L’honorable Sacca Fikara, invité hier sur « Cartes sur Table » :« Robert Dossou préside la section Fcbe à la Cour »
8 septembre 2008 - LE MATINAL
Le premier questeur à l’Assemblée Nationale et membre de L’Alliance G13, l’honorable Sacca Fikara était hier l’invité de l’émission « Cartes sur Tables ». Durant près de deux heures, il s’est prononcé entre autres sur les rumeurs qui courent sur une levée prochaine de son immunité et sur l’état institutionnel du pays en général.
Depuis quelques jours, certaines informations sur la levée d’immunité du député membre du G13 et premier questeur à l’Assemblée nationale, Sacca Fikara se font persistantes. Elles en rajoutent au climat tendu qui règne actuellement au sein des parlementaires à l’hémicycle. Invité hier dimanche 7 septembre 2008 sur Océan Fm, l’honorable n’a pas usé d’euphémisme pour apprécier ces attaques qu’il range d’ailleurs sur le compte d’un acharnement politique. « La requête de Maître Saïzonou à la Cour Constitutionnelle portant demande de levée de mon immunité date de 2006. Mais c’est précisément maintenant qu’on l’agite. Ce qui montre que cette affaire est politisée », a affirmé avec regret Sacca Fikara qui a ajouté que l’affaire qui sous-tend cette requête est déjà résolue. En effet, à en croire l’honorable Fikara, l’affaire dont il s’agit est ni plus ni moins d’un fait d’escroquerie jugé et classé depuis 1999. Du reste, a-t-il dit, depuis 10 ans, il n’a jamais reçu de convocation à comparaître devant un quelconque tribunal. L’acharnement actuel est la preuve selon lui que la Cour Constitutionnelle n’est qu’une « section Fcbe dirigée par Robert Dossou ». Au surplus, ajoute-t-il, les premières décisions de cette Cour confirment ce constat grave. L’autre dossier important qui a été abordé au cours de ces échanges est relatif au coût faramineux (plus de 200 millions Fcfa par session) des sessions extraordinaires à l’Assemblée nationale et qu’on accuse entre autres le 1er questeur d’occasionner. A ces chiffres et accusations, l’honorable Fikara a opposé un démenti formel. C’est archifaux, a-t-il martelé. D’ailleurs dans les conclusions à la lettre transmise par le président de l’Assemblée nationale aux fins d’informations, il est apparu que le coût induit directement par une session extraordinaire n’excède pas 30 millions Fcfa. Et c’est exceptionnellement que celles relatives aux communales et locales d’avril dernier ont atteint 108 et 109 millions de Fcfa, a affirmé l’honorable. Somme toute, il apparaît selon le 1er questeur que ces situations et accusations tous azimuts traduisent des « méthodes fascistes » qui caractérisent actuellement le mode de gouvernance du président Yayi Boni. Et si rien n’est fait face à cette situation, « on va droit dans le mur », s’est inquiété Sacca Fikara. Ces méthodes de gestion se sont aussi manifestées sous forme de chantage, de violences et de pressions de toutes sortes. C’est, a-t-il dit, d’autant plus grave que ces propos ont été tenus par le chef de l’Etat lui-même à l’occasion d’un de ses déplacements aux populations de la vallée de l’Ouémé. Conséquence, le chantier du tronçon Dangbo-Adjohoun-Kpédékpo a été abandonné comme pour sanctionner ces populations de n’avoir pas accordé leur suffrage au président. Ce mode de gouvernement qui prend appui sur les chantages et la corruption ne sont pas de nature selon lui à préserver la démocratie. « Je n’ai pas encore vu un président qui pose des actes de corruption aussi visibles » a confié l’honorable avant d’inviter toutes les forces vives et le peuple béninois à la sérénité et à une veille permanente.
Calixte Adjiyéton (Coll.)