Trois ans déjà que l’ancien ministre Alain Adihou est provisoirement détenu à la prison civile de Cotonou. L’un des griefs qui lui sont reprochés est notamment la mauvaise gestion des ressources mises à sa disposition pour la réalisation de la Lepi sous le régime du général Mathieu Kérékou. Le gouvernement du président Boni Yayi dans sa volonté d’alors, de lutter contre l’impunité et la corruption au sommet de l’Etat, avait saisi la justice pour que lumière soit faite sur cette affaire. Il fut donc mis aux arrêts et gardé abusivement jusqu’à présent. En effet, selon le Code de procédure pénale en République du Bénin, tout citoyen, quelque soit les chefs d’accusation formulés contre lui, bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’un juge ait prononcé sa culpabilité. Mais chose curieuse, dans le cas du ministre Adihou, la procédure n’a pas été suivie. Et depuis plus de trois ans, il croupit comme un vulgaire criminel à la prison civile de Cotonou. Ni les organisations de défense des droits de l’homme, ni la Société civile, ni le chef de l’Etat, qui est garant de la Constitution et des droits des citoyens béninois, ne semblent se préoccuper de son cas. La Haute cour de justice qui devrait le juger ne l’a pas encore fait en raison des textes qui n’existent pas encore. Ainsi, il est totalement oublié par la société. Alors la question se pose de savoir si l’Etat pourra le dédommager au cas où il sera reconnu innocent dans cette affaire où certains voient un acharnement politique contre la personne de l’ancien ministre. Une hypothèse qui semble se justifiée d’autant plus qu’il y a d’autres cas de malversation financière dont les auteurs sont restés jusque-là impunis. D’autres, sont mêmes protégés par le pouvoir en place. C’est le cas notamment des députés Luc da Matha Santana et Célestine Adjanonhoun tous deux impliqués dans la mauvaise gestion de la Sbee, mais qui sont aujourd’hui à l’Assemblée nationale sous les couleurs du régime du Changement. Un exemple de la politique de deux poids deux mesures reprochée à Boni Yayi.
Parfait Oloushé