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BENIN - Destruction systématique des affiches de l’opposition sur le rejet de la Lépi: Encore une grossière erreur du camp Yayi-Aboumon

 

 

28 octobre 2010 par richard 

  

Dans sa stratégie de communication visant à populariser son argumentaire sur le rejet de la Lépi, l’UN a conçu des affiches géantes. Mais à peine posées, ces affiches sont vandalisées par le camp Yayi. Une grossière erreur de plus qui n’était pas nécessaire, au regard de la réplique qu’elle a engendrée.

  

«Si le gouvernement voulait nous aider à atteindre nos objectifs, il ne pourrait mieux trouver à faire». Tel est le commentaire d’un responsable de l’Union fait la Nation (Un) qui constatait les actes de vandalisme auxquels l’on s’était livré sur les affiches qui tendaient à justifier le rejet d’une Lépi réalisée dans la controverse et l’affrontement. Depuis quelques semaines en effet, les affiches posées sur les panneaux aussi bien à Cotonou qu’à Porto-Novo sont systématiquement arrachées à la faveur de la nuit. Sans désemparer, l’Un les remplace tout aussi promptement le lendemain pour voir le même scénario de destruction se reproduire la nuit suivante. Ainsi, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2010 à Porto-Novo, personne ne s’était étonné de voir des individus s’en prendre aux affiches «anti-lépi» devant la Haute Cour de Justice et le parlement. Sauf qu’à la surprise des spectateurs éberlués, les vandales se sont avérés être des agents des forces de sécurité publique. C’étaient précisément des agents de la brigade territoriale, autrement dit, des gendarmes. Une telle information ne pouvait qu’indigner le candidat Houngbédji et l’Union fait la Nation qui ont aussitôt décidé d’une marche de protestation. Une manifestation qui fera encore monter le mercure. Une complication inutile dont la mouvance de Yayi aurait dû nous faire l’économie en laissant simplement prévaloir les règles de la démocratie. Le contexte de cette nouvelle complication n’offre aucune justification au camp présidentiel car, en réalité, ce n’est rien de plus que l’expression pacifique d’un droit Constitutionnel. L’on se souvient encore comme si c’était hier de la croisade citoyenne contre la révision de la constitution en 2005. Mathieu Kérékou était alors au pouvoir et avait les moyens et les arguments pour empêcher cette campagne qui ne pouvait se justifier que par la spéculation. Mais il a pourtant laissé faire. La démocratie s’en est trouvée grandie et l’alternance que le peuple de tous ses vœux appelait a pu avoir lieu. Ainsi est arrivé Boni Yayi. Mais le président semble avoir oublié l’histoire, laissant son entourage et, plus grave, des hommes en uniformes zélés et opposés à l’exercice des libertés, commettre des actes répréhensibles. Si c’est pour contraindre et conditionner le peuple à accepter une Lépi bâclée, c’est raté, car, ces actes de vandalisme ont éveillé la curiosité des citoyens qui, désormais avisés, entendent protester. Un échec lamentable en somme pour une mouvance liberticide, mais surtout, un motif d’inquiétude, au regard de la grave violation des dispositions de notre loi fondamentale qu’une certaine frange des agents des forces de sécurité publique semble avoir lu de travers.

 

Grégoire Amangbégnon

 

 



 
Tag(s) : #Politique Béninoise
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