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Crises répétées des élèves à Porto-Novo:Le Ceg « les Cocotiers » fermé pour une semaine
29 avril 2008
Le Collège d’enseignement général « Les Cocotiers » de Porto-Novo est fermé depuis hier lundi 28 avril. Les autorités académiques de la ville en sont arrivées à cette décision à la suite d’une histoire de sorcellerie et d’envoûtement qui crée depuis bientôt dix jours la psychose dans l’établissement.
Les élèves et le corps professoral du Collège d’enseignement général ’’Les Cocotiers’’ sont mis en congé forcé depuis le lundi dernier et ce, pour une semaine. La situation fait suite à la série de crises qui secoue l’établissement depuis bientôt dix jours. En effet, il n’y a plus de jour où l’on n’annonce que des élèves et surtout des filles sont tombées et ont perdu connaissance. C’est surtout lors des cérémonies de couleurs que la situation a court. Mais, des cas ont été enregistrés dans les classes et lors des récréations. Une fois déjà, le directeur de l’école, très embêté, a dû donner un premier congé de quelques jours à tous les usagers de l’établissement pour voir clair dans cette affaire. Entre temps, des dispositions ont été prises pour consulter l’oracle et les vieux du quartier pour en savoir plus. Plusieurs versions ont été livrées ce qui a plutôt compliqué la situation qui est devenue carrément ingérablé. Dans la même période, un rapport a été adressé aux autorités académiques pour parer au plus pressé sans gain de cause. On en était là quand, à la reprise hier au drapeau, le nombre d’élèves victimes s’est accru. Alors que le directeur et les membres du conseil d’administration avaient fait venir dans l’école, pour la journée d’hier, des religieux et une forte équipe d’agents de santé qui n’ont rien pu faire pour sauver les meubles. Les élèves tombaient en cascade et s’évanouissaient. Les responsables du collège dépassés par les événements, ont mis fin à la cérémonie des couleurs et invité les autres élèves et leurs enseignants à rentrer. Déjà, plusieurs parents d’élèves qui ont eu vent du cas dramatique d’hier, se bousculaient au portail pour récupérer leurs enfants. Pris de panique, certains élèves escaladaient déjà le mur pour quitter l’école pour rentrer chez eux au moment où d’autres se bousculaient à la sortie. C’était la débandade. Dans la foulée, un parent qui était dans tous les états, a fendillé la tête au gardien au motif qu’il l’empêchait d’aller chercher ses enfants. On reprochait à la police de n’être pas venue à temps pour pallier au débordement.
Le ministre de l’enseignement secondaire et technique, Bernadette Agbossou, a fait une descente stratégique dans le collègue en début de soirée pour soutenir les responsables de l’école et comprendre la situation. Selon les résultats des premières enquêtes, ce serait une histoire de sorcellerie et de mauvais esprits qui serait à la base du drame. Pour certains hier, l’école a été construite sur le site d’un grand fétiche contre le gré des adeptes qui seraient décidés à se venger contre vents et marrées pour récupérer leur terre. D’autres sources expliquent que c’est plutôt une élève sorcière surprise dans ses œuvres il y a quelques semaines qui aurait pris en otage tous ses camarades pour rendre la gestion de l’école très difficile aux autorités et se venger aussi. C’est face à ces différentes versions et l’incapacité des groupes de prière déversés hier dans l’école à trouver la solution que le ministre aurait instruit les responsables du collège pour sursoir en attendant à toutes les activités pédagogiques jusqu’à une semaine, le temps de voir clair dans ce dossier. Il faut préciser que la même situation a déjà prévalu dans trois autres collèges du département de l’Ouémé. Au début, c’était au collège d’enseignement général d’Ekpè qu’on a constaté le mal des jours durant. Le collège de Djèrègbé va prendre ensuite le relais. Plus tard, ce sera le tour du collège d’Atchoukpa avant le cas de ’’Les Cocotiers’’. Après avoir fait évacuer toutes les victimes hier et libéré les autres, la police s’est lancée aux trousses des parents qui ont agressé le gardien du collège.
Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/Plateau)
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