/image%2F1217104%2F20191118%2Fob_f52d34_benoit-illassa-et-patrice-talon.jpg)
Plusieurs considérations politiques confirment l’hypothèse de l’échec de Boni Yayi à la prochaine présidentielle. Il y a trois ans, l’actuel locataire de la Marina avait régné en maître dans les départements de l’Atacora, la Donga, le Borgou, l’Alibori et les Collines qui représentent 25% des intentions de vote au plan national. A ce score sont venus s’ajouter les 10% qu’il a glané dans les autres départements du pays pour se retrouver en tête du premier tour avec 35%. Aujourd’hui, les données ont changé. La crise politique que traverse le Bénin a fini par réveiller les clivages socio-ethniques des années 1960. Selon un sondage, il est crédité de 20% si l’élection présidentielle se tenait ce jour. Ceci parce que chaque département, chaque groupe socio culturel désire avoir son candidat au premier tour des élections afin de se retrouver dans les arcanes du pouvoir par le jeu des reports de voix. Sous le sceau du phénomène du fils du terroir qui s’observe actuellement, les populations des départements de la Donga et de l’Atacora ne peuvent que soutenir l’actuel directeur de la Banque ouest africaine de développement (Boad) Abdoulaye Bio Tchané, si ce dernier décide d’être candidat.
De jour en jour cette hypothèse se confirme. La récente tournée des honorables Issa Salifou, Rachidi Gbadamassi et Modeste Kérékou dans les communes de Ouassa Péhunco, Kérou et Kouandé lève toute ambiguïté sur le sujet. Les jeux sont donc clairs. M. Abdoulaye Bio Tchané est le candidat de l’Upr et de Force Espoir réunis au sein du "G13". Compte tenu de la situation politique actuelle, il y a de forte chance que les partis politiques comme le Fard-Alafia, le Car-Dunya et tous les autres sympathisants du Général Mathieu Kérékou fassent bloc autour de M. Bio Tchané. Or, lorsqu’on sait que le "G13" représente à lui seul plus 45% de l’électorat de Boni Yayi (Cf résultats des dernières municipales et législatives), il est alors facile de déduire que le leader des Fcbe a perdu le contrôle de son fief électoral. Outre les raisons politiques, il faut signaler également que les conditions de vie des populations de ces départements n’ont guère évolué depuis trois ans. La misère gagne du terrain et la production cotonnière qui est la principale activité des populations ne cesse de baisser à chaque campagne. Dans ces conditions, le Dr Boni Yayi des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ne peut plus aller loin dans la course électorale qui va l’opposer en 2011 à Abdoulaye Bio Tchané et Adrien Houngbédji. Que peut faire les amateurs politiques réunis au sein des Fcbe face à des politiciens rompus à la tâche comme Nicéphore Soglo, Bruno Amoussou, Idji Kolawolé, Lazare Sèhouéto, Rachidi Gbadamassi et toute la logistique ‘’ Kérékou ‘’ ?
Judicaël ZOHOUN