6 octobre 2009
Nous aurions aimé pouvoir vous dire qu’il se porte bien pour l’avoir vu, le toucher et échanger avec lui. Malheureusement, nous n’avons pas pu le voir. Le motif qui nous a été donné, c’est qu’il serait sous un régime spécial de détention. Et que pour le voir, il faut une demande et une autorisation.
Cet incident qui vient de se passer, je crois finit par d’édifier les uns et les autres sur la nature du pouvoir qui nous gouverne. C’est un pouvoir d’arbitraire, un pouvoir d’injustice et un pouvoir de dictature. Car nous sommes venus rendre visite au maire de Dangbo Gnonlonfoun, aux heures habituelles de visites aux détenus. Mais cela ne doit pas trop étonner. Voilà un régime qui organise une semaine de la paix avec transmission de flambeau au président de la République. Et dans la semaine même, où cette manifestation est organisée, un maire est arrêté en plein exercice de ses fonctions. Cette même semaine, la mairie de Lalo a été vandalisée par les partisans du régime. Je crois donc qu’on ne peut pas parler d’un pouvoir qui veut la paix au Bénin. Je dis ce que nous avons vu, ici aujourd’hui ne nous surprend pas. Mais quelque soit l’endroit où il se trouve au sein de la prison, le maire sait que nous sommes venus lui rendre visite pour un message de solidarité. Solidarité, parce que ce qui lui arrive, peut arriver à n’importe qui porte lequel d’entre nous. Désormais tous les acteurs de la vie politique tous les acteurs de la société civile, toutes les organisations syndicales doivent savoir que nous ne sommes pas tous en sécurité. Dès lors, qu’ils ont des agissements qui ne plaisent pas au prince qui nous gouverne, ils peuvent être objet, eux-mêmes d’une arrestation arbitraire. Car, nous savons tous que la justice, le tribunal qui a le pouvoir d’ordonner la libération ou l’incarcération du citoyen a ordonné la mise en liberté de Gnonlonfoun. C’est sur simple coup de fil du garde des sceaux instruit lui-même par le chef de l’Etat, que la liberté lui a été refusée. Nous avons la preuve de ce que nous disons. Par conséquent, nous somme tous en insécurité, et nous devons rester vigilants pour lutter contre l’avènement d’un régime de dictature dans notre pays.
Le 2e message que je voudrais adresser, c’est un message de sagesse. A l’endroit du président Boni Yayi. Je voudrais l’inviter à revisiter l’histoire du pays, l’histoire du Dahomey et il se rendra compte que ce peuple n’a jamais accepté d’être maltraité, que ce peuple a toujours vaincu l’arbitraire. Et que pour le gouverner, il vaut mieux faire attention. Je l’appelle à la paix, à la concorde. Je voudrais également, l’inviter à jeter un regard, sur ce qui se passe ailleurs, sur le continent, ailleurs dans les autres pays. Plus aucun peuple n’accepte d’être marginalisé, gouverné par l’arbitraire. Plus aucun peuple n’accepte qu’un seul homme impose sa volonté à la Nation. Aucun peuple n’accepte que le règne de l’arbitraire emporte sur le droit. Par conséquent, je souhaite que le chef de l’Etat fasse montre de sagesse et évite, les actes qui peuvent envenimer la situation. Et enfin, mon dernier message est un message d’espérance. Nous voudrions vraiment inviter le peuple béninois à continuer la lutte. Les efforts de nos luttes ne seront pas vains. De la façon que nous avions vaincu les autres régimes de dictature qui ont voulu s’instaurer dans ce pays aux différentes époques, c’est de la même façon que nous viendrons à bout de ce régime là. Je voudrais saluer le collectif des avocats de Gnonlonfoun. Ils ont fait un travail extraordinaire qui a permis de voir, qu’en réalité Gnonlonfoun n’est qu’un détenu politique. Je voudrais également, remercier et féliciter la justice de notre pays à laquelle nous avons tous confiance car, elle a fait son devoir, elle a libéré Gnonlonfoun. Et c’est la volonté du prince qui l’a maintenu en prison.
Source: LEMATINAL