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Triste réalité sociale de la police cachée à Boni Yayi: Des policiers en état d’esclavage à l’aéroport de Cotonou

 

 

Le Béninois Libéré, 07/04/2009

 

Par Aboubakar TAKOU

 

Feu Bernardin Gantin, s’il avait une idée de la vie des fonctionnaires de la police affectés à l’aéroport international de Cotonou, aurait saisi en songe Boni Yayi d’une requête de retirer son nom de ce lieu. Ce que vous allez lire ici n’est pas une fiction ou une caricature de journaliste pour dénoncer une situation. Bien au contraire, cela se passe à l’aéroport de Cotonou et la hiérarchie policière est bien au courant de l’affaire. Combien de Béninois et surtout d’étrangers ne se font pas embêter et violenter verbalement parfois par des agents de la police en fonction à l’aéroport qui leur demandent de l’argent, quelques pièces de monnaie. A première vue, on n’est tenté de se demander si une enquête de moralité a été préalablement faite à l’entrée de ces jeunes à la police. Mieux, on se demande qui a éduqué ces policiers-là. La réalité est toute autre. Les agents en fonction à cette frontière terrestre et aérienne comme leurs autres collègues sont bien éduqués et ont reçu une éducation correcte. Le ventre affamé n’a point d’oreille. Les policiers de l’aéroport de Cotonou sont traités comme des sous- hommes pour ne pas dire qu’ils sont purement et simplement en esclavage. Victor Schoelcher se croirait, s’il était là dans une Cenzala rien qu’à voir les conditions de travail de nos vaillants hommes en uniformes dans ces lieux.

 

Humiliation et misère se disputent les policiers

 

A nos policiers de la frontière de Cadjèhoun, il est demandé, au-delà des fonctions de sécurité, celle de sûreté. Cette dernière est d’autant plus capitale qu’il est prélevé sur chaque billet délivré un montant de 2700 francs CFA pour que cette sûreté soit effective sur les vols en partance de Cotonou. Ayant reçu cette formation, les fonctionnaires en uniformes à la frontière de Cadjèhoun sont appelés à crêter minutieusement 231 vols par mois soit 54 vols par semaines sans oublier qu’il faut perdre environ trois heures au minimum pour évacuer un vol. Ce qui les conduit à travailler au-delà des heures légales. Le drame dans tout ceci est que ces fonctionnaires ne gagnent pas un rond de primes, contrairement à ce qui se passait autrefois. Depuis 2007, les maigres primes ont été supprimées unilatéralement par Henri Bella, président de l’Arc-Bénin avec le silence complaisant des autorités de ce pays. Mais là n’est pas même le problème.

 

Travailler comme des souris

 

A l’aéroport Cardinal Bernadin Gantin, les policiers sont interdits de garer leurs engins s’ils n’acceptent pas de les garer sur le packing payant. Pendant ce temps les rois de l’aéroport ou les princes de cette république de Cadjèhoun, les gens de l’Anac et l’Asecna eux, ont un packing digne du nom exclusivement réservé à eux. Pour des fonctionnaires qui travaillent 24 heures sur heures et 48 heures de temps avant de lever la garde, imaginer qu’ils n’ont même pas de toilettes. La seule toilette réservée à toute la police de l’aéroport a été fermée depuis des années et la clé emportée par le chef S/Gab qui refuse de la remettre jusqu’à ce jour. Les femmes du corps, elles, sont déjà devenues des robots capables de rester 48 heures sans faire pipi ou même changer ce qu’elles devraient changer en temps normal du fait de leur statut de sexe faible (qui a la faculté de concevoir). Mais tout cela n’est qu’un luxe devant l’humiliation dont ces policiers sont l’objet. L’autorité de l’aéroport a mis à l’entrée du hall et à certains points stratégiques des vigiles (Pao-Sécurity) à qui on a donné plein pouvoir pour malmener, gronder et interdire de visite aux policiers béninois. Interdits de visite qu’ils sont alors qu’ils doivent passer 48 heures dans l’aérogare, nos vaillants policiers sont obligés, s’ils ne se mettent en jeûne forcé, d’acheter le manger auprès des vendeuses Vip de l’aéroport. Il faut dépenser environ 5000francs Cfa par jour à raison de 1500francs le matin, 2000francs à midi et peut-être 1500francs le soir pour avoir le ventre plein. Un mois de cette obligation conduit le policier à dépenser en moyenne 140.000francs pour un policier qui gagne environ 70.000francs Cfa et qui travaille sans primes hormis le fait qu’il doit payer le loyer, l’électricité, l’eau et donner à manger à femme et enfants si par malheur il n’était pas célibataire. Voilà de façon résumée, la misère carcérale qui caractérise la vie du policier affecté à l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin. Prions Dieu que Boni Yayi ne se retrouve pas devant ses policiers. Autrement il viderait toutes les larmes de son corps. Où est passé le ministre pasteur Armand Zinzindohoué de la Haute Autorité.

 

Aboubakar TAKOU

 

 

 
Tag(s) : #Actualités Béninoises
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