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 Braquage macabre à Dantokpa:Cotonou à feu et à sang

 

2 avril 2008


Le marché de Dantokpa a connu des heures chaudes dans l’après-midi du mardi 1er avril 2008. Un groupe de bandits munis d’armes sophistiqués ont tenté de dévaliser deux banques situées dans ce marché créant du coup la psychose dans toute la ville de Cotonou. Bilan : deux morts, trois blessés et de nombreux dégâts matériels. Maigre lot de consolation, trois personnes arrêtées et gardées au Commissariat central de Cotonou dont on ne sait pas jusqu’à l’heure actuelle le degré d’implication.

Cotonou la capitale du Bénin était à feu et à sang dans l’après-midi du mardi 1er avril 2008, jour du fameux poisson d’Avril. Au grand marché de Dantokpa s’était la débandade et les grands commerçants ont tôt fait de fermer boutiques. A l’origine : un groupe de bandits cagoulés, parlant Yoruba et Anglais et munis d’armes de guerre sont venus au marché Dantokpa du côté de la berge par barques motorisées selon les autorités béninoises. Les témoins de la scène affirment que ces malfrats, au nombre d’une dizaine avaient camouflé leur visage et étaient habillés de tenues traditionnelles « bomba » qu’ils ont tôt fait de rejeter pour se retrouver en tenue militaire avant de commencer leur opération. L’opération avait commencé peu après 15 heures, heure à laquelle ouvrait cette banque. L’un deux s’est posté au beau milieu de l’intersection de rues, juste à côté de la première banque visée : l’agence Eco Bank située en face de la berge de la lagune de Cotonou. Il a tenu en respect les usagers de ce marché en tirant des coups de feu en l’air pour les dissuader. Un autre bloquait la circulation sur le Nouveau pont. Au même moment, ces autres compères se sont dirigés vers Eco Bank, selon toujours les mêmes témoins. La présence de deux militaires assurant la sécurité de cette banque n’a pas dissuadé ces malfrats. Deux d’entres eux ont succombé sous leurs balles sur le champ.Il s’agit de Fiacre Hossou et de Eric Yao. Le troisième assurant la sécurité du côté de Diamond Bank, a eu la vie sauve, grâce à son pare- balles mystiques toujours selon les témoins. Ils ont criblé de balles les portes d’entrée et les serrures. Pour une raison encore non élucidée, ces braqueurs n’ont pu avoir accès à l’intérieur de la banque encore moins au coffre-fort. Le Directeur général de la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema), Joseph Tamègnon a dans un entretien qu’il a accordé à la presse confirmé la thèse selon laquelle les malfrats n’ont pu s’emparer du butin. Frustrés, ils se sont rabattus sur la deuxième banque Diamond Bank située à moins d’une cinquantaine de mètres de la première. Mais, les employés sentant le danger venir, ont eu le temps de barricader les portes. Cette deuxième opération s’est soldée également par un échec lamentable. C’est alors que ces gangsters déboussolés ont décidé de jeter leur dévolu sur les cambistes à qui ils ont arrachés des billets de banque en dollars euro, naira et en cfa avant d’embarquer sur les deux barques motorisées qui les ont emmenés. Direction le troisième pont. Les hors - la- loi ont fait leur show pendant environ trente minutes sans être inquiétés. Au passage, ils ont également fait quatre blessés. Mais ceux d’entre eux qui bloquaient les passages pour permettre le bon déroulement de l’opération sont tombés dans les filets de la police. Ils sont au total trois arrêtés et gardés actuellement au Commissariat central de Cotonou. Ils étaient arrêtés à bord d’un minibus de couleur blanche immatriculée T 8041RB. Ils avaient en leur possession des balles et des armes de guerre. Les autres sont toujours en cavale.

La police nationale houspillée

Hier les policiers étaient critiqués par la plupart de ceux qui ont suivi la scène pour leur nonchalance .On leur reproche le fait qu’ils n’étaient pas présents à temps sur les lieux au moment où les bandits mettaient en respect les cambistes et usagers. Selon des informations recueillies sur le lieu du drame, un des policiers opérant au commissariat de Dantokpa aurait appelé pour demander du renfort, vu l’ampleur de la situation. Mais le 1er avril connu sous le nom de poisson d’avril aurait joué les policiers. Car ces derniers ont tôt fait de banaliser l’information qu’ils ont assimilée à un poisson d’avril. Selon d’autres témoins certains policiers bien informés des crépitements de balles hier dans le grand marché de Cotonou ont choisi de se tapir. Situation confuse oblige. Les passants selon des témoins étaient devenus leurs agents de renseignements. C’est à ces derniers qu’ils demandaient l’évolution de la situation. Devant les fusils qui crépitaient les agents de sécurité de la Société de gestion des marchés autonomes eux aussi se sont tout simplement cachés. Selon le ministre de l’intérieur Félix Hessou, arrivé sur les lieux plusieurs heures après le braquage Seules les enquêtes pourront déterminer les circonstances de ce braquage ».

 

Boubacar Boni Biao, Razack Adjatan, Chérif O. Riwanou, Jacques Bocco (Stagiare) et Calixte Adiyéton (Stagiaire)

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Tag(s) : #Actualités Béninoises
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