lépi est possible avant 2011 ?

Je souhaite vivement qu’on puisse réaliser la Lépi autant que possible avant 2011. Même si nous ne parvenons pas, à élaborer la Liste informatisée, il faudrait que le processus démarre. Nous en avons besoin. Par le passé, on a enregistré beaucoup de contestations électorales autant de contestations de listes électorales. Et les Cena successives ont fait beaucoup de recommandations allant dans le sens de la mise en place d’un système informatisé de liste électorale. Le Bénin a fait l’option de la Lépi et je souhaite qu’on avance. Autour de cette loi à examiner au cours de cette session, il y a deux propositions en étude pour parvenir à une loi consensuelle. Le chef de l’Exécutif a lui-même souhaité que la Lépi se réalise.Je veux être rassuré de sa bonne foi pour aller jusqu’au bout. Nous députés, nous voulons de la Lépi et nous y travaillerons.

L’option choisie par le Bénin pour la Lépi comporte 17 étapes. Pensez-vous qu’elles peuvent être toutes franchies ?

Il y a cinq étapes essentielles. La cartographie, censitaire, le Rena, l’enregistrement des données biométriques. Nous avons déjà perdu un mois, pour le démarrage parce que nous devons mettre en place toutes les structures requises. Le Sap/Cena n’est pas compétent à mon avis, pour la mise en place de la Lépi. Elle n’a pas pour mission de la réaliser. Aucun texte ne l’a prévu. Il appartient à l’Assemblée nationale de prendre les dispositions pour mettre en place l’organe politique de supervision de tout le processus.

Nous sommes suffisamment en retard. On risque de faire une Lepi non fiable

S’il y a la volonté politique je suis persuadé que nous pourrons franchir toutes les étapes et mettre sur pied la Lépi pour 2011. Mais l’inconnu reste les modalités ou le processus de désignation de l’organe politique de supervision. Je sais qu’il y a des intérêts divergents à l’Assemblée nationale et beaucoup de débats autour de cette question. De même il faut également compter avec les recours quand ça va démarrer.

Les observations de l’honorable Yahouédéhou par rapport à la réalisation de la Lépi. Qu’en dites-vous ?

Il pense qu’il ne faut pas faire un lien entre la réalisation de la Lépi et l’organisation des élections de 2011. Comme, le Chef de l’Etat à un moment donné l’a déclaré. Je pense que si nous voulons aller dans cette perspective, cela veut dire qu’il y a des choses que l’on voudrait éventuellement préparer. Et c’est pour cela que je suis d’accord avec l’honorable Yahouédéhou, lorsqu’il dit « qu’il y ait Lépi ou pas, il y aura élection en 2011 ». Donc commençons le processus, même si nous ne parvenons pas à l’élaboration de la liste permanente informatisée, nous pourrons déjà réaliser au moins le Rena, qui peut déjà servir de base pour l’élaboration d’une bonne liste électorale pour les élections de 2011.

Issa Salifou et Gbadamassi et consorts ont effectué une tournée de sensibilisation dans le septentrion dans la perspective des élections de 2011. S’agit-il d’une tournée du G13 et de l’Upr ?

Il ne s’agit nullement d’une tournée du G13. Cette structure n’a mandaté personne pour aller faire de telles déclarations à quelque niveau que ce soit. Ils sont allés dans le cadre des activités de leur parti Upr. Et peut être, ils ont eu des propos ciblés par rapport à un électorat donné, qui ont été relayés d’une certaine manière. Les intéressés sont des députés, le G13 est une alliance.

Vous voulez dire que le G13 n’a pas encore désigné son candidat ?

Le G13 n’a désigné quiconque comme son candidat pour les élections de 2011. Il faut que cela soit clair. Maintenant, si l’on parle de Bio Tchané, comme candidat, c’est un béninois qui a des droits civiques comme tout autre et s’il le désire il peut se présenter comme candidat aux élections présidentielles. Au moment où nous parlons, le G13 n’a encore décidé de soutenir quelque candidat que ce soit. Nous sommes, dans des discussions avec d’autres organisations politiques. Et je pense que c’est prématuré de parler de tel ou tel candidat.

Une déclaration similaire a été faite en 2006 sur un candidat qui fini par être élu chef de l’Etat. N’est-ce pas ce qui se répète aujourd’hui ?

Je tiens à le dire, le G13 n’a choisi aucun candidat pour le moment. Je le dit, il y a beaucoup de débats autour du président de la Boad, Bio Tchané. Il a ses droits et peut être candidat. Et les collègues députés sont libres de leur démarche au nom de leur parti. Le fait d’être membre du G13, ne constitue un carcan pour personne. Chaque fois qu’il y a un débat où le G13 a pris position, nous faisons déclaration pour fixer l’opinion publique sur nos choix de manière claire.

Est-ce que vous avez été approchés par d’autres potentiels candidats ?

C’est assez prématuré. Certes il y a eu à Bohicon l’intention d’une candidature unique pour le G4 et Force clé. Mais c’était une déclaration d’intention. Pour sa mise en œuvre, il y aura un hiatus. Je pense que c’est prématuré. Il faut mettre l’accent sur la souffrance de nos populations, la bonne gouvernance et amener le gouvernement dans ce sens.

Voulez-vous changer de chauffeur en 2011 ? (auditeur)

Ce n’est pas les formations politiques qui changent de chauffeur, mais plutôt le peuple qui a d’ailleurs le dernier mot. Pendant les élections, il y a souvent beaucoup d’appelés mais très peu d’élus. Personne ne peut à priori, au-delà des déclarations politiques que nous faisons présager de ce que sera 2011. Qu’on soit au pouvoir ou de l’autre côté, le verdict appartient au peuple. Et c’est pour cela que, dans le cadre de l’animation de la vie politique, il est tout à fait normal, que l’on prenne position de manière claire, mais dont la décision ne dépend pas de nous.

Le 3ème anniversaire de l’investiture de Yayi Boni, c’est pour le 6 avril prochain quel bilan faites-vous ?

Le régime du changement est venu dans une ambiance où il a profité de beaucoup d’opportunités. Sur le plan de la dette extérieure, le Bénin avait été élu à l’initiative Ppte en 2003 donc, notre pays a bénéficié d’une réduction de l’aide d’environ 265 millions de dollars. Et les effets de cette réduction ont commencé par se faire sentir à partir de 2005 et 2006. Nous avons eu aussi cette initiative d’allègement de la dette multilatérale de près d’un milliard de dollars. Et cela a permis un moment donné de réduire les services de la dette extérieure de l’ordre de 36 ou 37% de notre Pib à quelques 12%. En clair, cela a offert la possibilité d’avoir des ressources pour lancer un certain nombre de choses. C’est pourquoi on est vite passé d’un budget de 600 milliards à plus de 1.000 milliards sous le régime du Changement. Il a eu des efforts d’assainissement des finances publiques et des recettes douanières. Il y a eu la poursuite d’un certain nombre d’actions entamées par l’ancien régime. Notamment, la politique de réalisation des grandes infrastructures routières, ce que l’on appelle, les échangeurs. C’était des financements qui existaient déjà. Ce qui nous a permis d’engranger ces ressources, c’est le contexte politique dans lequel le Bénin évolue, la stabilité de nos institutions et c’est ce que nous réclamons. Malheureusement, si nous essayons de faire le bilan par rapport à la gouvernance institutionnelle, nous remarquons la volonté manifeste d’instrumentaliser les grandes institutions de l’Etat. Deuxièmement, on constate que l’on organise les élections et l’on s’obstine à ne pas installer les conseils communaux tant qu’on n’a pas gagné. Donc le Changement c’est de vouloir tout gagner et tout caporaliser. La conséquence, nous reculons. Dans le domaine de la liberté, de presse, le Bénin était le premier au plan africain, le 25ème à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, on a sérieusement reculé dans le classement. Même chose dans les droits de l’Homme.

Pour finir ?

Je pense que le régime du Changement brille par la précipitation. On prend des décisions dans les domaines sensibles. Par exemple, pour le coton on a tenté une réforme structurelle. On va on revient, la Sodeco autorisée, on a annulé la décision, on reprend, bref jeu de balançoire. Dans le système Gsm, le régime dans sa hargne a structuré le secteur à contribuer à réduire totalement la souveraineté du pays. Et aussi à long terme à faire perdre au pays, d’énormes ressources au pays.

Propos transcrits par Ibrahim Y. Djibril (Coll)



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