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Le Cheval de Troie des change-menteurs

 

Par l'Abbé André S. Quenum

LA CROIX DU BENIN - 01.05.2009 

Personne n’a jamais accusé le gouvernement du changement d’être méthodique. Sur le plan politique, sa gestion hasardeuse qu’on aurait aimé attribuer à l’inexpérience des débuts aux fins d’excuses généreuses, se poursuit avec un entêtement qui ne lassera jamais d’étonner. Pour aggraver les choses, le revirement politique spectaculaire, parce qu’à 180°, de Rachidi Gbadamassi, manifestera au grand jour les risques d’une pratique politique du Cheval de Troie, que les gérants du changement prennent un malin plaisir à s’infliger. S’il retourne effectivement à la mouvance, alors ce nouveau transhumant a tout le profil, sans présumer qu’il en a l’intention, du grand monument de cheval en bois contenant des soldats ennemis dissimulés, que les Troyens ont, de leur propres soins, glorieusement introduit dans l’enceinte de leurs murailles pour se voir attaqués et vaincus de l’intérieur. Dans ce genre, ce nouveau venu ne serait pas le premier. Car avant lui, plusieurs aventuriers clientélistes ont compris que l’univers du changement béninois est une Troie à l’intérieur de laquelle il faut être pour tirer au présent les avantages de la proximité avec le pouvoir et pour avoir dans l’avenir l’option du retournement de veste opportuniste.


La chose est relativement aisée d’autant que pour être dans cette Troie béninoise, plusieurs connaissent la technique. Il faut organiser un village, un quartier, une église, une mosquée, un couvent, une association de femmes, de jeunes…, trouver le circuit de financement, avoir une tenue uniforme. Les plus zélés commencent à mettre l’effigie de celui qu’il ne faut surtout pas oublier d’appeler «docteur», «élu de Dieu». Et surtout il faut que la mobilisation, la prière et/ou la marche de soutien soit télévisée.

 

 Récemment, un groupe est allé jusqu’à présenter ses jeunes membres comme «les boucliers humains pour la défense du changement» ! Plus de limite! Bref, la recette est connue de ceux qui la pratiquent. Et  pour qu’elle se poursuive et s’intensifie, elle doit bien plaire … disons à quelqu’un, pour ne pas devoir dire ce que tout le monde sait déjà. Dans cette Troie dont on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de citoyens sincères qui se désolent de plus en plus, l’ambiance de rivalités contre productives s’ajoute aux calculs de ceux qui se dissimulent dans un cheval glorieux et louangeur en attendant le bon moment… Si on ne peut construire, pourquoi détruire et se détruire ? Une question politique.

 

 

Abbé André S. Quenum



Tag(s) : #EDITORIAL
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