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Les émergents ne réussissent finalement pas à refaire le monde – c’est illégal de transporter de l’argent à travers les frontières sans les formalités bancaires requises. Et les Béninois ont de réels motifs de se préoccuper de la destination finale des liasses de billets de banque sortis du territoire national lorsqu’on connaît l’opinion du pouvoir dynastique togolais sur la notion de trésor public. Des entorses massives à l’orthodoxie financière ajoutées aux violations tout aussi massives des droits de l’homme qui ont valu à ce pays voisin plus de 15 ans de sanctions internationales. Les autorités béninoises font littéralement abstraction de tout cela à travers l’ubuesque représentation de générosité-spectacle – sans exclure l’existence de trous de conjugaison entre l’héritier Gnassingbé et l’Etat-Fcbe.

 

Même le très « sérieux » gouvernement béninois engagé dans des réformes de ses finances publiques depuis une vingtaine d’années sait qu’il ne peut bénéficier d’une telle confiance de la part de ses partenaires au développement les plus résolus. Et pourtant le Bénin aussi a reçu sa part d’aide étrangère face à la crise alimentaire de la part du gouvernement français. 300.000 Euros (soit environs 200 millions Cfa). Imaginez l’ampleur de la tempête politique à Paris si Michelle Alliot-Marie, ministre de l’intérieur français débarquait à Cotonou avec des cantines de grosses coupures d’Euro escorté du chef d’état-major général des armées françaises, le général Jean-louis Georgelin.

 

L’un des grands classiques de l’aide internationale recommande de privilégier les véritables bénéficiaires au détriment des gouvernements centraux. En parade à la légendaire kleptomanie des dirigeants africains spécialisés dans le détournement de l’aide que l’on retrouve plus tard dans les paradis fiscaux européens. Personne n’a compris pourquoi Yayi Boni ne s’est pas inspiré de l’expérience de l’aide alimentaire française au Bénin en cours d’exécution au moment où nos généraux s’exerçaient au convoyage de fonds. Aucun ministre béninois n’a vu la couleur de la moindre coupure de devise. L’ambassadeur de France, Hervé Besancenot a personnellement contracté avec l’Office national pour la sécurité alimentaire (Onasa) afin d’acquérir des vivres à distribuer à des populations préalablement ciblées.

 

Libre aux ministres de l’émergence d’utiliser leurs deniers propres comme bon leur semble. Mais lorsqu’ils s’amusent à jongler avec le trésor public, obligation leur est faite de donner au contribuable des gages de transparence et de rigueur. Or donner de l’argent à un régime qui sort d’embargo pour les raisons que tout le monde connaît est loin d’être de la transparence ou de la rigueur. Cela s’apparente plus à une autre manière de blanchir des ressources sorties frauduleusement du trésor public. À l’instar de cette gigantesque farce qui s’organise autour des mosquée dans le cadre de la subvention accordée aux musulmans. Près de 125 millions convertis en lait concentré, en sucre et en vivres divers distribués suivant des critères connus des seuls initiateurs de cette affaire. Passons les conditions opaques d’exécution d’un marché public de cette envergure. La préoccupation se porte sur comment en est-on arrivé à considérer les musulmans du Bénin comme des immatures incapables de gérer par eux-mêmes des subventions d’Etat. Et que leurs besoins se réduisent à des victuailles, traitement habituellement réservé à de vulgaires réfugiés menacés de famine. On attend de voir si la part qui revient aux catholiques va être communiés en vin de célébration, en hostie ou en cierge.

 

Du mépris calculé en plus de cette autre manière de jongler avec le trésor public.



 

Tag(s) : #Politique Béninoise
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