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Il y a belle lurette que les péremptions de la propagande n’intéressent plus grand monde. Néanmoins, il y a certaines qui provoquent un traumatisme redoutable sur le mental des économiquement miséreux. Comme l’annonce presque en triomphe de dons tous azimuts de vivres par des pays supposés amis. Progressivement, mais sûrement, le pays glisse vers une nouvelle hérésie tendant à faire de la distribution du riz libyen un problème national. Une contestation en vrille de gens qui revendiquent le droit d’être pauvre et donc en droit de bénéficier des fruits de la mendicité diplomatique.

 

On peut légitimement s’interroger sur la générosité de nos « amis ». Je n’ose pas croire que c’est le régime du changement qui le premier a fait le geste de la paume ouverte en direction du colonel bédouin. On remarque cependant que les célébrations de dons (spécialité des oisifs de la Marina) ont généralement lieu après une sortie du docteur-président. Une fois au retour de Tripoli. Une autre fois au retour du Koweit. Le changement serait-il en train de se surprendre à emprunter les mêmes raccourcis que le régime précédent ?

 

Autrefois le tout-communication du palais alignait des milliards en guise de retombées des périples onéreux de leur champion. A l’heure de la famine et de la vie chère, la cosmétique met le cap sur l’image d’un président rentrant au bercail avec des victuailles plein les bras.

 

Pourtant, Yayi Boni, lui-même, se définit comme « un chercheur en économie, cadre supérieur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), Conseiller technique à la présidence de la République et président de la Banque ouest africaine de développement (Boad) ». Nulle part dans ce Cv en pointillés, en introduction à son Agenda pour un Bénin émergent, édité en marge de la campagne présidentielle de 2006, on n’aperçoit l’once d’une prédisposition à la diplomatie de la mendicité en vue d’amener le peuple vers son émergence.

 

Il est certainement convaincu de l’inefficacité de ces quelques tonnes de grains ramenés des périples présidentiels. Les statistiques n’éclairent pas suffisamment sur le gain lorsqu’on a fini de mettre dans la balance les frais occasionnés par les voyages du chef de l’Etat, le transport, le conditionnement et la logistique de la distribution des sacs de riz et de maïs d’une part et d’autre part le don en lui-même. Car à ce jeu de main tendue, il ne reste à la paysannerie que de se saigner davantage à fournir des aspirants dockers aux opérations de déchargement de navires en provenance de Tripoli ou de Koweït City.

 

Un peu de bon sens dans l’analyse de la crise alimentaire à travers ses manifestations au Bénin permettrait de faire constater que tout apport extérieur, même en libéralité désintéressée, devrait être prohibé. Le riz étranger ne fait que conforter l’extraversion de la consommation locale. Or, les difficultés actuelles découlent justement du renchérissement du coût des produits venus d’ailleurs. Et la tendance sur le marché international confirme un maintien des prix à un haut niveau pour de nombreuses années encore. Du fait du refus de certains gros producteurs à continuer à exporter des vivres pour des raisons de sauvegarde de la souveraineté alimentaire interne. Les tendeurs de mains éternels en viendraient un jour à manquer d’obole malgré toute la bonne volonté des donneurs potentiels.

 

Voici venu le moment de se rabattre sur la solution interne : les vallées de l’Ouémé et du Niger par exemple !



Tag(s) : #Politique Béninoise
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