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L’Equateur récupère 99% des revenus extraordinaires du pétrole : Que font les Africains?  

14/10/2007

La tension sur les marchés de l’énergie, ceux du pétrole en particulier entraîne une flambée des prix qui battent des records successifs au-delà de 80 dollars le baril. Cette situation nouvelle n’a plus rien d’un choc pétrolier mais semble installer l’économie mondiale dans un cycle durable de prix élevés de l’énergie suivant les anticipations de pénurie de la matière première à un horizon de quelques décennies. Horizon 100 dollars le baril pour bientôt ?
Les attitudes des pays exportateurs des PED varient d’une aire de développement à l’autre. Un certain nombre de pays d’Amérique du sud ont pris le parti d’une décolonisation de leurs économies et d’une émancipation de celles-ci profitant des rentrées inespérées de pétrodollars. Le Venezuela de Hugo Chavez compterait parmi ceux là, avec l’ensemble des pays qui soutiennent la création d’une Banque du Sud sortie de l’orbite de institutions de l’hégémonie euro-américaine, le FMI et la Banque dite mondiale.
 
 
L’Equateur a décidé (AFP, 05.10.07) de conserver 99% des revenus extraordinaires de vente du pétrole générés par les hausses inattendues des prix du marché mondial. L’ancienne loi de 2006 avait déjà réduit les gains des multinationales tirés des variations extraordinaires de prix du pétrole. La nouvelle loi veut éradiquer cette forme de prédation qui se traduisait par le fait que sur 100 barils de pétrole extrait, il n’en restait que 46 ou 48 au pays. Elle ne pourra pas beaucoup plaire aux acheteurs, comme les Etats-Unis qui avaient déjà fait des représailles commerciales après les premiers changements. Sur les plus de 500 000 barils jours produits, plus du tiers le sont par la compagnie nationale Petroecuador, exportés à 67%.
 
 
L’audace politique et la reprise en main de l’énergie qui se trame en Amérique du Sud devraient donner des idées aux Africains, du moins aux opinions publiques et groupes de pression afin qu’ils s’imposent dans le débat sur l’utilisation de la manne pétrolière, sa juste répartition. Si un tel débat n’émergeait pas rapidement il est fort à craindre que les classes dirigeantes actuelles aux aboies et leurs réseaux relationnels et gravitations humaines ne dilapident encore une fois et les ressources monétaires surabondantes et le principal capital de l’humanité, les dotations naturelles. Les rivalités d’ostentation et stratégies d’éternité font office de seuls projets politiques ou horizons des élites, de leurs factions lignagères et parentèles parasites, alors que les ressources rares et précieuses tarissent, et que ceux qui en profitent le plus n’ont pas l’intelligence contextuelle pour limiter la destruction de l’environnement, la paupérisation de l’Afrique. Or les assauts des élites et firmes multinationales sur les gains du pétrole et sur la dotation naturelle en tant que telle précipitent l’entrée dans un monde pénurique à l’énergie, et créent des conditions sociétales invivables qui trouveront tôt ou tard une voie d’expression irrépressible … L’exemple de l’Equateur est à méditer, il devrait pouvoir servir rapidement en Afrique.
Tag(s) : #Politique Africaine
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