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L’évaluation s’est faite sur la base de sept critères : le PIB par habitant, l’environnement des affaires, la notation pays, l’évolution du PIB sur les quatre dernières années, la compétitivité, le flux des IDE et l’indice de développement humain. L’avantage de la méthode est de ne pas se focaliser sur le seul poids du PIB, mais d’intégrer des critères plus dynamiques comme l’appréciation des investisseurs (environnement des affaires et compétitivité) ou les avancées sociales (Indice de développement humain).

La plupart des paramètres, à l’image de la notation pays réalisée par Standard & Poor’s, prennent en compte le risque politique, le risque-pays et les perspectives de développement. Le classement reflète donc plus le dynamisme des pays concernés que leur poids réel dans l’économie africaine.
   
 
Johannesburg  
   
   

1.Afrique du Sud : un défi social

Avec un PIB de 256, 4milliards de dollars, soit 40% de celui de l’Afrique, une place financière référencée dans les marchés émergents et un marché de capitaux ouvert, l’Afrique du Sud est la véritable locomotive du Continent. Après une période 1994-2006 de forte croissance, menée sous le signe de la discrimination positive sensée aboutir à une meilleure répartition des richesses, le pays n’a toujours pas résolu le problème de ses inégalités sociales. Le prochain gouvernement issu des élections présidentielles de 2009 devra mener à termes la diversification en dehors du secteur minier et le programme de réduction de chômage.
Par ailleurs, les coûts induits par la pandémie du Sida (qui affecte 12 à 15% de la population selon les indications) ne devraient pas remettre en cause la situation financière actuelle du pays, mais une politique de prévention et de traitement plus systématique devrait en réduire les impacts.

2. Tunisie : le libre-échange avec l’Europe dans une année
Entamée dans la deuxième moitié des années 80, l’ère du développement économique encadré par l’Etat a incontestablement donné ses fruits en Tunisie. Le PIB qui connaît une croissance de 10% par an depuis dix ans a atteint 36, 5 milliards de dirhams en 2006, exercice qui a connu une croissance de 4%. Contrairement à la plupart des pays de la région, la Tunisie compte une économie diversifiée (agriculture, mines, tourisme, textile) avec un positionnement prononcé sur l’Export. L’année 2008 verra l’entrée en vigueur de l’accord de libre signée avec l’Union Européenne en 1995.

3. Maurice : la future ciberîle de l’Afrique
Après l’industrie et les finances, le secteur des nouvelles technologies est le nouveau cap de l’Economie de l’ïle Maurice. En 30 ans, ce petit pays de 1, 2 millions d’habitants est parvenu notamment à diminuer la prépondérance de l’Agriculture (ramenée à moins de 6% du PIB) dans son économie et à mener une diversification réussie vers les services. Cette orientation est dictée aussi par la fin programmée des accords préférentiels liant les pays ACP (Afrique –Caraïbes et Pacifique) et l’UE. En 2006, PIB du tigre de l’Océan Indien a atteint 6, 4 milliards. Avec l’aide de l’Inde, l’île Maurice s’attèle désormais à son projet de cibercité, grâce notamment à l’aide de l’Inde qui a mis à disposition une ligne de crédit de 100 millions de dollars.
   
 
1/3 du PIB du Botswana provient de l'exportation de diamants
© Ian Michler
 
   
   

4.Botswana : que faire après les trente glorieuses ?
L’ex Betchouanaland passe pour un modèle de réussite économique en Afrique. Avec une administration réputée être la moins corrompue d’Afrique et un sous-sol riche en diamants, en cuivre et en nickel, c’est le seul pays au monde à avoir affiché une croissance annuelle moyenne de 9% sur la période 1970-2000. De ce fait, en 1984, le Botswana est sorti du groupe des Pays les moins avancés (PMA) pour se hisser au rang des nations les plus prospères de la région. L’ex –colonie britannique s’est engagé depuis 2004 sur un vaste programme d’éducation pour tous sensé résoudre le problème de s inégalités sociales.

5.Egypte : des réformes indispensables
Le pays des Pharaons poursuit depuis 2003 un cycle de croissance au rythme de 5% grâce notamment aux bonnes performances du secteur touristique. En 2006, le PIB a franchi la barre des 100 milliards de dollars. La bonne tenue des rentes (péage sur Canal de Suez, transferts des travailleurs émigrés, exportations pétrolières et gazières, aide américaine de 2 milliards de dollars par an) conjuguée à l’augmentation des recettes pétrolières et gazières et aux investissements en provenance des pays du Golfe, donnent à l’Egypte, une bonne assise financière. La réussite des réformes structurelle (baisse de l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés, restructuration du secteur bancaire) devrait insuffler une nouvelle dynamique aux affaires. La mise en œuvre récente de l’Accord d’Agadir, projet de libre-échange liant l’Egypte à la Tunisie, au Maroc et à la Jordanie, devrait profiter à l’industrie du pays.
   
 
Tunis  
   
   

6.Maroc : un plan pour l’émergence
Avec un PIB de 8,3% en 2006 et l’une des places financières les plus dynamiques dans la région, le Maroc semble s’être engagé dans un cycle de développement durable. Bien que ne disposant pas de pétrole ni de gaz, le royaume compte 16 entreprises parmi les 50 plus grandes en Afrique du Nord. Sur la période 2003-2007, le pays a connu une croissance moyenne de 4% du PIB. L’économie reste néanmoins dépendante du pétrole. Parmi les réformes en cours, le chantier de l’INDH (initiative nationale pour le développement humain) devrait faire profiter les dividendes de l’embellie économiques à une plus large couche sociale. Egalement dans les projets d’avenir, le plan Emergence initié par l’Etat et qui vise sur une durée de dix ans, d'accroître de 1,6 point par an le Produit intérieur brut, de réduire le déficit commercial et de créer environ 440.000 postes d'emploi. Les prochaines élections législatives du mois de septembre 2007 mettront aux prises la majorité gouvernementale actuelle avec des partis d’opposition dont les islamistes modérés du PJD (Parti pour la Justice et le Développement).

7. Algérie :un confort budgétaire exceptionnel
A la fin mai 2006, l’Algérie avait multiplié par 12 ses réserves de changes, lesquelles atteignaient 66 milliards de dollars. Parallèlement, le Gouvernement poursuit une gestion dynamique de la dette extérieure avec un remboursement anticipé ayant abouti à un accord avec le Club de Paris. La dette extérieure du pays est désormais sous la barre des 15% du PIB contre 35% en 2003. Les réformes sur le plan financier, notamment la restructuration du secteur bancaire, un important programme de privatisations et la maîtrise de la dépense publique, devront donner à ce pays du Maghreb central, plus d’atouts pour son développement économique.
   
 
   
   
   

8 . Nigeria : un géant aux pieds d’argile
Huitième exportateur de l’or Noir, le Nigeria est un pays de paradoxes. Avec une population estimée à plus de 100 millions d’habitants, le plus peuplé des pays d’Afrique compte environ deux tiers de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté contre 43% en 1985. Avec 125 milliards de dollars par an, le pays le PIB du Nigeria n’équivaut pas la moitié de celui de la Suisse en parité de pouvoir d’achat. Bien que dans une bonne conjoncture, le secteur pétrolier nigérian fait face à des enlèvements fréquents de coopérants et travailleurs étrangers sous fonds de revendications politiques et sociales.Le gouvernement nouvellement élu s’est fixé trois objectifs que sont l’économie, l’économie, l’économie. Avis aux investisseurs.

9.Libye : retour de l’état de grâce
Avec une croissance de 8,4% en 2005, la Libye opére depuis deux ans un rapprochement remarqué vers l’économie de marché. Témoin de ce changement d’orientation, la signature, début juin 2007, d’un contrat record de 9OO millions de dollars avec la compagnie pétrolière britannique BP pour des opérations d’exploration. En 2006, les investissements directs étrangers y ont atteint 261 millions de dollars. De leur côté, les exportations libyennes, composées essentiellement de pétrole et de gaz, dépassaient 37 milliards de dollars. Le pays reste demandeur des investissements dans les services et les infrastructures. Le pays se prépare à de douloureuses réformes qui ne manqueront pas à terme de remettre en cause la politique de l’Etat-providence.

10 Ghana : le bout du tunnel en 2010
L’ancienne Gold Coast a célébré le cinquantenaire de son indépendance en mars dernier. Sur le plan économique, le pays des Ashanti aligne des performances répêtées depuis le début des années 2000 et, à l’inverse de la plupart des pays de la sous-région, connaît une transition démocratique sans heurts. Lors de sa récente visite à Accra, l’ex- président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz rappelait qu’au cours des dix dernières années, l’économie du Ghana est devenue l’une des plus dynamiques d’Afrique, grâce à la combinaison de la formation du capital humain et d’une politique ambitieuse. Pour M. Wolfowitz, le Ghana pourrait accéder au statut de pays à revenu intermédiaire d’ici 2010.
Le point de vue de Roger M. Gaillard, spécialiste en Infrastructures et Partenariats Publics Privé au département Infrastructure de la Banque Africaine de Développement.

Selon vous quels seraient les cinq économies les plus performantes d’Afrique ?

Si la base du produit national brut, les 5 pays en tête de liste seraient l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Nigeria, l’Egypte et le Maroc. Mais si le critère est le produit intérieur brut par habitant le classement se répartirait entre la Guinée Equatoriale, Maurice, l’Afrique du Sud, les Seychelles et la Lybie…. Enfin, si on considère un indicateur plus dynamique encore comme le taux moyen de croissance du produit intérieur brut sur la période 1997 à 2005, le palmarès comprend la Guinée équatoriale, le Tchad. l’Angola, le Mozambique et...la Sierra Leone. C’est dire la volatilité du classement selon l’aulne avec laquelle il est établi.

Constatez vous une évolution positive ?

Si on doit retenir comme signe encourageant que depuis 2002, le taux moyen de croissance économique continue de l’Afrique a été de 4%, il ne représente que la moitié de ce qui serait nécessaire. Les pays du Maghreb affichent globalement des performances louables tout comme l’Afrique du Sud et certains pays de l’Afrique Australe. Néanmoins, des aspects demeurent préoccupants, comme le taux de chômage, la vulnérabilité à des chocs de nature climatique ou de conjoncture internationale comme le cours des produits pétroliers ou agricoles ou des matières premières ainsi que les pandémies. L’Afrique Sub-saharienne affiche pour sa part des chiffres plus disparates. On y constate des taux de croissance parfois impressionnants, mais à interpréter avec la plus grande prudence, car ils restent très liés aux cours de matières premières.

Que peut-on attendre des années à venir ?

Nous assistons à une redistribution des intérêts à l’échelle de la planète et l’Afrique est un continent convoité autant pour ses richesses naturelles que pour son capital humain. On doit y voir une opportunité unique pour le continent de développer une croissance accélérée. Mais ce processus étant relativement récent, 3 à 5 ans seront nécessaires pour tirer des conclusions et discerner les pays qui afficheront des performances significatives.


www.lesafriques.com
Classement critère par critère

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Sources :
- Rapport de la Banque mondiale et de la SFI, Doing Business en 2007
- Programme du PNUD et son rapport mondial sur le développement Humain 2006
-Rapport CNUCED 2006 sur les Investissements Directs Etrangers
-Rapport mondial sur la compétitivité du Forum de Davos 2006-2007
-La notation des Etats Souverains en Afrique (avril 2007) : Standard & Poor’s
Tag(s) : #Actualités Internationales
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