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  CAMPAGNE DE DISTRIBUTION DE MOUSTIQUAIRES IMPRÉGNÉES
La cupidité et l’incivisme ont causé des dommages
     
 
Une file de femmes recevant leur moustiquaire
Tout porte à croire aujourd’hui que la majorité des béninois ne sont pas prêts à changer leur mentalité. L’organisation et le déroulement de la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées de longue durée d’action et de l’opération de déparasitage et d’administration de vitamine A aux enfants de moins de cinq ans en est une illustration.
 
     
 
Date de publication : 18-10-2007
Auteur(s) / source : Eléonore Djegui
 
     
 

   Les ratés observés au cours de l’opération ne sont que la conséquence d’une mauvaise organisation de cette action d’envergure nationale. De même, c’est le résultat de la cupidité ou de la mauvaise foi de certaines personnes à vouloir obtenir beaucoup plus qu’il ne leur en faut. Sinon comment comprendre qu’avec les milliards dégagés pour l’achat des moustiquaires imprégnées pour couvrir environ deux millions d’enfants de moins de cinq ans, on n’ait pas pu atteindre ce but ? Pourtant c’est ce qui est arrivé pendant les trois jours de distribution de ce matériel de prévention du paludisme. Des bénéficiaires n’ont pas été servis pendant que certaines femmes se sont injustement fait servir plusieurs fois. Pendant qu’il a été demandé que les femmes accompagnent leur enfant pour prendre la moustiquaire, on a remarqué à certains postes, des hommes qui ont, soit remplacé leur épouse à cette fin, soit accompagnaient leurs épouses en vue d’obtenir plusieurs moustiquaires pour un seul ménage. Pire, de nombreuses femmes par cupidité ont passé de poste en poste pour recevoir plusieurs moustiquaires faisant ainsi avaler à leur enfant plusieurs doses d’albendazole et de vitamine A. Cette attitude a conduit prématurément des enfants à la mort. C’est un manque de dignité mais aussi des conséquences de l’ignorance des femmes qui sans doute n’ont pu mesurer le danger du surdosage de ces médicaments. Ce drame aurait certainement pu être évité si la population béninoise, avait suffisamment été sensibilisée avant le démarrage de la campagne. La sensibilisation aurait davantage été faite dans nos langues nationales étant donné que la population béninoise est majoritairement analphabète.   

   Par ailleurs, l’usage de l’encre indélébile comme l’indique son nom aurait permis d’identifier facilement les bénéficiaires ayant été servis une fois. La distribution sur recensement par maison des enfants et la distribution sur le champ et par ménage aurait éviter les collusions propres à toute opération publique de dons. Malheureusement, tel n’a pas été le cas. L’encre fournie aux distributeurs de certains postes n’était pas celle qu’il fallait. Aujourd’hui, le constat est amer. Des décès d’enfants de moins de cinq ans par ci, par là. A défaut de chiffres vérifiables, on apprend que dans de nombreux quartiers comme Tankpè, Gbègnigan, Akpakpa, Sètovi pour ne citer que ceux-là, on a enregistré des incidents de surdosage à l’Albendazole et à la vitamine A. C’est déplorable et dommage que par manque de dignité –parce que la pauvreté n’autorise pas toutes les dérives- et parce qu’il s’agit d’un don, une opération pour sauver des vies aboutit à l’effet inverse. Il est temps que le Béninois se débarrasse de cet esprit malin mais malheureux qui consiste à vouloir toujours profiter des situations de facilité pour amasser tout pour lui seul. Une attitude égoïste qui n’honore pas notre culture pourtant anciennement connue pour sa dignité et sa sagesse.

Tag(s) : #Politique Béninoise
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