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Les leçons du scrutin du 20 avril 2008 ?

 

Par Arimi CHOUBADE

6 mai 2008

C’est raté. Message non reçu. Les 20 avril et 1er mai 2008 n’auraient jamais existé pour les émergents. Toujours juchés sur le mirage des 75% d’avril 2006. Leur communication continue d’emprunter au mensonge, à la désinformation, à la manipulation, au mépris. Après tout, il ne s’agissait que d’élections municipales. Les citadins de Porto-novo, de Cotonou, d’Abomey-Calavi, de Ouidah, de Lokossa, de Natitingou ou de Sèmè-Kpodji ? Tous des ingrats. Avec un peu de terreur, de menace et de chantage, les ruraux de Gogounou, de Pèrèrè, de Bassila, de Ouaké, eux, s’alignent sans rechigner derrière la liste unique de l’Etat-Fcbe.

C’est vrai que la première semaine d’après scrutin a permis une inflation de gloses médiatiques sur la notion d’« ouverture ». Une trouvaille des nouveaux princes sensée éviter le moindre infléchissement. Opération de sauvetage du soldat Yayi, d’accord ! Mais le mea-culpa, jamais ! D’ailleurs c’est trop d’honneur et de concession faits à la vieille classe politique que de lui proposer de prendre pied dans la dream team du docteur-président. Ce dernier dans son infini magnanimité serait enfin disposer à accepter que des apatrides repentis, d’anciens fossoyeurs de l’économie nationale, et de souteneurs de la pègre (selon le porte-parole du gouvernement, Alexandre Hountondji), viennent à sa table.

Et comme en face, il n’y a que des gens de festins, il est tout a fait normal de donner à cette « ouverture » des allures de partage de butin entre dealers. De sorte que le grand chef puisse les garder à l’œil afin de canaliser leurs appétits d’ici au prochain rempilage. Spectacle assuré pour le souverain Yayi 1er avec dans un bocal spécialement aménagé Léhady, Houngbédji, Amoussou, Idji se cognant les uns contre les autres autour de vénalités et de mondanités.

Le manque d’empressement des gars du G4, du G13 et des autres adversaires déclarés de la messe de l’émergence est une indication forte sur les mobiles réels de la manoeuvre. Tout le monde sait d’où on est parti. Sur un pari du chef de l’Etat de « liquider » définitivement la vieille classe politique. Au motif que Soglo lui rappelle trop son passé de conseiller redevable, Houngbédji, la menace d’une revanche, Léhady, le symbole d’une montée en puissance, Idji, le diplomate aux critiques trop justes, Amoussou, le patriarche blessé dans son amour propre.

Le verdict des urnes n’incite pas à la satisfaction du côté de la marina. Les cibles ont fait plus que de la survie. Des fiefs entiers se sont reconstitués sonnant le glas d’une période d’illusionnisme et d’équilibrisme. Le repli sur les origines après le constat de l’impasse. Un exercice d’autocritique risque de déboucher forcément sur le constat d’une médiocrité manifeste aussi bien de l’attelage que du conducteur. Une leçon aux tournures de reniement du grand maître que les émergents ne sont pas prêts d’accepter.

Nous sommes-là en plein débat surréaliste caractéristique de tout régime fondé sur une bondieuserie militante. Les cadres de l’émergence ne se recrutent pas à l’aune de leurs engagements politiques mais par rapport à leur positionnement au niveau du groupe religieux, ethnique et/ou familial. Dire après cela que le docteur-président n’est qu’un pauvre humain sujet au péché et à l’imperfection peut paraître un sacrilège.

Et pourtant…, ce n’est qu’un pauvre pécheur !


Tag(s) : #Politique Béninoise
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