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Suspension des sociétés Areeba et Moov :950.000 abonnés et des milliers d’emplois en danger [13 juillet 2007]


C’est fait. L’épée de Damoclès qui pendait sur Areeba et Moov est tombée hier jeudi 12 juillet 2007. L’autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications a décidé de la suspension des deux opérateurs Gsm, sans tenir compte des nombreuses conséquences. ...

Dans notre parution du lundi 9 juillet dernier, nous publiions un petit article intitulé « Et si l’Etat desserrait l’étau ? » Cette interrogation est consécutive à la décision du gouvernement de suspendre les réseaux Gsm Areeba et Moov. Notre plaidoyer n’a pas été entendu. Areeba et Moov ont été suspendus depuis hier jeudi 12 juillet 2007. Mais, on doit à la vérité de reconnaître qu’une pareille décision n’est pas sans induire des conséquences non négligeables. En effet, un adage en langue fon dit que le bâton qui doit servir à corriger un enfant doit être proportionnel à l’auteur de la faute. Le président de la République, Yayi Boni en prenant le pouvoir avait indiqué clairement qu’il ne ménagera aucun effort pour la sauvegarde de la paix sociale dans la perspective de la création de toutes les conditions optima en vue d’un Bénin émergent. Un vœu très cher au chef de l’Etat, Yayi Boni. C’est au nom de la nécessaire sauvegarde de la paix que précédemment nous priions le gouvernement, dans un plaidoyer, de desserrer l’étau. Nous n’avons pas été, hélas, entendus. Aujourd’hui plus de 950.000 abonnés qui bénéficient des bienfaits des services des réseaux Areeba et Moov, de même que des dizaines de milliers d’emplois sont aujourd’hui en danger. C’est incontestable que les réseaux Gsm qui se sont installés au Bénin ont permis, un tant soit peu, la résorption du chômage. Or, c’est de notoriété publique qu’un seul emploi au Bénin permet de nourrir une famille d’au moins 5 personnes. Ce faisant, nous ne ferons pas l’injure aux décideurs de leur rappeler que Areeba et Moov suspendus, cela équivaut à des milliers de chômeurs déversés dans la rue. Ce qui est de nature à faire le lit à la délinquance et à la misère qui vont s’installer. Nul n’ignore aujourd’hui le rôle capital que joue la communication dans la gestion du temps dans ce monde où tout va très vite. Que d’inestimables services ces opérateurs Gsm ne rendent-ils pas aux entreprises et aux hommes en perpétuelle quête de la réduction du temps de leurs opérations. « Time is money », disent les Anglais. Qui veut alors perdre de l’argent par ces temps. Sans compter que cette décision de suspension des réseaux Gsm Areeba et Moov a la conséquence néfaste de faire porter au Bénin une mauvaise étiquette, de même qu’elle décourage d’autres investisseurs étrangers qui ambitionnent de s’installer au Bénin. Certes, cette décision participe du souci d’assainir le milieu des investissements, mais la recherche d’un compromis bénéfique pour les deux parties devrait primer sur le bras de fer engagé.

Au nom de la paix sociale

Au-delà des emplois directs que créent les opérateurs Gsm, il faut reconnaître que dans leur fonctionnement, ils procurent du travail connexe à des milliers d’autres personnes qui ne s’en portent pas mal. Là encore, des centaines de milliers de personnes vivent, avec des fortunes diverses, des activités liées au fonctionnement des opérateurs Gsm. Que de sociétés de vente et de distribution des cartes de recharge et des cabines téléphoniques n’ont-elles pas été créées au grand bonheur des propriétaires et usagers de ces entreprises. Les deux opérateurs Gsm suspendus, quel est le sort qui est réservé à ces personnes qui depuis des années exercent dans ce secteur dont elles tirent l’essentiel de leurs revenus ? Sans présager de ce qui va se passer, on doit à la vérité de dire, sans le souhaiter, que le gouvernement court le risque d’avoir à dos toutes ces personnes qui désormais n’ont plus de ressources garanties. Que leur dira-t-on pour les calmer, lorsqu’on sait que le ventre affamé n’a point d’oreilles ? Sur un tout autre plan, le gouvernement semble ignorer ainsi qu’il met en difficulté des opérateurs économiques qui croyaient agir de bonne foi. En effet, les sociétés Areeba et Moov ont dû faire des découverts dans des banques avant de commencer leurs activités ou pour les étendre. Ces entreprises suspendues, comment pourront-elles éponger leurs dettes vis-à-vis de ces institutions bancaires qui, on le sait, ne sont pas des philanthropes. Pour toutes ces raisons, il est souhaitable que l’autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications qui représente le gouvernement et les deux sociétés incriminées trouvent dans les plus brefs délais un compromis qui arrange les deux parties. Le gouvernement est appelé à mettre de l’eau dans son vin, afin de sauver les milliers d’emplois menacés, d’attirer les nouveaux investisseurs et ainsi de sauvegarder la paix sociale. C’est à ce prix que la quiétude va s’installer pour que prospère et émerge le Bénin. Nous y avons tous à gagner. La mère ne mord pas son enfant jusqu’aux os, dit un adage populaire. Il ne faut pas souhaiter la mort du pécheur.

Abdourahmane Touré

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