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19-01-2010

 

Incarcération de Simon Adovèlandé : Un acte prémédité

 

Écrit par Brice Ogoubiyi

 

Etait-il vraiment nécessaire de mettre Adovèlandé sous mandat de dépôt ? Alors que le parquet n’a pas requis la mise sous mandat de dépôt ? On a beau dire que le chef de l’Etat n’en est pour rien dans l’arrestation du coordonnateur du Millénnium Challenge Account. Mais l’occasion était trop belle pour que le pouvoir ne rate pas l’opportunité de mettre hors d’état de nuire un potentiel adversaire à la présidentielle. Et ce qu’on craignit arriva.

 

Etait-il vraiment nécessaire de mettre Adovèlandé sous mandat de dépôt ? Alors que le parquet n’a pas requis la mise sous mandat de dépôt, alors que le chef de l’Etat lui-même a promis à des voix autorisées de ne pas céder à la tentation d’humilier un concurrent politique, alors que certains sages de la République ont réussi à obtenir de Boni Yayi, premier magistrat du pays, la possibilité de l’inculper sans nécessairement le jeter en prison, c’est finalement l’intime conviction du juge qui l’aurait emporté. Moralité, Simon-Pierre Adovèlandé boucle déjà trois semaines dans la prison civile de Cotonou. Ce qui était une affaire commerciale est devenue pénale voire politique. Il est vrai que Simon-Pierre Adovèlandé était depuis fort longtemps dans le collimateur du pouvoir. Il aurait commis le péché dans une démocratie multipartite, de nourrir des ambitions pour son pays à un haut niveau de l’Etat. Il aurait commis ainsi le crime de lèse majesté de lorgner pour 2011 le fauteuil présidentiel. Dès cet instant, il devient l’homme à abattre. On a tenté dans une première mesure de lui faire perdre le fauteuil du coordonnateur du MCA, directement auprès de l’institution mère. Mais rien n’y fit. On a ensuite procédé à l’intimidation et à des menaces ouvertes contre sa personne sans succès.

 

La colère du roi

 

On a ourdi contre lui un complot international selon lequel il faisait de façon précoce de la mobilisation des fonds auprès de grands groupes financiers européens. Il résiste toujours. Maintenant on remonte à sa vie antérieure au MCA pour sortir un cadavre. Sans attendre la date de rendez-vous fixé comme l’indiquait sa convocation, on le place manu militari en garde à vue, un jour de Noël comme un vulgaire malfrat, puis finalement écroué à la maison d’arrêt. Et comme on pouvait s’y attendre, le dilatoire a commencé. Deux fois de suite, on a annoncé sa comparution devant le juge. Mais point d’audience. On veut manifestement selon la loi du plus fort gagner du temps jusqu’à la prochaine présidentielle. Cyniquement, le régime du changement brise toute volonté d’indépendance et d’ambition politique des personnes qui ne voient pas dans la même direction que lui. Pauvre du Bénin et pauvre d’Afrique ! Après Séfou Fagbohou, Alain Adihou et Simon-Pierre Adovèlandé à qui le prochain tour ? Qui va subir la terrible colère du souverain ?

Tag(s) : #Politique Béninoise
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