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SOUTIEN FINANCIER À LA CLASSE POLITIQUE
Yayi donne 5 millions Fcfa par an à chaque député
2 mars 2009 - FRATERNITE
par Angelo DOSSOUMOU
Comble de bonheur. Les députés de la 5ème législature pourront très prochainement empocher individuellement 5 millions, soit au total, une enveloppe de 415 millions par an pour l’ensemble de la représentation nationale. Le dernier conseil des ministres en date du 25 février 2009 est sans équivoque là-dessus. Au palais des gouverneurs, la décision est sans aucun doute fort applaudie. Mais est-ce à cause du contexte socio politique et économique difficile que le gouvernement s’est empressé de faire un geste à l’endroit des députés, histoire de les calmer et de les empêcher de trop décrier la gestion des ressources de l’Etat ou serait-ce simplement le grand hasard qui a voulu que le gouvernement finisse par reconnaître aux députés leur droit de disposer de ces fonds ?
Fondamentalement, personne ne peut être contre l’allocation de 5 millions aux députés. Mais quand on sait que le hasard n’a pas sa place en politique, on peut s’imaginer les mobiles du gouvernement à faire en ce moment, cette concession. En tout cas, cette manne n’arrêtera pas l’élan de certains députés, mais elle peut fort bien contribuer à détourner l’attention, ne serait-ce qu’un bout de temps sur les grands dossiers de l’heure. Car, la bouche qui mange ne parle pas.
Laissons de côté les griefs de certains députés qui pourraient motiver cette décision du gouvernement. Toute analyse faite, si le moment choisi pour l’octroi des 5 millions n’est pas motivé par la politique politicienne, la crise socio économique qui frappe le monde en est donc pour quelque chose. A titre d’exemple, la gratuité de la césarienne tarde à devenir effective. Et avec ces 415 millions déboursés pour satisfaire les députés, le gouvernement ne pourra plus se dédouaner sous le prétexte de manque de moyens. Car, il est clair qu’à cette réponse, le peuple pourra désormais lui opposer la question sur la priorité de la satisfaction des besoins de l’ensemble des citoyens. Et face à cette situation, une question : la lutte contre la pauvreté commence-t-elle par le haut ou par le bas ?