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PIK, pion ou bâtisseur ?

 

5 octobre 2010 par richard 

  

Hier, lundi 04 Octobre 2010. 11h 40min. Un lecteur anonyme sonne mon téléphone professionnel. Une voix empreinte d’étonnement déroule :  » Monsieur, ne vous dérobez pas. L’actualité politique vous interpelle, parlez-en !  Votre commentaire est attendu. S’il vous plaît ne vous dérobez pas « . Tout en remerciant ce lecteur anonyme pour l’intérêt qu’il accorde à notre journal, il est utile de relever que mon intention n’est pas de fuir l’actualité. Il est du devoir du chroniqueur de faire de l’actualité sa raison d’être.


Pour l’essentiel, j’avoue comme le lecteur anonyme, ma surprise, mon étonnement et dans une certaine mesure, ma consternation.  J’affirme vouloir ne pas aborder la question avec passion, car la raison et la démonstration doivent s’inviter dans l’analyse  pour décrypter un choix politique perçu comme nombre de compatriotes comme un énième stratagème du Président Boni Yayi très bas dans les sondages. J’ai voulu prendre une journée pour recueillir l’avis des citoyens libres. J’étais donc chez les conducteurs de taxi de la  » Morgue « , vecteurs par excellence des rumeurs et des informations passionnelles. Les  conducteurs de taxi faisant Cotonou-Ouidah ou Cotonou-Porto-Novo  n’ont pas été du reste. Ils m’ont  fait  l’écho de leurs passagers de circonstance. Dans l’ensemble, c’est une tempête  d’étonnement que véhicule le choix de la personnalité la plus populaire du gouvernement.


Jamais, les Béninois n’ont été aussi attachés à la personne d’un homme. Pour beaucoup d’entre les déçus, PIK, comme on l’appelle dans les cafés littéraires a le destin des hommes d’Etat dont pourrait rêver une nation en naufrage moral. Que va donc chercher, l’espoir d’une jeunesse à la recherche d’un modèle dans un guêpier politique sans base électorale,  animé par des personnalités qui n’ont pas encore répondu de leurs démêlés  » académiques  » soulevés par la représentation nationale ?  Pris en étau par le marteau le plus  » yayisant « , Madame  Véronique Brun Hachémè et l’enclume Cauris, Claudine Prundencio, Irenée  Pascal  Koupaki est à la tête d’une machine appelée UDBN dont l’image est fortement écorchée par l’ex-présidente, une dissidente du parti d’Emile Derlin Zinsou. C’est un parti de la mouvance présidentielle, remodelé pour apporter de l’oxygène à un régime fortement noyé dans l’hydrogène de la politique politicienne.


Le choix de PIK répond peut -être à une stratégie politique mais elle ne résiste pas à la raison raisonnante en politique. L’homme qui est apparu aux trentenaires en avril 2006 comme l’incarnation d’un renouveau se noie dans un piège qui est l’Union pour le Développement du Bénin Nouveau (UDBN). Les premières figures de ce rassemblement suggèrent un repli identitaire. Ce qui contraste avec la stature d’homme d’Etat que Pascal Irénée Koupaki s’est forgé toute sa vie durant.  Si beaucoup avancent qu’il s’agit d’un repli local, il n’ya malheureusement pas d’argument pour battre en brèche cette perception.  D’où la question :  » Irené Pascal Koupaki ne s’est-il pas trompé par loyalisme excessif à son compagnon ? « Le chemin de l’amitié passe-t-il par ce choix douloureux pour ses nombreux admirateurs qui continuent de croire que l’idole s’est trompée, qu’il a trébuché et qu’il peut toujours se relever en corrigeant l’image peu flatteuse de  » pion  en mission » que le congrès extraordinaire du dimanche dernier tente de lui coller comme une ombre ? Pour opérer la rupture, PIK a besoin d’un ensemble plus grand non inféodé à un parti à l’exemple de la coalition ABT. Il est un secret de polichinelle que PIK compte beaucoup d’admirateurs au sein de l’Union Fait la Nation (UN), Union pour la Majorité Présidentielle Plurielle (UMPP) et l’Alliance Pour un Bien-être de Tous (ABT). Plusieurs personnalités de ces ensembles n’ont pas compris ce choix. Et moi, avec. Pour le monument de la technocratie qu’il représente, son engagement pour la jeunesse ne passe pas par un minuscule parti à la base électorale rétrécie conduite par des hommes et des femmes qui n’ont convaincu encore personne.

 
Pour l’amour de la jeunesse, PIK doit alors œuvrer pour que ce micro parti aux démembrements inconnus se fonde dans un grand ensemble pour porter son rêve. Oui son rêve et non un rêve par procuration.  Pour le respect de ses idéaux, l’opinion a le devoir de  relever PIK car il tombe. Il mérite d’être mieux entouré dans un vaste ensemble. Il n’est jamais tard pour se rattraper. PIK peut se relever pour bâtir autrement l’avenir.

 

Herbert Houngnibo



 

 
Tag(s) : #EDITORIAL
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