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Le prochain remaniement ministériel attise les curiosités et remue les ambitions dans un contexte politique marqué par une crise endurcie où seuls les impondérables de la politique scotchent à l’avenir l’essentiel. On a cru balancer la Renaissance du Bénin (Rb) dans les cendres du devoir de mémoire et circonscrire le louvoiement au clan Rosine Soglo où se côtoient et se frottent les renaissants d’obédience cauri comme Epiphane Quenum et Galiou Soglo. Mais de sources concordantes, Lehady Soglo candidat malheureux à la présidentielle et 1er adjoint au maire de Cotonou ne rechignerait pas à jeter la Rb dans la rivière gouvernementale. La posture publique anti Yayi du fils ainé du couple Soglo, masque un appétit pour le gouvernement. Soglo Junior ne fera pas la fine bouche si le pouvoir du changement accepte les échanges de bons procédés. On évoque déjà des conditions pour assurer l’adhésion de Lehady à la chose cauri et l’entrée en fanfare de la Rb au gouvernement. Les exigences tournent en effet autour de deux pôles.
D’abord, Boni Yayi doit obliger le ministre de la culture de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales à démissionner de la Rb pour sauver les apparences et la cohésion au sein du parti. Cette revendication soigne cependant une concession car, la tête du fils cadet rebelle était jusqu’ici mise à prix et son limogeage marmotté dans le cercle renaissant. La démission annoncée de Soglo Père de la Rb sur fond de guéguerre autour de l’exclusion du fils ministre de la Rb, avait fait bouillir le parti alors au bord de l’éclatement. Lehady recolle l’affaire pour labourer le champ de la confusion exploré par l’entêtement du frangin à chanter l’hymne du changement. L’équation Galiou soumise à l’exercice du chef de l’Etat va mettre la pression sur le ministre. En mettant Galiou dans l’enveloppe des conditions pour prendre le maillot du changement, Lehady veut montrer qu’il demeure l’interlocuteur incontournable de Yayi et le nouveau maître à la Rb.
Ensuite, Lehady Soglo exige la reprise des élections à la mairie d’Abomey-Calavi avec à la clé le poste de 1er adjoint au maire et celui du chef d’arrondissement de Godomey pour la Rb. Ces deux préalables visent à tenir la dragée haute à Yayi mais visiblement Lehady ne devrait plus s’opposer à la participation de la Rb au gouvernement du changement si la volonté du chef de l’Etat donne vie à ses revendications. Que resterait-il alors du G4 dont Lehady est l’un des initiateurs ?
La bataille pour la candidature unique au G4 semble ne générer que des ficelles de chance pour l’ancien candidat Rb alors que grossit la cote de Me Adrien Houngbédji qui de plus en plus endosse le manteau de grand rival de Yayi pour 2011. La quête désespérée d’une faute à muer en alibi pour abandonner le groupe induit maintenant des artifices en vue de faire nager la Rb dans l’eau du changement. Les signes de la candidature de Lehady à la présidentielle se précisent. On ne peut condamner ce fils de président, leader annoncé de la Rb et homme d’expérience, d’avoir des ambitions mais la double légitimité de ses intentions et de la protection de ses intérêts ne justifie pas l’opacité de sa démarche. Il ne manque qu’une clarification du jeu avec les partenaires du G4 pour donner de l’éclat à l’allure de Lehady Soglo. C’est à ce niveau qu’il devrait progresser.
Sulpice O. Gbaguidi
Source: FRATERNITE 12-08-2009