Bénin: Les ministres incapables du roi Boni 1er

Les ministres incapables du roi Boni 1er

A la faveur du remaniement ministériel du 20 novembre 2008, le président de la République a cru bon de confier plusieurs ministères à des personnalités peu ou non connues de la scène politique nationale. Deux mois après cet exercice, le bilan n’est pas reluisant. 
(Photo Yayi)

Après deux mois d’exercice de leurs nouvelles fonctions, plusieurs ministres peinent à prendre le pas. Ils tâtonnent, tournent en rond et ne manquent l’occasion d’un discours pour évoquer le nom de leur messie : Boni Yayi ! Alassane Séidou, Félicien Chabi Zacharie, Mamatou Marie Joe Meba Bio, Zakari Baba Body, Justin Adanmaï, Etienne Kossi, Charles Kint Aguiar, Léandre Houaga, Joseph Ahanhanzo… semblent avoir toutes les peines du monde pour s’acclimater à leurs nouvelles fonctions.

Etre nommé ministre paraît généralement aux yeux de l’opinion publique comme une marque de réussite sociale. Mais être un bon ministre ne se décrète pas. Le cas des nouveaux ministres illustre cette assertion. Ceux à qui ont été confiés de nouveaux départements ministériels n’arrivent pas encore à s’adapter encore moins à concilier les attentes du peuple avec les réalités du terrain. Ceux qui ont hérité d’anciens ministères n’ont pas encore fini de transcender les intrigues savamment orchestrées ainsi que les réseaux d’affinité, de calomnie et de fiches confidentielles tronquées… D’autres sont dépassés par les événements mais ils ne sont pas prêts à démissionner. «Etre ministre au Bénin, c’est accepter un sacerdoce inimaginable, c’est aussi apprendre à vaincre sans avoir raison » s’est exclamé un diplomate en poste dans ce pays, il y a quelque temps. En général, l’impression qui se dégage
des deux mois de gestion ministérielle est similaire à une cacophonie sur fond d’impréparation, d’improvisation et de navigation sans boussole. Ces nouveaux ministres sont-ils déjà essoufflés ou est-ce une désillusion démotivante qui gagne leur rang ? Plusieurs observateurs pressentent un imminent remaniement. Et pour qui connaît la méthode de gouvernance de l’actuel locataire du Palais de la Marina, une telle initiative ne serait pas surprenante. Ces analyses et observations relancent le débat sur les capacités intellectuelles et managériales des personnalités nommées ministres au Bénin. Un couteau à double tranchant qui rythme le quotidien des Béninois et des Béninoises. Pour combien de temps encore ? Bien prophétique qui pourra le dire…

OIF

Le 22/01/2009 - Source Le Conrère de la Matinée