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03 mai 2011
 
 

Mon MESSAGE Aux béninois du Bénin et de la diaspora

  

Mes Chers Compatriotes,

  

Béninoises et béninois

 

Jeunesse béninoise, sève vivante de notre peuple;

Le Bénin, notre cher pays traverse la crise la plus profonde de son histoire. Jamais, depuis l’indépendance autant d’incertitudes et d’inquiétudes n’ont pesé sur le quotidien et le lendemain du peuple béninois.

En ce début de la deuxième décennie d’un nouveau millénaire, le devoir impérieux des pouvoirs publics devrait être le souci de dispenser une formation de qualité à haute valeur ajoutée à notre jeunesse afin d’accélérer l’entrée du Bénin dans la société du savoir.

Ce projet de société ne peut se concevoir que dans le cadre d'une planification de nos ambitions et de nos audaces pour un Bénin moderne, pour un Bénin développé, pour un Bénin capable de se prendre en charge et apportant sa contribution au rendez-vous des nations pour la fierté des générations présentes et futures.

En lieu et place de mesures innovantes élaborées avec la nécessaire vision qui confère à une société la force, la perspicacité, et les moyens de construire un avenir radieux pour les générations présentes et à venir, les tenants du pouvoir en place n’ont de cesse de se jouer de la morale républicaine et des exigences de la bonne gouvernance.

Ainsi l’éthique a déserté le champ de l’action politique dans notre pays, tandis que l’imposture et le parjure sont consacrés dans le mépris total de notre Constitution et des valeurs républicaines.

Tous les observateurs attentifs s’accordent à reconnaître que la contrevérité des urnes qui a annihilé les suffrages exprimés par le peuple souverain le 13 mars 2011 et qui permit à l’occupant de la présidence de la République de s’agripper au sommet de l’Etat, demeure sans conteste un facteur aggravant de la crise latente qui paralyse le destin du Bénin, et le fonctionnement harmonieux des Institutions.

Or, c’est précisément le déséquilibre larvé des Institutions qui encourage la mal gouvernance favorisant conséquemment la corruption généralisée, la concussion, le gaspillage et le détournement des deniers publics.

 

Béninoises et Béninois

 

Jamais dans l’histoire contemporaine de la Terre de Nos Aïeux, nul gouvernement n’a connu un tel niveau de crise de défiance. Les habitudes honnies qui ont discrédité le régime KEREKOU lui ont survécu et se sont amplifiées dans un environnement marqué essentiellement par le déficit de la morale républicaine et de l’éthique au cœur de l’action politique qu’incarne le pouvoir héréditaire auquel, paraphrasant l’écrivain Fénelon dans son adresse au Roi Soleil Louis XIV au 17

ème siècle les béninois tous en chœur pourraient psalmodier ceci: Je cite «Sir, votre pays se détruit du dedans, inexorablement. Son agriculture se meurt, ses paysans subissent la faim, la maladie et les privations. Vous conduisez le peuple, les yeux bandés, insensible comme vous êtes, vers l’abîme». Fin de citation.

Le régime installé au forceps après le départ du Général KEREKOU en 2006 n’a pas répondu aux attentes des populations et a plutôt enfoncé le pays dans la crise profonde que l’on constate aujourd’hui dans tous les domaines. Ce n’est pas faire montre de nihilisme que d’affirmer que notre pays est aujourd’hui confronté à de graves difficultés de gouvernance politique, économique et sociale.

En effet, au plan politique et institutionnel, la logique du parti-Etat, voire de la personne-Etat, du régime dit du nouveau leader a vidé de toute substance les institutions républicaines instrumentalisées au service d’un homme et de son clan, tout en foulant au pied les libertés individuelles et collectives et en remettant en cause les acquis démocratiques. Cette même logique a aussi plongé les agents de l’Etat dans l’indignation, source de découragement et de laxisme, réduisant à leur plus simple expression les notions de service public, d’administration républicaine et d’intérêt général.

cinq ans de gestion de notre pays ont mis, aujourd’hui, dans un piteux état, des secteurs vitaux de son économie comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme, et les sociétés d’état dans une posture exsangue.

Au plan des valeurs, de l’éthique et de la bonne gouvernance, la corruption, loin d’être un épiphénomène a investi et gangrené les secteurs vitaux de la Nation comme l’illustrent les scandales qui défraient chaque jour la chronique pendant que des contre-valeurs sont érigées en valeurs et des contre-modèles donnés en exemples à la jeunesse, la contrevérité des urnes, le trafic d’influence et des passe droits en moyen d’ascension politico-sociale.

Le changement et l’alternance voulus et plébiscités par le peuple le 13 Mars 2011 furent à nouveau confisqués par des rentiers qui ne s’imaginent pas une autre vie en dehors du pouvoir, de son confort de ses privilèges, de ses fastes et de ses honneurs.

Non! Le Bénin et le peuple Béninois ne méritent pas cette situation inédite, et atypique où un quarteron de nos compatriotes impose par la force et l’arbitraire leur posture de suzerain sur le peuple démuni et désemparé.

Or Il est établi partout à travers le monde que sans la vérité des urnes, la consécration d’une société de confiance, de prospérité partagée et du respect des droits humains demeure hors d’atteinte.

C’est pourquoi, mon exigence fondamentale pour une heureuse sortie de crise reste la reforme des Institutions tournées vers la recherche de la stabilité politique, de la justice pour tous, du respect de la loi, de la transparence dans la gestion des deniers publics, de la solidarité partagée de la générosité à l’endroit des plus vulnérables et de l’intérêt général.

L’attitude du gouvernement qui consiste à recourir à la ruse et à la brutalité pour s’exonérer des reformes issues des différents consensus est un acte de haute trahison du peuple, car en matière de bonne gouvernance, la mission essentielle d’un gouvernement est d’œuvrer au renforcement des Institutions et à contribuer utilement à la mise en place des contrepouvoirs, comme si demain il devait partir. C’est l’occasion pour chacun de nous de faire usage de toutes nos forces pour qu’ils ne reprennent encore le contrôle du parlement.

Ici, la gestion des affaires de notre cher pays procède de l’aveuglement et de l’irresponsabilité en ce qu’elle tient dans la plus grande aversion, toutes les reformes indispensables dont le pays a pourtant besoin pour son unité, le développement de son économie, et l’avenir de sa jeunesse.

Les multiples événements qui secouent le continent en général et notre sous région en particulier, doivent rappeler aux prédateurs des richesses nationales et des libertés publiques, qu’il y a un temps pour tout: un temps pour tromper, un temps pour rétablir la vérité, un temps pour voler, un temps pour rendre, un temps pour brimer, un temps pour subir les rigueurs l’injustice, un temps pour rester, un temps pour partir.

Refuser de prendre en compte cette réalité, équivaudrait à une grave méprise qui conduirait le leader nouveau dans les décombres de l’Histoire, et exposerait sa coterie à des conséquences significatives.

 

Mes Chers Compatriotes, l’heure est grave!

 

Je vous sais profondément exaspérés par ce régime, et par les forfaitures qu’il accumule au fil du temps.

N’avons-nous pas une seule vie? Ne doit-elle pas servir une cause noble et juste? La mienne, je la dédie au combat pour la liberté, la justice et la dignité du peuple Béninois.

Comme Churchill devant la chambre des communes le 13 mai 1940, permettez-moi mes chers compatriotes, cette allégorie Churchillienne: Je cite "Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur" fin de citation.

Pour réaliser les aspirations du peuple béninois, à la liberté, à la démocratie, et à la prise en main de sa destinée, il nous faut œuvrer sans compromission avec beaucoup de détermination, de courage et de sacrifices.

C’est dans cet esprit que je voudrais qu’on construise son offre politique pour l’émergence d’un Bénin rasséréné, d’un Bénin réconcilié avec son histoire, d’un Bénin tourné résolument vers l’avenir, respectueux des droits de chacun et offrant de la prospérité partagée à tous ses enfants.

Je serai l’un des milliers de combattants béninois à être de tous les combats avec détermination dans la clarté et la vérité.

Mon comportement est dicté par le seul souci de la vérité et de la cohérence. Nul ne saurait valablement prétendre méconnaître tous les efforts que nous avons avec constance consentis en vue de créer les synergies nécessaires pour une unité d’action dans la cohésion. Malheureusement ces efforts se sont heurtés au mur de l’arrogance et de la suffisance. Cependant, il en faudrait beaucoup plus pour nous conduire à abandonner l’ouvrage à la tache.

 

Mes Chers Compatriotes

 

Jeunesse Béninoise,

 

Le Bénin a besoin d’une grande révolution, pas forcément à l’instar de celle dite du Jasmin en Tunisie ou de celle de la place Al Tahrir en Egypte.

Le peuple béninois, et sa jeunesse en particulier doivent se mobiliser pour exiger sur la terre de nos aïeux le respect de la loi, la transparence électorale, la vérité des urnes, l’obligation de rendre compte, la fin de l’impunité et une juste répartition des richesses nationales au profit de tous sans aucune discrimination. La révolution est devenue inéluctable, parce qu’elle porte en elle la perspective avantageuse du changement: Changement dans les mentalités, changement dans les comportements, changement dans la sphère du lien social, changement dans la perception de l’autre, dans la compréhension et dans l’analyse des phénomènes de notre société, pour porter en triomphe des ambitions partagées et un nouveau mode de développement communautaire qui allie, tout à la fois, les exigences de l’éthique, la morale républicaine, le pragmatisme, et les aspirations légitimes du peuple vers la démocratie et le développement, au sein d’une société béninois libérée, définitivement, de l’abysse des fossoyeurs.

Je ne désespère pas, et je vous invite tous, à rester confiants et à croire que le Dieu de l’Univers demeure à l’écoute des cris de détresse du peuple béninois, et qu’il nous répondra dans sa miséricorde infinie.

 

Béninoises et Béninois

 

A ceux qui se posent des questions sur mes réelles motivations pour l’alternance il nous plaît à nouveau de paraphraser Churchill qui répondant à une question similaire, exposa sans malice: Je cite «Vous demandez, quel est notre but? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n'y a pas de survie ». Fin de citation Il nous faut remporter la Victoire contre les injustices, et pour la dignité, la démocratie, le développement et la prospérité partagée. Cela relève à la fois d’une exigence patriotique, morale, politique et républicaine pour nous.

 

Vive la République,

 

Vive la Démocratie,

 

Vive le Bénin.

 

Ilarion KINGNON 

Journaliste

 

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Tag(s) : #EDITORIAL
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