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Arrivé à Cotonou dans le cadre de la présidentielle au Congo:Le challenger de Denis Sassou Nguesso expulsé du Bénin

 

21 octobre 2008


Accusé de vouloir déstabiliser le régime de Denis Sassou Nguesso à partir de Cotonou, Dr Marcel Guitoukoulou est chassé du Bénin par les autorités policières il y a de cela quelques jours. Celui qu’on ne présente plus dans son pays, le Congo Brazzaville veut aller à la conquête du pouvoir en 2009. Mais déjà, sa candidature fait peur au régime de Denis Sassou Nguesso.

C’est sur le chemin d’un rendez-vous que le Dr Marcel Guitoukoulou a été rattrapé par deux personnes à bord d’une voiture de marque toyota Carina, couleur marron. A bord, il y avait un commissaire de police de deuxième classe accompagné de son adjoint. Les deux étaient en compagnie d’un membre de l’équipe de l’opposant congolais. Il lui sera intimé l’ordre de monter à bord de leur véhicule pour se rendre à son hôtel de résidence situé dans le quartier Guinkomey, 5ème arrondissement de Cotonou. Ensuite, aux environs de 18 heures dans l’après-midi du dimanche, les locaux des services de l’immigration accueillent l’opposant et les autres membres de son staff qui l’accompagnait. ’’Vous êtes un opposant connu et le Bénin ne peut servir de base à la déstabilisation du régime du président Denis Sassou Nguesso. Remettez- moi vos passeports et apprêtez vos affaires. Vous serez reconduit’’ Ainsi en ont décidé les autorités compétentes du Bénin. Durant un interrogatoire de plusieurs heures, les personnes interpellées ne réussiront pas à faire changer d’avis à des hommes aux ordres. Marcel Guitoukoulou et ses compagnons seront expulsés du Bénin par les autorités policières dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 octobre 2008. Ils sont aussitôt embarqués manu militari pour retourner à Paris. Conséquence, le meeting politique prévu par l’opposant et qui devrait avoir lieu le lundi dans un quartier du 6ème arrondissement de Cotonou n’a pu se tenir. Cette visite de Cotonou avait pour objectifs de s’enquérir au plus près des problèmes vécus par une communauté congolaise démunie, mais heureuse de vivre en terre de liberté. C’était aussi de servir de rampe de lancement pour la campagne des élections présidentielles de 2009 au Congo Brazzaville. En effet, arrivé au Bénin à la tête de son état-major le jeudi 16 octobre 2009 aux environs de 23h45 mn par vol régulier à bord de l’airbus A320 de la compagnie Afriqiyah en provenance de Paris via Tripoli et après avoir rempli toutes les formalités d’usage, le Dr Marcel Guitoukoulou a été accueilli par une marrée humaine de sympathisants en transe et en sueur, habillés des tee-shirts à l’effigie de leur leader, brandissant des pancartes à l’inscription ’’ Guitoukoulou Ngue ti vrai ’’ et scandant à gorge déployée au son des tambours traditionnels ’’ Guitoukoulou le libérateur ! Sassou Okomi na mbanda ’’. Littéralement, cela veut dire Sassou tu as désormais un rival. Cette ambiance n’est pas du goût des autorités béninoises et elles l’ont fait savoir par un acte qui contraste avec l’image de démocratie exemplaire en Afrique et de terre d’accueil que renvoie le Bénin. Trois jours plus tard, toutes ces réjouissances seront ternies par cette mauvaise image. En quoi seraient-ils coupable, de répondre à l’invitation des jeunes congolais en déshérence au Bénin, certains d’entre eux dormant sur les trottoirs éclairés de la capitale de l’ancien Dahomey, jeunes à qui l’opposant apporte une aide précieuse par le biais de sa fondation qui porte son nom. Au départ de la capitale parisienne, l’opposant congolais et son staff étaient loin d’imaginer que le retour à Paris ne saurait être à leur bon vouloir, ou qu’ils allaient se retrouver sous le coup d’un refoulement d’une terre d’accueil par les autorités compétentes. Sous le régime du Changement, peut-on encore se permettre de dire que le Bénin garde toujours sa réputation de terre d’accueil, ou d’asile politique ? Ce n’est pas le Dr Marcel Guitoukoulou, candidat à la présidentielle de 2009 au Congo Brazzaville et encore moins ses partisans résidant dans l’ancien Dahomey, qui répondront par l’affirmative. Et, ils auraient eu raison de remettre en cause cette hospitalité légendaire dont jouit le pays. Cette hospitalité dont l’ancien président de l’Assemblée nationale du Togo Fambaré Ouatara Natchaba a bénéficié au lendemain de la mort du feu président Gnansigbé Eyadema. Il avait eu la protection du général Kérékou quand il était dans la ligne de mire des nouvelles autorités du pays. Pourtant cela n’a pas effrité les relations entre les deux pays frères. Cela devrait servir d’exemple au régime en place. S’il faut rappeler qu’il y a quelques mois le chef de l’Etat béninois Yayi Boni et son épouse Chantal ont assisté en personne au mariage de la fille de Denis Sassou Nguesso avec un béninois célébré à Cotonou, il faut également montrer que les liens d’amitié renforcés entre les deux familles présidentielles ne doivent pas mettre en péril ce que le Bénin a de plus cher.

Fidèle Nanga


 
Tag(s) : #Politique Béninoise
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