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Renouvellement de la classe politique nationale : Des soucis pour les dirigeants des partis [7 décembre 2007]

Le compte à rebours a commencé dans toutes les formations politiques surtout pour ce qui concerne le remplacement à la tête des partis traditionnels. Si au niveau des formations comme le Parti National « Ensemble » et dans une certaine mesure à l’Ipd Gamesu, les nouveaux dirigeants ont pu être trouvés au sein des militants, il semble que la situation constitue un véritable casse-tête dans les autres bureaux politiques. ...

Les grandes formations traditionnelles ont du mal à se trouver des dauphins pour remplacer leurs premiers responsables. Ces derniers qui étaient les initiateurs de ces groupes politiques sont pour la plupart frappés par l’âge constitutionnel pour briguer la magistrature suprême et n’ont aucun cadre valable pour poursuivre leurs œuvres. La situation est cruciale au Parti Social Démocrate (Psd) de Bruno Amoussou et à la Renaissance du Bénin de Rosine Vieyra Soglo. Mais il y a également le cas du Parti du Renouveau Démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji qui n’a pas encore trouvé de solution. Et l’homme vient d’entamer son dernier virage pour être aussi frappé par les mêmes dispositions relatives à la limite d’âge. La situation préoccupe à plus d’un titre et fait l’objet de moult discussions dans certains cercles restreints. Dans tous les cas, ces responsables ont été les seuls à gérer sans partage leurs formations politiques sur bientôt près de deux décennies. Outre les formations de mise à niveau politique qu’ils ont évitées, à tort ou à raison de faire aux militants, il y a le fait que ces derniers même se sont pendant tout le temps confondus dans les petits rôles sans chercher à s’affirmer. Certains d’entre eux qui visiblement avaient plus de chance et auraient pu profiter de leur expérience, n’ont pas su capitaliser leurs atouts politiques, se sont créés leurs propres partis ou ont adhéré à d’autres. Résultat, les années sont passées, rien n’a bougé de façon sérieuse, plusieurs chefs de partis n’ont pas pu se faire élire président de la République, les petites formations politiques qui sont nées sur le coup des humeurs n’ont rien pu pour s’implanter réellement pour se faire valoir et tout le monde vient d’être surpris par la nécessité de passer le témoin. Pour le cas du Psd, c’est Bruno Amoussou qui aura été le plus grand perdant. Il tourne le dos aux élections présidentielles contre son gré. Mieux, il semble ne plus se sentir trop intéressé par les habitudes et autres pratiques parlementaires ou veut rester très loin pour faire prendre certaines positions à ses collègues Psd députés à l’Assemblée nationale et est farouchement confronté à la question de l’avenir de son parti. Car, comme Albert Tévoédjrè qui a réussi lui, à se faire une place au soleil avec son poste de médiateur de la présidence de la République, Amoussou Bruno nourrit encore de fortes ambitions pour ce parti qui, à défaut de le conduire à la Marina, pourrait l’aider avec un bon dauphin à se garantir une retraite politique sécurisante. Une réalité qui semble désormais un rêve. Dans son entourage et parfois même dans certains grands partis politiques, on pense que son secretaire général, l’honorable Emmanuel Golou pourrait valablement le suppléer. Surtout que l’intéressé est plus proche de lui, garde sa confiance et est à l’avant-garde de la prise de certaines grandes décisions qui engagent le parti. On dit même qu’il est déjà de la famille Amoussou. Un certain nombre d’atouts qui lui donnent, à priori, toutes les chances d’être le prochain patron du Psd. Mais, il faut compter aussi avec d’autres éléments. Certains militants des premières heures du Psd attendent toujours leur part du gâteau et semblent contester le député Golou. Il y a ensuite les autres et sincèrement la majorité qui ne regardent pas d’un bon oeil l’étroitesse de ses rapports avec Amoussou. Nombre d’entre ceux-là ont dû claquer la porte à Bruno Amoussou au moment où ils ne pouvaient plus rien. Dans ces conditions où l’homme aura plus d’adversaires à gérer, il lui sera difficile de profiter de ses atouts et compétences pour remplacer Bruno Amoussou.

La Renaissance du Bénin dans la tourmente

Si la dernière candidature des deux frères Soglo est un signal fort de la retraite politique du père, l’âge relativement avancé de la mère ne lui permettra pas de rester encore plus longtemps à la tête de la Renaissance du Bénin (Rb). Or, il n’y a visiblement personne pour la suite. D’abord, c’est le conflit ouvert qui a conduit les deux frères aux dernières présidentielles qui n’augurent pas d’une sécurité dans le choix du remplaçant de Rosine Vieyra Soglo à la tête de la Rb. Il suffit de se rappeler les déclarations publiques du ministre Galiou Soglo pendant la campagne électorale pour se faire une idée de ce que sera le choix du dauphin parmi eux. Alors que la présidente Rosine Vieyra Soglo ne fait plus confiance aux militants du parti depuis la dernière vague de démission. Dans ces conditions où la crise est à son comble et qu’aucune issue n’est envisageable, pendant que le temps passe, il faut craindre simplement le pire pour la Rb. Surtout que rien n’est sûr pour l’ancien président Nicéphore Dieudonné Soglo qui cherche à réconquérir en février prochain son fauteuil à la mairie de Cotonou.

Le Prd entre 2011 et le déclin

Les résultats des présidentielles de 2011 sont déterminants pour l’avenir du parti de Me Adrien Houngbédji. Si ce dernier parvenait à se faire porter à la magistrature suprême, il se donnera encore un peu de temps pour réfléchir à la crise de succession qui s’annonce. Il est vrai que l’homme qui semble voir le mal venir a su habillement, lors du denier congrès du Prd, injecter du sang neuf dans les grandes instances du parti. Cependant, beaucoup reste à faire et presque tous les jeunes cadres promus au sein du bureau directeur national n’ont pas encore l’expérience requise pour conduire le parti. Le mal du Prd dans cette situation, ce n’est ni les multiples démissions, ni un manque de volonté des dirigeants actuels. Le parti a toujours été la chose des commerçants et des leaders d’opinion. Et le président Adrien Houngbédji aura été jusque là le seul maître à bord pour penser à la place de tout le groupe et pour même initier les grandes décisions. Ainsi, l’entrée en scène des jeunes a été juste un coup de pouce. Le vrai problème demeure et le remplaçant de Me Adrien Houngbédji sera aussi difficile à trouver par ces temps qui courent.

Le Madep dans une chute libre

Le cas du Mouvement Africain pour la Démocratie et le Progrès (Madep) sera préoccupant, s’il ne l’est pas encore. Le poste de président est même déjà vacant depuis des mois. Et les vices présidents n’ont pas les moyens de leur politique. Le dernier congrès du parti est apparu comme un réveil tardif et qui, par surcroît, a raté la mise. Simplement parce qu’en dehors du président Séfou Fagbohoun, il n’y a plus de grands décideurs. Si ce n’est pas le courage qui freine les ardeurs, c’est l’argent qui empêche toutes les bonnes initiatives. Tout le monde attend Séfou Fagbohoun pour tout. On a même appris que c’est depuis sa cellule qu’il envoyait de l’argent pour les tâches ponctuelles. Et quand il n’est pas là, on croise les bras et on attend. Il suffit de se rappeler les comportements lors de la saisie de ses biens à Cotonou il y a quelques semaines pour impôts dus pour s’en convaincre. Pourtant l’homme aura été tout pour eux. Ils ont été même les plus grands profiteurs du Madep. Car, en dehors de ses affaires, Fagbohoun vient d’être élu pour la première fois seulement député alors qu’il a su faire des ministres, ambassadeurs, directeurs et bien d’autres grands titres.

Le Fard Alafia toujours en difficulté

La situation au Fard Alafia n’est pas si loin de celle du Madep. Si le dernier congrès qui a eu lieu quelque part à Parakou a permis de panser certaines plaies, il reste d’autres contradictions que les nouveaux responsables du parti auront du mal à gérer. Ce sont même ces contradictions qui ont fait partir les cerveaux du groupe. Et au lieu d’être le parti de référence dans le septentrion, le Fard Alafia s’est éclaté en morceaux et a généré d’autres petites formations politiques qui se cherchent. Ainsi aujourd’hui, le Fard Alafia a besoin de se trouver un bon leader pour enclencher une sérieuse politique d’ouverture. Une occasion pour faire revenir les grands dissidents à la table de négociation en vue d’un nouveau départ. Un départ bien nécessaire pour donner espoir aux jeunes cadres et les sympathisants qui avaient trouvé, à tort ou à raison, leur identité à travers ce parti.

Jean-Christophe Houngbo

Tag(s) : #Le matinal
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