Bénin: Un débat, SVP Messieurs les politiques !!!
Round 2. Après le bras de fer gouvernement-parlement qui a conduit à la prise d’ordonnances par l’Exécutif, fin juillet dernier, voici un second bras de fer au sujet du collectif budgétaire 2008. Par un vote de 39 pour, et de 42 contre, les députés rejettent la loi de finances. Aussitôt, le gouvernement demande une seconde lecture du dossier. En plus, il donne, dans un format libre pas habituel, une conférence de presse musclée animée par 7 ministres, chacun répondant de ses dossiers. Les députés du G4, du G13 et de Force Clé donnent aussi leur conférence de presse. A l’analyse, l’opinion publique a été servie par ces mêmes formes de prise de parole parallèle, qui ne font pas avancer les débats publics. Ce sont des techniques d’argumentation partielle et forcément partiale, venant de part et d’autre.
Au-delà des partis pris, le contribuable a le droit de savoir si les dépenses que le gouvernement considère comme des urgences le sont effectivement. Il a aussi le droit d’espérer des députés de jouer leur rôle de contrôle lors de l’autorisation des dépenses du gouvernement, sans bloquer le fonctionnement de l’Exécutif. Comment le citoyen peut-il être le mieux servi par l’une et l’autre de ces deux institutions de contre pouvoir si elles discutent de manière parallèle ?
Le gouvernement explique que les députés compromettent les mesures sociales prises pour le bien-être des étudiants, des travailleurs, des femmes et les mesures prises pour faire face à la crise alimentaire. Le gouvernement affirme que le collectif budgétaire est nécessaire pour faire face aux dépenses imprévues.
De son côté, les membres du G4, G13 et Force clé, la mouvance-opposition accuse le gouvernement de dépenses fantaisistes et politiciennes. Ils s’insurgent : Si la loi des finances 2008, arrêtée à 1.023 milliards, est consommée à hauteur de 80%, un mois avant la fin de la clôture de l’année budgétaire, et q’il reste encore au moins 200 milliards (20%) à consommer, comment le gouvernement peut encore demander une extension de 141 milliards, ce qui conduira à 341 milliards au moins à consommer en un mois ?
Chaque partie répond à la question qui l’intéresse, et le débat n’a pas lieu. C’est pour cela qu’en démocratie il faut passer au débat, comme on le voit actuellement entre John McCain et Barack Obama, les deux candidats à l’élection présidentielle aux USA. Au lieu que, ici au Bénin, chacun proclame ses vérités à travers les médias qui l’arrangent, pourquoi ne pas avoir un débat contradictoire ? Un débat, s’il vous plaît !
Abbé André S. Quenum