18 février 2008
La visite officielle du président Bush en Afrique subsaharienne

Dar-es-Salam (Tanzanie) - L'épouse du président des États-Unis, Mme Laura Bush, et l'épouse du président de la Tanzanie, Mme Salma Kikwete, ont lancé le Plan tanzanien en faveur des orphelins et des enfants en situation vulnérable qui est destiné à recenser les enfants subissant les conséquences du sida et à leur venir en aide.
Le coordinateur de l'action des États-Unis en matière de lutte contre le sida dans le monde, M. Mark Dybul, a déclaré à la presse, le 17 février, qu'il s'agissait là d'un plan très innovateur et très prometteur et que les États-Unis par l'intermédiaire du PEPFAR (le plan d'aide d'urgence à la lutte contre le sida à l'étranger), le gouvernement tanzanien et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme participeraient à sa mise en œuvre. La Tanzanie, a-t-il dit, compte actuellement 2,5 millions d'orphelins, et la moitié d'entre eux ont perdu leurs parents à cause du sida.
Le nouveau plan tanzanien sera exécuté sous la direction des pouvoirs publics tanzaniens, mais divers groupes locaux seront chargés de veiller à ce que les orphelins reçoivent l'aide dont ils ont besoin. Rien que cette année, l'aide des États-Unis permettra la mise en œuvre de ce plan dans 83 des 138 districts de la Tanzanie. À l'heure actuelle, elle touche environ 220.000 des 1,25 million d'orphelins du sida en Tanzanie.
Grâce au nouveau plan, il sera possible d'atteindre un bien plus grand nombre d'enfants dans diverses localités, a dit M. Dybul en précisant que plusieurs ministères, et pas seulement le ministère de la santé, participeraient à l'exécution de ce plan de manière à accroître ses résultats.
Les États-Unis, a-t-il ajouté, espèrent qu'un tel plan pourra être aussi appliqué dans de nombreux autres pays.
Après avoir lancé le plan en faveur des orphelins du sida, Mme Bush et Mme Kikwete ont visité une école musulmane où des religieux enseignent la prévention contre le sida et informent les jeunes des effets de cette maladie. Les jeunes apprennent ainsi à se respecter et à respecter autrui, à s'abstenir de toute activité sexuelle avant le mariage et à être monogames. Des dignitaires d'autres religions étaient également présents lors de cette visite afin de montrer qu'il s'agissait d'un programme interconfessionnel.
Reprenant les propos de Mme Bush, M. Dybul a déclaré : « Nous n'arriverons pas à vaincre le sida si nous n'impliquons pas les organisations confessionnelles. Ce sont elles, en effet, qui agissent au sein des collectivités. Ce sont elles qui sont présentes au milieu de la population et qui ont toute sa confiance. »
Une telle stratégie est particulièrement pertinente en Afrique, si l'on se réfère à l'estimation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) selon laquelle de 30 à 70 % des soins médicaux en Afrique subsaharienne sont assurés par des organisations confessionnelles. Il s'ensuit, logiquement, « qu'il est impossible de s'attaquer au fléau du sida, que ce soit sur le plan médical ou sur celui du changement de comportement, si on ne fait pas appel à ces organisations. »
Enfin, les deux présidents accompagnés de leur épouse ont visité l'hôpital du district d'Amana ainsi qu'une clinique qui s'y adjoint et dont la construction a reçu l'appui financier du PEPFAR. Là, le groupe a participé à une table ronde avec un certain nombre de patients séropositifs qui lui ont rendu compte du changement extraordinaire que les soins et le traitement antirétroviral (ARV) assurés par cette clinique avaient apporté à leur existence.
C'est ainsi que le président Kikwete a désigné l'un de ces patients, Honorati Valeri Shirima, ancien officier à la retraite devenu agriculteur, qui, en 2005, était à l'article de la mort lorsqu'on l'a emmené à cet hôpital. « On m'a dit qu'il était très mal en point à son arrivée, a déclaré le président tanzanien. Il était mourant. On lui a administré le programme de traitement antirétroviral et voyez-le aujourd'hui. Il paraît bien portant, en bien meilleure forme que lorsqu'il est arrivé.
« Ainsi, tout ce que je puis dire (...) c'est combien j'apprécie ce programme et rends grâce pour le bien immense qu'il fait à la population », a déclaré M. Kikwete au groupe.
On a également cité l'exemple d'un couple qui a découvert qu'ils étaient tous deux séropositifs, qui se sont néanmoins mariés et qui ont eu un enfant qui est né séronégatif grâce au traitement et aux informations prodigués par la clinique.
Enfin, le président et Mme Bush ont retrouvé Mme Tatu Msangi, infirmière diplômée du Kilimanjaro Christian Medical Center (KCMC). Elle avait découvert sa séropositivité lorsqu'elle a su qu'elle était enceinte. Elle s'est inscrite au programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et a accouché d'une fille en bonne santé à laquelle elle a donné le nom de Faith (Foi). Mme Msangi, qui avait assisté, sur l'invitation de Mme Laura Bush, au discours sur l'état de l'Union prononcé par M. Bush au Congrès des États-Unis à la fin de janvier, est aujourd'hui conseillère en matière de sida auprès des femmes séropositives, qu'elle encourage à participer au programme de prévention.
Ces trois visites, a souligné M. Dybul, illustrent la nouvelle conception du président Bush en matière de développement, axée sur le partenariat et sur l'aide de proximité.
« Nous avons vu cela aujourd'hui : nos deux gouvernements associés à des activités communes, et travaillant au sein des collectivités à l'appui d'organisations de proximité », a-t-il dit.