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Etats-Unis : A Black Man At The White House

Par Pathé MBODJE

Mardi 18 novembre 2008

Tel Jessie Owens devant Hitler, Obama a fait mentir tous ceux qui basaient les relations internationales sur un certain eugénisme et qui se trouvent désormais rattrapés par un certain racisme : loin de tout passéisme, il s'est voulu homme de son temps, du IIIème Millénaire naissant.

Aux Bas Mots les Grands Remèdes

Par Pathé MBODJE,
Journaliste, sociologue

Cherchez la référence à l'idéologie dans le discours du 05 novembre au matin, lorsque les choses se sont précisées pour Obama, vous n'en verrez pas : ni Martin Luther King Jr, ni John Kennedy. Le nouveau président américain s'est voulu lui, lui-même et lui tout seul dans son face à face avec son destin qu'il a choisi de vivre en Amérique, la seule véritable famille qui lui restait après l'absence physique et morale d'un père qu'il a connu à peine.

Robert Poulin, de Saint-Jean-Chrysostome, au Québec, estimait le 5 novembre 2008 que "l'élection de Barack Obama est une victoire pour la démocratie. Qu'un métis accède à la présidence du plus puissant pays du monde est une victoire pour l'humanité, le triomphe de l'évolution sur la bêtise, la bêtise des huit dernières années d'un gouvernement républicain autocratique et borné » (1).

L'autre bêtise, humaine celle-la, est celle qui a voulu bâtir un monde juste et équilibré sur un certain eugénisme qui tenait pour acquis que l'homme noir a une destinée singulière, ce que le président français Nicolas Sarkozy a décliné à Dakar le 26 juillet 2007, avant toutes les mesures conséquentes d'une Europe qui se barricade autour de la Méditerranée : tous devront désormais reconsidérer leurs certitudes erronées et leurs conclusions surannées. L'Amérique vient en effet de réécrire l'histoire, moins dans un esprit chagrin et revanchard que par logique du « Melting Pot » culturel, base du peuplement sociologique des Etats-Unis d'Amérique qui avaient voulu établir une dominante blanche, anglo-saxonne et protestante dans un nouveau monde où le rêve de réalisation avait une base ontologique violente face à la puissance du colt et de la winchester, armes de dissuasion dans la ruée vers l'ouest, véritable début du rêve américain. Saluons alors la théorie universelle du métissage culturel d'un géant Senghor encore bien en avance sur le temps et ses contemporains.

L'inconséquence de l'homme, dans sa valeur générique, explique ainsi mieux les fantasmes vécus à travers le monde et les chaudes larmes d'un Jessie Jackson qui revivait son histoire différente de celle Obama dans une humanité qui avait dénié au Nègre toute valeur, ce que Sarkozy le Français symbolisait déjà à Dakar en juillet 2007 avant, bêtement, que l'Europe cherche à se barricader autour de la mare Nostrum méditerranéenne.

Quelle signification latente alors, puisque l'idéologie pure n'est pas absente de la rhétorique et du symbolisme du candidat Obama ?

Une mystique la fois nègre et hellène, de la « béruf » wébérienne au mysticisme mouride, à l'analyse, et que l'Occident perd de plus en plus, d'où sa recherche désespérée d'une idéologie nouvelle. « La victoire de Barack Obama passera à l'Histoire à plus d'un titre. Comme explication, la puissance de la parole devrait être retenue en premier lieu : une rétrospective de ses discours qui ont séduit une telle majorité d'électeurs aux États-Unis et provoqué tant d'intérêt dans le reste du monde devrait montrer qu'en définitive, ce triomphe s'explique par la place exceptionnelle qu'il a accordée aux valeurs morales durant cette campagne.

Ce fantastique orateur les a martelées avec constance jusqu'à la fin, comme en témoigne son discours de Jacksonville la veille de sa victoire. Le recours à la foi d'abord, racine du rêve américain. L'espérance ensuite, qui rassure le citoyen en lui insufflant le courage nécessaire pour se réaliser. Et enfin, l'esprit de compassion et de solidarité humaine qui renvoie au domaine des valeurs les plus universelles : celles de la famille et de la solidarité. Bref, contre les forces du mal trop souvent entretenues par le cynisme, le nouveau président s'est plutôt appliqué à faire triompher celles du bien ». D'où un réveil brutal avec le triomphe final du vrai sur le faux, que ce mensonge soit historique et eugénique et qu'il rattrape l'Amérique et le monde seize siècles plus tard puisqu'il est né avec les Arabes sur la côte des esclaves (étymologie de Zanzibar) au IXème siècle.

Aux bas mots des négriers anciens et modernes, Barack Obama a opposé une société nouvelle, plurielle, exclusive de l'individu au profit de la collectivité : "Il faut analyser le discours de victoire d'Obama pour en mesurer la force. Obama a attribué la victoire au peuple. Jamais, il n'a parlé de sa victoire à lui. Dès sa première phrase, il a dit: «Vous, vous avez gagné.» Et puis, il est passé au Nous. «Nous avons donné la preuve que Nous, Américains, vous et moi avec vous, nous étions un peuple vivant, un peuple du XXIe siècle.»

Les Etats-Unis ont entamé le 4 novembre dernier une forte révolution culturelle, au moment de la renaissance d'une nouvelle conscience. Ils ont toujours servi de modèle culturel et c'est peut-être là, sous le signe d'une approbation à l'échelle planétaire, le nouvel apport pour une humanité plus à gauche, c'est-à-dire plus juste, plus humaine.

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NOTES

1-Le Devoir, Montréal, édition du vendredi 07 novembre 2008

2-Claude Poulin Québec, 4 novembre 2008, « Les forces du Bien », « Le Devoir, édition du jeudi 06 novembre 2008
3-Paul Warren, Québec, le 6 novembre 2008, Édition du lundi 10 novembre 2008

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Tag(s) : #Politique Internationale
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