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lundi 4 mai 2009, par DP Le Grand Journal

 

" … En ce qui concerne spécifiquement la filière cotonnière, le Bénin devra au terme de la campagne 2007-2008, devenir le premier producteur de l’Afrique sub-saharienne. Notre action consistera entre autres à y instaurer urgemment l’ordre et l’équité… " . Voilà ce que disait le candidat Boni Yayi dans son projet de société en février 2006. Mais le dossier de gabegie qui défraie actuellement la chronique à la Sonapra prouve à plus d’un titre qu’entre le discours et l’acte, Boni Yayi a floué le peuple.


Romain L. KIKI

 

Devenu président de la République en avril 2006, Boni Yayi a fait appel à son ancien collaborateur de Banque ouest africaine de développement (Boad), Nicaise Kotchami Fagnon pour diriger la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra).

C’est donc un homme de confiance, que le président de la République, soit 29 jours après son élection, a nommé le 3 mai 2006 pour faire du Bénin " …le premier producteur de l’Afrique sub-saharienne…" dans le secteur cotonnier.

Trois ans jour pour jour après cette nomination de Boni Yayi, son homme de confiance, loin de réaliser la mission à lui assignée est au cœur aujourd’hui de l’un des plus grands scandales du régime du changement si l’on s’en tient au rapport des commissaires aux comptes assermentés de cette société qu’il a gérée.

Aujourd’hui, on se rend compte que le peuple béninois a été roulé dans la farine par Boni Yayi et son filleul, Nicaise Kotchami Fagnon. Le coton n’a jamais atteint les 600.000 tonnes annoncés ; des milliards ont été dilapidés. Toutes les campagnes cotonnières depuis l’avènement de Yayi ont été catastrophiques. Cette année, il est attendu moins de 180.000 tonnes.

 

Nicaise K. Fagnon n’a pas été capable de réussir une seule campagne cotonnière jusqu’à son départ de la Sonapra. Plus grave, pour le régime du changement, c’est le rapport accablant des commissaires aux comptes assermentés de la Sonapra qui atteste que Nicaise K. Fagnon a géré la Sonapra de façon médiévale.

 

A la lecture de ce rapport dont nous nous gardons pour l’instant de publier les grandes lignes, on se demande si c’est des financiers économistes ou banquiers développeurs qui gouvernent le Bénin. Sinon, comment peut-on expliquer entre autres, l’existence de créances fictives dans les états financiers, la violation des articles 664 et 665 de l’Ohada, la gestion approximative et hasardeuse de la trésorerie, l’utilisation des comptes de charges fictives relevées par les commissaires aux comptes ?

Qui pouvait imaginer que Nicaise K. Fagnon, financier de son Etat aurait le courage de gérer une entreprise publique sans exiger un manuel de procédures administratives, comptables, financières et commerciales. Même le buraliste du coin ne gère pas son affaire de cette manière là.

Le paradoxe du changement

Alors que Fagnon n’a pas atteint son résultat et a honteusement raté les différentes campagnes cotonnières qu’il a engagées, Boni Yayi a fait sa promotion en le nommant le 22 octobre 2008 ministre chargé des Transports terrestres, des transports aériens et des travaux publics.

Boni Yayi qui disait dans le chapitre " La corruption et la bonne gouvernance " de son projet de société que " Tout en s’appuyant sur des valeurs que sont la rigueur, le civisme, le bon comportement citoyen, le travail bien fait, l’obligation de rendre compte et l’obligation de résultat, notre méthode de travail ne laissera pas place à l’impunité " a manifestement rangé au placard la moralisation de la vie publique pour la promotion de l’impunité.

 

Dans cette affaire, si la complicité directe de Boni Yayi n’est pas établie, on peut lui reprocher l’encouragement de l’impunité et le non respect de ses promesses. Toute chose qui discrédite le gouvernement et le régime du changement en général.



Tag(s) : #Politique Béninoise
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