Anticipant les importants flux d'équipements du futur gisement d'uranium d'Imouraren au Niger qui vont passer par le port de Cotonou, le groupe Bolloré devait planter son drapeau sur ce port dans les meilleurs délais. L'affaire a été rondement menée par le condottiere himself. En voici la trame…
En mars, Vincent Bolloré est reçu à Paris par le président Thomas Boni Yayi en présence du ministre de l'économie portuaire, Issa Badarou. Le chef de l'Etat béninois annonce que son pays va rapidement attribuer la concession du second quai du port. Aussitôt dit, aussitôt fait. Trois sociétés sont préqualifiées : Bolloré, le danois Maersk et le philippin ICS. Date limite de dépôt des offres : le 3 juillet à 18 heures. A l'heure dite, Bolloré a déposé deux tonnes de documents, ICS préfère (à la dernière minute) se contenter d'un "parc tampon", tandis que le représentant de Maersk arrive à 18h17. Forclos. Pas de chance… Le lundi 5 juillet, un conseil extraordinaire attribue au groupe français la concession. Le 7 août, Vincent Bolloré vient déjeuner en tête à tête à Cotonou avec Thomas Boni Yayi. "Palabre est finie". Avant de prendre congé, le Tropézien a le malheur de dire qu'il apprécie les ananas. Il se retrouve avec 50 caisses du précieux fruit au pied de son jet. Il n'en prend que quatre et confie les autres à ses représentants locaux. Heureusement qu'il n'a pas dit qu'il aimait les diamants !
Source: La Lettre du Continent