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A 24 mois de mars 2011 où auront lieu les élections présidentielles, Boni Yayi se retrouve de plus en plus seul. Toutes les grosses cylindrées de la politique nationale qui l’ont porté au pouvoir en 2006 l’abandonnent et se retrouvent être aujourd’hui de redoutables adversaires qu’il combattra seul en 2011.
A cette longue liste de ses adversaires politiques, s’ajouteront bientôt le professeur Albert Tévoèdjrè, les députés Edgar Allia et Janvier Yahouédéhou, et l’ancien Président Emile Derlin Zinsou. Tous ceux-là critiquent vertement et ouvertement Boni Yayi aujourd’hui. Après leur départ, que restera-t-il des Fcbe ? Y aurait-il encore dans cette alliance politique quelqu’un qui soit capable de récolter mille voix pour le compte de Boni Yayi en 2011 ? Ce qui repose la question de l’opportunité des Fcbe pour le Chef de l’Etat. Que vaut cette alliance politique aujourd’hui lorsque tous les grands partis qui la composent tournent dos au régime ? Sera-t-elle capable de relever le grand défi de la réélection de Boni Yayi en 2011 ?
Pourquoi le Président de la République s’évertue-t-il à entretenir, à coups de milliards, une alliance politique qui visiblement ne lui servira plus à rien ?
Ne vaudrait-il pas mieux pour le Chef de l’Etat de dissoudre les Fcbe et de lancer un appel aux partis, associations et mouvements à reprendre leur indépendance et soutenir sa candidature en 2011 ? Car si aujourd’hui Boni Yayi est lâché par toutes les grandes formations politiques c’est aux Fcbe et à lui-même qu’il faut imputer la responsabilité. Ce sont les Fcbe qui ont développé une politique de déstabilisation des grands partis et d’humiliation de leurs leaders comme c’est le cas aujourd’hui avec le livre de Rekyath Madougou qui jette du discrédit sur le général Mathieu Kérékou alors qu’elle est ministre en exercice dans le gouvernement de Yayi. En réaction à ces avanies, tous les leaders politiques se sont mobilisés du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, et jurent la main sur le cœur de faire partir Boni Yayi du pouvoir en 2011. Le Chef de l’Etat sera donc seul face à Nicéphore Soglo, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou, Séfou Fagbohoun, Saka Ficara, Sévérin Adjovi, Lazare Sèhouéto, Issa Salifou dit Salé, Rachidi Gbadamassi, Antoine Dayori, Idji Kolawolé pour ne citer que ceux-là. Et pour sceller sans appel le sort du régime au pouvoir, la candidature de Abdoulaye Bio Tchané est annoncée. Une candidature dévastatrice, qui décime l’électorat de Boni Yayi situé dans les régions septentrionales du pays.
Si les départs annoncés du professeur Albert Tévoèdjrè, du Président Emile Derlin Zinsou, des députés Edgar Allia et Janvier Yahouédéhou se concrétisaient, le Chef de l’Etat ferait mieux de ne pas se présenter à sa propre succession en 2011.
Dans ce cas, il n’existe visiblement aucune chance pour qu’il se qualifie pour le second tour, de plus, son score sera ridicule. Ces départs annoncés ne concernent que les grands leaders politiques. De source crédible, c’est toutes les bases des Fcbe qui s’effondrent dans tous les départements du pays. Des structures entières démissionnent, des militants Fcbe collectivement retournent déjà leurs vestes et à leurs premières amours tandis que des électeurs des arrondissements entiers font défection. Quel sale temps pour le Chef de l’Etat !
Paul Makéré