Bénin: Triomphalisme et autosatisfaction de la mouvance présidentielle

 

Bénin: Triomphalisme et autosatisfaction de la mouvance présidentielle

Par M.K. - 20 JUIN 2009

Le 6 avril dernier, les partisans de Boni Yayi fêtaient l’an 3 de l’homme au pouvoir. Partout sur l’étendue du territoire national, les Béninois ont eu droit à la présentation d’un bilan largement positif des trois ans du changement. Mais au regard du vécu quotidien des citoyens, les cinq besoins fondamentaux de l’homme devraient constituer l’instrument de mesure des trois ans de gestion du pays.

Dans la même logique, ils vont jusqu’à établir la liste des réalisations inédites à l’ère du changement et pompeusement qualifiées de « première fois ». S’il est intellectuellement malhonnête de nier que quelque chose de bien s’est fait depuis trois ans, il est tout aussi vrai que les yayistes tirent non seulement exagérément le drap de leur côté mais ne disent pas la vérité sur la part des régimes précédents dans les réalisations actuelles du changement. L’Etat étant une continuité, les gouvernants actuels devraient se sentir à l’aise pour « rendre à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Mais, la grande question qui reste posée et qui taraude l’esprit des Béninois, est de savoir si, en faisant un bilan aussi élogieux des trois ans du changement, les mouvanciers mettent dans la balance le niveau de satisfaction pour le peuple des cinq besoins fondamentaux de l’homme. Autrement dit, est-ce parce qu’on a construit des passages supérieurs, qu’un échangeur est en construction, qu’on a exonéré les enfants de contribution scolaire, que le nombre de salles de classe à même largement augmenté, qu’on a rendu gratuite la césarienne, qu’on a accordé des microcrédits aux femmes de nos villes et campagnes…que les Béninois se soignent mieux, se nourrissent mieux, se vêtissent mieux, s’instruisent mieux et se logent mieux aujourd’hui que sous les régimes précédents ? Assurément pas. Puisqu’aucune étude n’a été réalisée à l’occasion de l’an 3 de Boni Yayi par ses partisans avant que ceux-ci n’embouchent la trompette de l’auto-exaltation. Le recours aux conséquences de la crise financière mondiale pour justifier les contre-performances du gouvernement ne convainc pas grand monde. Pas plus que l’augmentation du Smig ne permet de nous situer clairement sur l’amélioration ou non des conditions de vie générales des Béninois.

Ce qu’attend le peuple et qu’il réclame par le truchement de ses différentes composantes, c’est moins la glorification, l’autosatisfaction et le nombrilisme des partisans du pouvoir que le minimum vital consacré par les cinq besoins fondamentaux de l’homme. Les réflexions de nos gouvernants et de leurs supporters devraient donc aller prioritairement dans ce sens plutôt que vers les actions de propagande en vue de la présidentielle de 2011.

MK
Source: Le Confrère de la MATINEE

Autosatisfaction et triomphalisme sont deux points caractéristiques des pro-Yayi. Ils n’ont de cesse de vanter les mérites du changement. Après seulement trois ans d’exercice du pouvoir d’Etat par l’actuel président de la République, ses partisans estiment, sur la base de ses réalisations et de ses actions, qu’il a abattu à lui seul et en un temps record un travail qu’aucun chef d’Etat n’a réalisé avant lui. Pour étayer cette thèse, les thuriféraires du changement citent l’exonération des frais d’écolage accordée aux élèves dans les enseignements maternel et primaire ; la gratuité des soins de santé aux enfants âgés de moins de cinq ans ; la subvention de la césarienne ; le programme de microcrédits aux plus pauvres ; la construction de deux passages supérieurs à Cotonou, ainsi que l’échangeur de Godomey en construction sans oublier les autres infrastructures routières mises en chantier à travers le pays.