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Destitution de Nago:Yayi pique une crise de colère(il convoque tous les députés Fcbe ce matin au palais)

La rumeur sur la destitution de Mathurin Nago est devenue la préoccupation majeure de Boni Yayi. Il voit dans cette destitution son départ à lui de la Marina en 2011. Et pour cause, à l’étape actuelle des choses où le gotha politique est plus que jamais mobilisé contre sa personne, Yayi Boni sait qu’il n’a point d’airbag de sécurité que la future Cour constitutionnelle. Destituer Nago se résume donc à lui ravir la vedette de pouvoir se taper une majorité au sein de cette auguste institution. On comprend pourquoi après avoir reçu le coup de fil qui lui annonçât aux environs de 21H40 que la décision de destitution de Nago est plus qu’inéluctable, Yayi Boni sort de son gong et lance une sommation à tous les députés Fcbe de se présenter tôt au Palais ce matin. Pour le chef de l’Etat, l’interlocuteur à l’autre bout de fil parle de neuf députés Fcbe prêt à trahir.

C’est ce qui justifie cette rencontre au cours de laquelle Boni Yayi pense dire la vérité à sa troupe. Mais en fait de vérité et de mobilisation contre un danger à venir, le chef de l’Etat court le grand risque d’énerver sa troupe, de la braquer au besoin contre lui-même. Car s’il y a un reproche à faire dans ce spectre de trahison de député Fcbe et de destitution de Nago par l’immense majorité des parlementaires, c’est que Yayi Boni doit se le faire à lui-même et à Mathurin Nago. Tel que brandi dans les couloirs de la Marina, c’est le G13 qui serait l’artisan de cette probable destitution de Mathurin Nago. A supposé que c’est le cas, il est recommandé de reconnaître que le G13 n’a été qu’une fabrication, un produit de Mathurin Nago assisté dans le rôle d’artisan par Boni Yayi lui-même.

Le G13 n’allait pas naître si Nago ne s’était pas érigé en monarque qui narguait à souhait ses autres collègues quand il ne les rangeait pas dans une position d’adversaire. Cela a été le cas dans l’affaire du député 2ème vice-président de l’Assemblée, Antoine Dayori, qui à frôlé la prison sans que Nago n’ait levé le petit doigt pour ne serait-ce que compatir à la douleur d’une injustice pratiquée à l’encontre d’un de ses pairs qui plus est membre du bureau qu’il dirige. Le mépris affiché à l’encontre du député Fcbe Célestine Adjanohoun à qui l’ambassade des Etats-Unis a refusé un visa alors qu’elle allait en mission avec Mathurin Nago. Autant de reproches fait au président de l’Assemblée à moins d’un an d’exercice de mandat. Sans compter que les députés appelés à la rescousse pour son élection ont assisté impuissants à la gourmandise dont il a fait preuve dans le choix des 27 cadres qui servent à ses côtés au Parlement.

Au vu de tous ce qui précèdent, on peut dire que Mathurin Nago s’est armé des qualités bien propres à lui pour se tailler une opposition de fer : le G13. Reconnaissons à la vérité que c’est Boni Yayi qui l’avait imposé et obtenu qu’il soit président de l’Assemblée. Ce qui implique son entière responsabilité dans l’état d’âme que connaît actuellement le Parlement béninois. Dans ces conditions, au lieu de chercher à s’attaquer à la brindille qui est dans l’œil des députés Fcbe, il est plus recommandé pour le chef de l’Etat de dégager le poteau planté dans son œil à lui. Comme on fait son lit on se couche dit l’adage. Loin donc de régler les problèmes de Boni Yayi, la rencontre de ce matin s’impose comme la grenade qui va faire exploser la minorité de député Fcbe qui malgré elle continue de supporter son parfum.

Encadré. La grosse bourde de Nago

Sauf pour indisponibilité de sa part du fait de l’invitation des députés Fcbe par le chef de l’Etat, Mathurin Nago devait donner une conférence de presse ce matin. Il veut répondre à ce que l’on peut appeler en français correct une rumeur et ce d’autant plus qu’aucun député n’a entrepris officiellement de poser le problème de sa destitution. Du simple fait qu’une ‘’certaine presse’’ a parlé de sa destitution, Nago qui a du tonus pour ce genre d’exercice inutile est déjà tout en muscle pour répondre. Ailleurs, ce n’est pas à lui de répondre à ce style de provocation mais le mauvais apprenti politicien qu’il est veut s’essayer au pire. C’est encore la preuve qu’il n’est pas fait pour diriger le Parlement béninois et qu’il s’impose donc à Boni Yayi, qu’au lieu de chercher à l’imposer, il devrait plutôt œuvrer à son remplacement. C’est à cette seule condition qu’il pourra s’ouvrir aux très fâchés du G13 en vue de renégocier très tôt ses chances de rester dans son fauteuil après 2011.

Aboubakar Takou

Tag(s) : #Politique Béninoise
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