26 octobre 1972
Texte rédigé par l'équipe de Perspective monde
Renversement du conseil présidentiel au Dahomey |
||
|
Dans les médias...
Siradiou Diallo, « Le « coup » de Kerekou » «...Depuis le 26 octobre dernier, celui-ci (le conseil présidentiel) appartient au passé. Tous ses membres, y compris ceux qui à cette date étaient absents de Cotonou (c'est le cas du président Apithy et de trois ministres qui ont fini par rejoindre courageusement leurs compagnons d'infortune) attendent leur quitus pour recouvrer leur liberté de simples citoyens. Quant à la nouvelle équipe dirigeante, présidée par le commandant Kerekou, elle promet une « aube véritablement nouvelle » aux Dahoméens. Mais, privée de l'appui des vieux politiciens et des vieux officiers, elle risque de connaître, à son tour, les tracas du guêpier dahoméen. À moins de s'appuyer sur les organisations de masses et de recueillir par conséquent l'adhésion des intellectuels révolutionnaires. Mais pour cela, il faudra plus qu'un simple assainissement ou même une réforme, une véritable révolution; avec toutes les conséquences socio-politiques que cela implique. Le commandant Kerekou est-il prêt à s'engager sur cette voie ? Ce n'est pas sûr. Surtout avant la visite du président Pompidou. » Jeune Afrique (France), 11 novembre 1972, p. 24. S.A., « Le Dahomey déchiré » «...La réussite du putsch montre, une nouvelle fois, que les anciennes colonies françaises n'ont pas pu, dans bien des cas, s'adapter aux pratiques des démocraties occidentales que les militants nationalistes avaient pu prendre pour modèle avant l'indépendance, mais qui n'étaient pas souvent, il est, adaptées à l'état du développement de leur pays. Au Dahomey, depuis près de deux ans, l'armée se considère comme l'«arbitre» de la vie politique en raison de divisions que les chefs de parti, malgré leurs qualités personnelles, ne sont jamais parvenus à surmonter. L'histoire du pays n'est qu'une longue suite d'interventions des responsables de la défense nationale, suivies de la remise du pouvoir à un candidat civil de leur choix, qui perd bientôt la confiance de ses protecteurs, eux-mêmes fort divisés. (...) Malgré les prévisions pessimistes qui avaient été formulées à sa naissance, le « conseil présidentiel », qualifié de « véritable monstre » par le commandant qui vient de le renverser, avait fonctionné de façon satisfaisante. Au mois de mai, la « passation » des pouvoirs entre M. Maga, président depuis le printemps 1970, et M. Ahomadegbe, son successeur, s'était faite sans troubles. En dépit des difficultés budgétaires et des vives critiques formulées contre certaines « dilapidations » des deniers publics, un redressement de l'économie s'amorçait. » Le Monde (France), 28 octobre 1972, p. 1. |
Gouvernance et gouvernement [ 26 octobre 1972 ]
Pays | Niveau de démocratie | Chef de l'État | Chef du gouvernement |
Bénin |
Faible | Mathieu Kérékou | Iropa Maurice Kouandété |
Les informations précédentes renvoient précisement à la date de l'événement. Le niveau de démocratie est établi à partir des travaux de l'équipe de Polity IV. L'indice renvoie à la démocratie institutionnelle. Les noms des gouvernants sont établis à partir de nos bases de données les plus récentes. Là où on ne trouve aucun nom pour chef du gouvernement, il faut conclure que le chef de l'État est aussi, et sans intermédiaire, le chef du gouvernement, ce qui est le cas des systèmes présidentiels classiques (les États-Unis par exemple). |
Évolution des composantes du système politique