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  Rejet du collectif budgétaire 2008:Les clarifications du G4, du G13 et de Force clé

 

16 octobre 2008 - LE MATINAL 


Les députés du G 4, G 13 et Force Clé étaient face à la presse hier. Dans une déclaration lue par l’honorable Lazare Sèhouéto et des explications tous azimuts, ils ont expliqué les raisons du rejet du collectif budgétaire du gouvernement et accuse le pouvoir du Changement d’être à la base d’une série d’irrégularités qui ne permettent pas de lui faire confiance. Lire leur déclaration Liminaire.

Mesdames et Messieurs les journalistes !   Depuis le gouvernement de transition en 1990 et jusqu’à la date d’hier mardi 14 Octobre 2008, il ne s’est jamais produit, qu’un budget de l’Etat a été rejeté par le Parlement. Toutes les ordonnances qui ont été prises dans ce cadre, l’ont été parce que le budget n’a pas été voté à bonne date ou que son contenu a été jugé trop largement modifié par le Parlement. Pour la première fois donc, dans l’histoire de notre démocratie, les députés dans leur grande majorité, majorité réelle qui va au-delà des 42 qui ont voté contre ce budget, les députés disais-je, ont clairement et sans ambages refusé de suivre le gouvernement dans ce qu’il convient désormais d’appeler « l’indiscipline budgétaire ». Il s’agit d’un événement important, qu’il convient d’interpréter convenablement, tant il est vrai que nous abordons, par ce vote, et de par toutes les péripéties qui l’ont entouré, une nouvelle phase dans le légitime combat des Forces Vives de la Nation pour sauver notre démocratie et épargner à notre peuple les aventures dont les prémices se précisent chaque jour un peu plus.  

Que révèlent les péripéties autour de ce vote ?

  Vous avez suivi, Mesdames et Messieurs, les évolutions intervenues dans les rapports de force quantitatifs entre les Fcbe et les autres forces à l’Assemblée. Le pouvoir Fcbe a échoué dans sa volonté manifeste de saborder les partis politiques. Le peuple, au regard de l’impasse dans lequel nous conduit ce pouvoir, a réclamé de manière sourde une ouverture. Il a pensé qu’il pouvait instrumentaliser cette idée d’ouverture pour se livrer à son exercice favori, à savoir, clamer des promesses sans lendemain et confesser des vertus auxquelles il ne croit pas. Ainsi, a-t-il opté finalement pour le débauchage individuel, afin de constituer une majorité factice, prête à soutenir les yeux fermés toutes les actions du gouvernement et de son chef, y compris, les dérives les plus dangereuses pour le pays. Le pouvoir Fcbe veut une majorité au Parlement et montre qu’il est prêt à tout, pour cela. Marchandages sordides, intoxications, manipulations, matraquages médiatiques, etc., jamais, depuis 1990, nous n’avons atteint dans notre pays, un tel usage systématique des moyens politiques les plus immoraux. De toute façon, les résultats d’hier montrent bien que l’argent ne peut pas et ne doit pas tout acheter. Ces résultats montrent aussi que personne n’est plus impressionné par les menaces à peine voilées, les intimidations et les mises en scène ubuesques.  

Que signifie ce vote ?

  En rejetant la loi des finances rectificative 2008, la majorité des députés, formellement 42, mais la vérité est au-delà de ce chiffre, la majorité a voulu montrer que le Bénin n’est pas le pays où tout est permis, que le peuple ne saurait servir de cobaye pour le ’lunatisme’ politique et les expériences anachroniques, que l’Assemblée doit rester un bastion de résistance aux coups de boutoirs contre la démocratie.  Ce collectif budgétaire n’a pas été fait pour résoudre les problèmes sociaux des étudiants, des travailleurs, des producteurs agricoles. Ce collectif budgétaire n’a pas été fait pour mettre en œuvre des projets prioritaires pour le développement du Bénin. Comme en 2007, la volonté de gagner coûte que coûte les élections, a amené le gouvernement et son chef à se lancer dans des promesses non mûries, des poses fantaisistes de première pierre, des distributions tous azimuts de micro-crédits, etc. Le bien-être des populations importe peu au gouvernement et à son chef. L’amélioration des conditions de vie et de travail a été acquise de haute lutte par les travailleurs. Les mesures sociales contenues dans le budget ne sont pas une faveur, ni un cadeau du Président de la République. Il s’agit de droits acquis, qui seront satisfaits, que le budget soit voté ou non par le Parlement. Le pouvoir Fcbe fait et fera propagande sur les mesures sociales. Ces mesures sociales constituent l’arbre qui cache la forêt (à moins d’un mois de la clôture des engagements budgétaires 2008 : 7 milliards pour réhabiliter le Centre International de Conférence et le Palais des Congres ; 3,5 milliards pour la fête de l’indépendance à Parakou, 6 milliards pour l’aéroport de Tourou, environ 7 milliards pour 14 villas, 9 milliards de dépenses diverses, etc.). L’Assemblée ne doit pas servir à couvrir des détournements à des fins électoralistes des ressources du pays. Le gouvernement et son chef sont restés en campagne électorale permanente et ont utilisé les ressources nationales à cet effet. L’Assemblée ne doit pas couvrir ce comportement.  C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous vous avons fait appel. Nous souhaitons, si vous le voulez bien, vous fournir les détails de ce budget, afin que chacun se fasse une idée claire de l’imposture que le gouvernement attend que les députés couvrent. Au nom du Changement. Notre souhait est que vous contribuez, comme vous en avez pris l’habitude, au renforcement de notre démocratie et à la préservation de la paix, en informant largement le peuple des tenants et aboutissants de ce dossier de budget remanié. 

Je vous remercie.

Tag(s) : #Politique Béninoise
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