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  Coup dur annoncé pour les ménages: Flambée prochaine des prix d’eau et d’électricité

 

29 juin 2009 - LEMATINAL


 

Dans peu de jours le moral des ménages béninois sera encore plus bas. Déjà frappés de plein fouet par une crise économique et financière mondiale avec des conséquences néfastes sur les revenus, ils devront, selon des sources de plus en plus crédibles dépenser plus d’argent pour payer leurs factures d’eau et d’électricité. Le gouvernement ne doit plus tarder à annoncer cette mauvaise nouvelle qu’il pourrait justifier par la flambée des prix des combustibles.



C’est un secret de polichinelle. La situation actuelle de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) est loin d’être reluisante malgré les investissements colossaux engagés par le gouvernement du Changement. 70 milliards Fcfa depuis l’arrivée de l’actuel chef de l’Etat Yayi Boni. Pourtant, les populations continuent de vivre un stress énergétique permanent. L’horizon qui se profile n’annonce guerre de bonnes nouvelles. Bien au contraire. Il faut désormais, qu’en plus des coupures intempestives du courant électrique, de la récession hydrique, parce que l’eau devenant parfois inexistante dans les robinets, que les ménages déboursent plus pour avoir ses denrées pour leur usage quotidien. Une nouvelle qui ne pourra pas apporter le sourire sur les visages. Elle devra vraisemblablement être mal accueillie, si les gouvernants décident dans les jours à venir de ne plus en faire un mystère. Car, apprend-on, cette augmentation a déjà fait l’objet d’une communication en conseil des ministres et il a été adopté que les prix de l’eau et de l’électricité connaissent une flambée. Le gouvernement, craignant des réactions très hostiles qu’une telle information peut engendrer au sein de l’opinion publique, a dû mettre ses coudes sur cette décision. Mais tôt ou tard, il devra passer à l’offensive pour faire connaître à la population cette pillule sans doute difficile à avaler par les consommateurs. Tout porte à croire que c’est en manque de formule la plus douce pour faire avaler cette pillule aux ménages, que le ministre de l’Energie et de l’eau, deux fois annoncé sur la télévision nationale, dans l’émission « Dossier à la Une », a manqué le rendez-vous en autant de fois. Jusqu’ à quand va-t-il continuer à fuir la télévision à cause de la mauvaise nouvelle qu’il porte ? Sacca Lafia a aujourd’hui le dos au mur, tout comme le gouvernement et son chef. La réalité est que le Bénin est dans une situation très inconfortable vis-à-vis de ses fournisseurs en énergie électrique. Le Nigéria menace de ne plus être son partenaire fidèle. Or connaissant ce grand voisin de l’Est, il peut décider d’un jour à l’autre d’asphyxier le Bénin. S’il ne l’a pas encore fait, il ne manque pas d’agiter une telle situation. La Côte d’Ivoire, ne compte pas non plus trouver une situation atténuante pour le client béninois. Même si elle en parle en des termes beaucoup moins fermes, elle envoie déjà des signaux au Bénin pour lui montrer que les choses risquent de changer. Il ne restera que la Communauté électrique du Bénin (Ceb) pour éviter au moment venu que le pays se retrouve dans le noir. Mais là encore, les menaces de couper l’énergie au Bénin se font de plus en plus persistantes. Elle exige le paiement intégral de ses créances. C’est à cette seule condition que la Ceb peut continuer à alimenter le pays. Or les perspectives pour effacer l’ardoise béninoise estimée à moins de 10 milliards Fcfa sont aujourd’hui sombres.

 

Une exigence de la banque mondiale

 

De plus en plus esseulé, le Bénin a commencé par charmer les Institutions de Bretton Woods, surtout la Banque mondiale. Cette dernière conditionne son assistance par la mise en place d’une politique pour équilibrer les comptes de la Sbee. Autrement la Banque mondiale demande au Bénin de fixer les prix du courant en raison de l’évolution des prix des combustibles. Il faut rappeler qu’en 2002, sous l’effet de la flambée des prix des combustibles, le coût moyen du courant à pratiquer est de 88,49 F et de 1403,52 F en 2007, puis est passé à 122 F en 2008. Si ces tarifs étaient appliqués, le courant reviendrait plus cher que ce qu’on paie aujourd’hui. Jusque là le régime défunt et celui du Changement ont estimé qu’il fallait supporter une partie de cette charge. Au de ce tableau, le Bénin a pratiqué un tarif moyen de 80 F. Les conséquences n’ont pas tardé à surgir. Plus de 40 F/Kwtt de perte. Le déficit qui en découle est de 15 milliards Fcfa entre 2007 et 2008. Accumulant, ces mauvais chiffres, le Bénin se montre de moins en moins capable d’assurer l’énergie en respectant ses engagements vis-à-vis de ses partenaires qui commencent par taper du poing sur la table. Face à leur réaction, le gouvernement du Changement semble désemparé. Il lui faut équilibrer les comptes conformément aux exigences des bailleurs de fonds. C’est la seule option qui s’offre au régime en place s’il ne veut pas plonger le pays dans le noir. Ainsi le gouvernement béninois se prépare à annoncer aux consommateurs qu’ils achèteront plus chère l’électricité sans quoi la Sbee sera bientôt en faillite. Comment expliquer aux ménages un tel changement ? Le gouvernement y réfléchira absolument. De la même manière, il faudra trouver la formule pour expliquer aux agents économiques que c’est par un effet d’entraînement que le m3 d’eau va également connaître une augmentation. L’énergie, indispensable dans la production de l’eau, étant devenue chère, cette denrée ne peut que subir cette flambée. La Société béninoise de l’eau (Soneb) peut se mettre sous le couvert de la Sbee pour justifier une telle décision. On attend de voir dans quelle proportion cette augmentation sera faite. Toujours est-il que dans l’un ou l’autre des cas, cela ne manquera pas de susciter des remous au sein de l’opinion. Le gouvernement doit s’apprêter alors à affronter des réactions de désapprobation. Car, personne ne voit comment un citoyen fut-il ou non un partisan du chef de l’Etat Yayi Boni peut applaudir si en mettant la main à la poche, c’est pour sortir des factures frappées de montant exorbitant pendant qu’au jour le jour les revenus sont en baisse. Comment ne pas manifester sa colère, s’il faut affecter le peu de revenus réguliers ou irréguliers, à la consommation de l’eau et de l’électricité. Dans ces conditions comment vivre la paix dans l’esprit, la tête dégagée. Très peu de Béninois dormiront sans compter les étoiles du ciel.

FN



Tag(s) : #Politique Béninoise
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