Menaces de mort sur un journaliste de « Le Matinal »:Le Rejap et Msdhgd soutiennent Jean-Christophe Houngbo
26 septembre 2008
Face aux coups de fils, lettres anonymes et autres agressions verbales dont fait l’objet, depuis plusieurs semaines, quotidien « Le Matinal », des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ces agissements rétrogrades. Celles en date émanent du Rejap et Msdhd, deux associations de la presse, qui en appellent au respect des droits de la personne humaine. Lire les deux déclarations.
Le processus démocratique au Bénin, amorcé depuis l’historique conférence des forces vives continue et se manifeste intrinsèquement à travers le respect des libertés individuelles dont celle de la libre expression. Cette dernière dont la presse est le premier dépositaire se trouve aujourd’hui menacée dans notre pays, lui faisant courir le risque de renouer avec un passé tristement célèbre. Cette situation se manifeste par le quasi bâillonnement de la presse que certains citoyens voudraient aux ordres. Mais face à la détermination d’un de ses vaillants acteurs cette catégorie de personnes n’a trouvé mieux que de faire peser sur eux des menaces de mort. C’est ainsi que de manière répétée le journaliste Jean Christophe Houngbo du groupe de presse « Le Matinal » se trouve être l’objet d’intimidations et de menaces de mort comme ce fut le cas pour le confrère Aboubacar Takou du journal « Le Béninois Libéré » qui, il y a quelques semaines a été victime de menace voire d’agression sur sa personne. Cette situation d’insécurité que vivent les journalistes ces derniers temps en raison de leurs écrits a été à l’origine d’une rencontre de concertation des membres de l’organisation « Média au Service des Droits Humains et de la Gouvernance Démocratique » qui après analyse de la situation fait observer que la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme » consacre sacré et inviolable la vie humaine et que par ailleurs la constitution béninoise taille une part belle au respect des principes humains et de liberté d’opinion. S’inscrivant alors dans cette logique, il ressort que les commentaires ou analyses faites par les journalistes n’engagent que leur personne et ne devraient en fait, faire l’objet d’aucune menace. « Média au Service des Droits Humains et de la Gouvernance Démocratique » se refusant le fait que notre pays replonge dans les ténèbres et de prêter flanc à ces agissements rétrogrades :
Condamne avec la dernière rigueur les agressions et les menaces de mort dont sont victimes les professionnels des médias.
Réaffirme sa détermination de concert avec tous les acteurs de la presse à conserver coûte que coûte la liberté d’expression et celle de la presse acquis au prix de hautes luttes.
Apporte son soutien indéfectible à tous les confrères sous menaces notamment Jean Christophe Houngbo du quotidien « Le Matinal » ;
Invite les autorités béninoises à prendre les mesures nécessaires pour la protection effective des professionnels des médias et pour démasquer les auteurs de menaces ou agression et qui seront par la suite soumis à la rigueur de la loi.
Fait à Porto-Novo le 26 septembre 2008
Le coordonnateur national
Martin Aihonnou
Le Bureau du REJAP, a été saisi par courriers, de menaces persistantes sur la personne du chroniqueur parlementaire Jean-Christophe HOUNGBO du journal « Le Matinal ». En effet, depuis plusieurs semaines, il est l’objet de coups de fils et lettres anonymes, d’agressions verbales des personnes mystérieuses mais également de la part d’autorités administratives, politiques, et militaires. Le Bureau du REJAP tient à souligner que le principe de la liberté de presse est une exigence constitutionnelle reconnue et garantie par l’Etat et protégé par la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la Communication ( HAAC) au terme de l’article 24 de la Constitution du 11 décembre 1990. En outre, il est établi juridiquement que « nul n’a le droit de se faire justice ». En conséquence, le Bureau du REJAP invite tous ceux et celles qui se sentent injustement visés par des articles de presse à exercer leur droit de réponse et ou à saisir les organes d’auto régulation que sont l’ODEM et la HAAC ou encore les tribunaux. Le Bureau du REJAP lance par la même occasion un appel aux pouvoirs publics pour le renforcement de la liberté de presse et de l’Etat de droit au Bénin et pour la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur profession. Il invite par ailleurs, les journalistes en général et les chroniqueurs parlementaires à faire preuve de plus de rigueur et de responsabilité dans leurs investigations et écrits afin de redorer l’image de la presse béninoise, par des productions de qualité.
Fait à Porto-Novo le 25 septembre 2008
Pour le Bureau du REJAP, le Président Francis Z. OKOYA