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Cour constitutionnelle du Bénin: Plaidoyer auprès des 7 Sages

 

Par l'Abbé André S. Quenum


 

Les 7 Sages de la Cour constitutionnelle ont le droit de réclamer le respect qui est dû à leurs personnes,  à l’institution et à ces  décisions. Contrairement aux Cours antérieures, qui, dans le silence, ont essuyé des contestations et des critiques, elle est la première à faire, par voie de presse, des mises au point sur certaines de ses décisions ou de ses démarches face à certaines saisines et situations, la première à saisir la Haac contre certains organes de presse. Ce faisant, fait-elle mieux respecter son autorité et ses décisions ?

 

Nous ne sommes pas habitués à ce qu’elle nous rende compte et nous ne le lui demandons pas. Nous voulons seulement plaider qu’elle se préoccupe de la question, surtout que depuis le choix de ses membres et leur installation, elle souffre d’une perception qui ne l’honore pas. Et puisqu’elle nous habitue à réagir publiquement à certaines situations, va-t-elle le faire face aux nouvelles qui circulent sur le fait que son président et un syndicaliste ont failli en venir aux mains devant le président de la République ? Dans tous les cas, il est temps qu’elle s’évalue et réfléchisse à l’amélioration de ses relations avec la Représentation nationale, avec la Société civile, avec les médias et avec l’opinion publique en général.  Sa responsabilité à servir notre démocratie quand nous aboutissons à des impasses en dépend, selon le rôle que notre loi fondamentale lui a dévolu. 
Nous voulons seulement plaider qu’elle prenne en compte le fait que la logique de la loi, si elle est nécessaire et irrépressible, a besoin parfois d’une doze de réalisme qui tienne compte de l’importance de la perception fondée ou non de l’opinion.  Car, si la Cour jouit du privilège de prendre des décisions sans recours, elle a la charge, tout au moins pédagogique, d’inclure dans sa démarche le souci de ne pas continuer de voir faiblir la recevabilité de ses décisions. Sans qu’elle ne verse dans du populisme et afin de prévenir sa « trivialisation » et son insignifiance, il n’est pas bon que les positions de la Cour soient exagérément sujettes à caution et à remise en cause. S’il n’est pas impossible d’entrevoir que le même raisonnement peut s’étendre aux sources d’autorité civile, morale et religieuse dans notre pays, résumons-nous pour le moment en précisant que nous plaidons pour que la Sagesse des 7 soit plus recevable que rejetée. Notre démocratie en a besoin et en aura encore plus besoin.

Abbé André S. Quenum
Source: La Croix du Bénin - 04/09/2009


 

Tag(s) : #EDITORIAL
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