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CHRONIQUE DU JOUR


La révolution Dassoundo et Dénis Oba Chabi dans FCBE

 

21 novembre 2008 - FRATERNITE

 

par Sulpice O. Gbaguidi

C’est un tsunami qui menace Force cauri pour un Bénin émergent (Fcbe), et expose le navire du changement au chavirement. L’honorable André Dassoundo, premier vice président de l’Assemblée nationale et son collègue Dénis Oba Chabi président de groupe parlementaire ont brisé la guangue opaque du silence pour révéler le manque de saveur de la soupe cauri.

 

Ce n’est pas la première fois que André Dassoundo hausse le ton et jette le pavé dans la mare. Ce n’est pas la première fois qu’il dénonce les menteurs et délateurs du clan Fcbe. L’affaire de fausses fiches et de tracts révélée par l’homme de Dassa-Zoumè résonne encore. Maintenant il évoque vertement le malaise et accuse d’emblée Boni Yayi. « Le chef de l’Etat, dit-il, est émotif et réactif ». La théorie de réhabilitation de certains acteurs politiques, développée avec enthousiasme, inaugure une nouvelle époque dans les résolutions cauris. André Dassoundo sème la révolution dans la maison Fcbe. La déclaration intervenue aux lendemains de la démission de Mamoudou Wallys Zoumarou de Fcbe a un parfum de levée de boucliers. Dassoundo se fait le porte-parole des mécontents. Cela est symptomatique d’une crise larvée à Fcbe.

L’effet Zoumarou injecte son premier jet : le déliement des langues avec la voix officielle des mécontents. Dans l’exercice du courage politique, Dassoundo a crevé l’abcès, érigeant le langage de vérité en instrument de combat pour ramener Boni Yayi à composer avec l’évidence. On relève dans ces envolées, la lassitude et le refus de cautionner les errements politiques de la famille Fcbe, le refus de signer une complicité dans la négation de la politique et le suicide collectif. La sortie médiatique des mécontents Fcbe consacre la remise en cause de la gestion politique du pouvoir du changement. Les va-t-en guerre Fcbe reviennent au cœur des critiques. Le camp cauri hétéroclite héberge ses dissonances, mais le chef de l’Etat semble pris en otage par une coterie de va-t-en guerre, hostiles au dialogue et à l’ouverture. Comment Boni Yayi peut-il résoudre la crise sans prendre langue avec la majorité parlementaire ? Le président de la République et un entourage allergique au partage, font la cueillette des fruits sur l’arbre planté par le grand nombre.

 

Le péché politique de la marginalisation prononcée des poids lourds de la famille cauri, l’obstination à pervertir l’ouverture et à s’enliser dans la politique compulsive de débauchage infectent les cellules de la solidarité Fcbe. La mare aux cauris s’assèche par la cruelle méthode de la gestion de la chose politique. Elle fait naître une endémie de la grogne qui mue le climat politique en saison défavorable au fleuve vert. La crue de début de mandat cède à un étiage de mi-mandat avec le risque de disette en fin de mandat. Les rigoles politiques de Fcbe sont déjà frappées de sécheresse.

 

La déclaration de l’honorable Dassoundo pose une équation à une inconnue : la réaction de Boni Yayi. Deux voies s’offrent au parrain légitime de Fcbe. Soit, il coule dans l’exaspération et met les deux députés en quarantaine ou il enregistre leur plate-forme revendicative et revoit la copie politique servie depuis mars 2006.

Dans le premier cas, Boni Yayi va ouvrir un autre front politique avec pour adversaires les dissidents Fcbe. Dans le second cas, la prise en compte des doléances aura pour effet d’instaurer le vrai dialogue avec les partenaires congénitaux du pouvoir en vue de l’apaisement souhaité. Boni Yayi n’a pas de munitions suffisantes pour s’occuper à gérer deux fronts. La crise avec les G et Force clé serait incurable si on devait lui greffer une crise Fcbe. Boni Yayi va-t-il alors se laisser prendre entre deux feux ?

Sulpice O. Gbaguidi

Tag(s) : #EDITORIAL
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