/image%2F1217104%2F20191118%2Fob_f52d34_benoit-illassa-et-patrice-talon.jpg)
vendredi 4 décembre 2009, par DP Le Grand Journal
Les conditions de la réalisation de la Liste informatique permanente informatisée (Lépi) sont contestées par toutes les différentes forces de l’opposition. Cela n’a pas empêché le gouvernement de multiplier les actions pour encourager la réalisation de cet instrument qui certainement souffrira de défaut de crédibilité s’il arrivait à se concrétiser. Alors que les positions sont tranchées et que le pouvoir ne montre aucun signe de détente, le conseiller politique du président de la République s’en mêle et de la mauvaise manière.
Le conseiller politique du président de la République, Amos Elègbè a donné hier une interview dans un quotidien de la place. Dans sa prestation, l’homme qui s’arrange toujours pour participer à tous les régimes depuis la révolution a jeté le masque en déclarant que " sans la Lépi, nous courrons droit vers la guerre civile ". Une telle déclaration d’un homme qui conseille politiquement le chef de l’Etat est très inquiétante et trahit les commentaires qui se font au Palais, les conseils occultes et dangereux que Elègbè donnent à son chef.
A travers cette interview, on comprend dès à présent que Amos Elègbè encourage Boni Yayi à fermer les oreilles car, depuis que les grandes contestations ont commencé sur la Lépi, le chef de l’Etat n’a daigné inviter les opposants à la table de négociation. Comment cela est-il d’ailleurs possible quand les " Allatoyah " autour de lui tiennent des propos comme ceux de son conseiller politique ? Alors que l’Union fait la Nation et la coalition ABT exigent le consensus et dénoncent la violation de la loi 2009-10, l’un des collaborateurs les plus proches du chef du gouvernement parle de " querelles qui ne sont pas fondées ".
Dans ces conditions, que le gouvernement soit sur le terrain à la place des partis politiques, de la CPS et de la Miréna pour sensibiliser sur la Lépi s’inscrit dans sa droite ligne de faire un passage en force. Si Amos Elègbè et son patron n’ont aucune autre intention inavouée derrière la tête, pourquoi ne convoquent-ils pas à la négociation si tant est que le conseiller reconnaît que tous les partis politiques veulent de la Lépi et ceux depuis 1998 ? Pourquoi ont-ils fait ce choix extrémiste ? La Lépi, c’est bien pour les Béninois et non pour le régime. En agitant ainsi la guerre civile en sa qualité de conseiller politique du président de la République, Amos Elègbè serait-il en train de dévoiler les pensées de son maître ?
Ce qui est indiscutable, c’est que Elègbè cherche à semer la panique dans l’esprit des Béninois. Car, sur la base des contestations violentes des élections communales par les proches du régime et vu que c’est le pouvoir qui détient la force armée, la déclaration de Amos Elègbè est à prendre très au sérieux par tous les citoyens épris de paix et par la communauté internationale.
Par Romain L. Kiki