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Le besoin de puissance, de force, suprématie. Sur la base d’une recherche effrénée de belligérance, de confrontation, de provocation. Une institution, une grande société, une association, une commune, une chefferie, partout où peut s’exercer ne serait-ce qu’un soupçon de pouvoir, le régime du Changement ne se fait pas prier. Y compris dans les foyers. Le pouvoir absolu, total, impérial, arrogant. Rien ne devait échapper au contrôle du chef qui se réclame légitimement le représentant de Dieu sur terre. Les Béninois avaient pris l’avertissement à la légère dès le début de règne : « le Changement est d’essence divine. Quiconque se mettrait en travers subira la colère de Dieu ».

 

Une colère qui ne fait plus dans la nuance. A la douane, au Padme, au Papme, sur les parcs de véhicules d’occasion, dans les fédérations de football, Amnesty-Bénin. Montrer toujours plus de muscle, de brutalité. Encore et suffisamment afin de ne laisser aucune chance à la cible identifiée. Ouvrir si possible plusieurs fronts à la fois afin que la propagande autour des succès masquent les ratés et les approximations. Comme on le voit, la description du drame béninois emploie plus à la rhétorique guerrière qu’à un véritable processus de développement et d’émergence économique. Le désir de conquête a pris le pas sur la capacité à mobiliser ses compatriotes autour d’un idéal commun.

 

Une hantise de dominance qui renvoie fatalement à un dessein qui commence par se révéler aux Béninois. Le gâchis à l’Assemblée nationale constitue un indicatif sérieux. Au départ, les propagandistes ont élaboré toute une littérature autour de la nécessité d’accorder à Yayi Boni une majorité parlementaire devant lui permettre de réaliser son programme de développement. La majorité, il l’a obtenue au prix de subterfuge, de ruse, d’intimidation, de fausses promesses, de menaces et d’expédients tout aussi exotiques les uns que les autres. Jamais au bout d’un an, personne n’a vu le moindre chantier législatif destiné à accompagner le programme qu’aucun Béninois ne connaît jusque là ; parce que, dit-on, porté par le grand chef sous forme de vision incorporée en lui-même.

 

Je parlais tantôt de l’exotisme affiché de ce besoin d’« impérialité ». Lorsqu’on voit tout le mal que se donne le gouvernement dans le seul but d’installer des relais entièrement acquis à la tête des communes au lieu de s’occuper de la lutte contre la vie chère ou de la lutte contre les débrayages dramatiques au niveau de l’administration publique. Comme si le docteur-président essaie de se prémunir contre des espaces incontrôlés en vue d’un défi à venir. En effet, la transposition du passage en force à Abomey-Calavi à l’échelle nationale nécessite un aplatissement de tous les contre-pouvoirs.

 

Un hold-up électoral en 2011, une modification constitutionnelle comme on en voit partout sur le continent ou la confiscation du pouvoir par la force ne peuvent se faire lorsqu’on dispose de communes de la taille de Cotonou, Porto-Novo, Calavi, Abomey et Ouidah dirigées par de redoutables adversaires politiques. Garder le pouvoir contre le peuple exige une neutralisation des potentiels poches de résistance. Il faut plus que déployer quelques fantassins autour d’un hôtel de ville ou d’une direction générale de société. Il vaut mieux concentrer tous les pouvoirs disponibles où qu’ils se trouvent, en un seul individu, dès maintenant, sans perdre un seul instant. Le totalitarisme parfait…

 

Tout est dit…



 

Tag(s) : #Politique Béninoise
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