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Bénin: Argent ou valeur ?

 

Par l'Abbé André S. Quenum

21/11/2009

La deuxième année d’attribution de l’aide financière de l’Etat aux chefferies traditionnelles et aux confessions religieuses peut donner l’occasion d’en appeler à un débat plus profond autour de la question. Il faut d’abord rappeler que l’Eglise catholique, par la voix de la Conférence épiscopale, a refusé de recevoir cette aide, l’année dernière, et que, en cette deuxième année 2009, constante dans sa position, elle n’a pas participé à la séance d’attribution de cette aide et n’y a d’ailleurs pas été invitée. Mais en fait, il ne s’agit pas pour l’Eglise de chercher à avoir raison, à faire la leçon, ou à donner l’impression qu’elle n’a pas de besoins. D’ailleurs, comme d’autres confessions religieuses, elle reçoit d’autres formes d’aide venant du contribuable béninois, et le zèle avec lequel elle s’investit sans discrimination religieuse pour la nation est bien connue.


Mais la question de fond est ici. La réflexion que l’Eglise a proposée, l’année dernière, pour motiver son refus de bénéficier de cette aide mérite plus d’attention, et on peut la relire ci-contre.

Premièrement, il ne serait prudent pour personne, pas même pour l’Eglise catholique elle-même, de prendre à la légère ce que dit la réflexion de la Conférence épiscopale signée par son président, Mgr Antoine Ganyé, sur la question du rapport de l’homme à l’avoir, sur la conscience de la gratuité, les avantages pécuniaires en relation avec les valeurs de paix, d’amour de la patrie, d’intégrité et de dignité. Deuxièmement, de façon assez pratique, la réflexion propose en parlant des bénéficiaires, que «l’appui du gouvernement prenne la forme de l’aménagement de conditions favorables à leurs activités caritatives et à leurs investissements sociaux dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé publique, de la prise en charge de la jeunesse.


Quoi qu’on puisse en dire par ailleurs, les débats autour de l’aide de l’Etat aux médias peuvent instruire sur la différence entre l’aide pécuniaire et la création de conditions favorables.
Somme  toute, il  ne s’agit pas de satisfaire les conditions de l’Eglise catholique sur des modalités de l’aide, mais  il s’agit de repenser l’aide, pour lever tout équivoque concernant des tentations pécuniaires et  pour espérer atteindre les nobles objectifs de valeurs à promouvoir.

 

Abbé André S. Quenum
Source: La Croix du Bénin

 


 

Tag(s) : #EDITORIAL
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