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18/11/2010

  

DIEU A-T-IL LÂCHÉ BONI YAYI ?

 

 

Par Olympe BHÊLY-QUENUM

 

 

Ah bon! Etait-Il avec lui? À gorge déployée les gàngánwúnhúnxótò avaient hurlé: yà yì! Les prétendus exégètes voyaient le Messie en la personne du nouvel homme élu président dont ils attendaient les prébendes; aussi persistaient-ils dans leurs flagorneries tout en s’apercevant que Monsieur Thomas Boni Yayi était complètement déconnecté des réalités du Bénin qu’il semble d’ailleurs ne pas connaître.

 

Non, Dieu n’a jamais été avec un tel homme qui ne connaît que Mammon; c’est avec l’argent qu’il achète même la conscience de ceux qui n’en ont pas besoin mais, fussent-ils au pied de la tombe, ceux-là exigeront des récompenses

«Heureux le riche qui est trouvé sans tache et qui ne court pas après l’or.»; « Beaucoup ont été livrés à la ruine à cause de l’or et leur perte est arrivée devant eux; et encore: «car il est un piège pour ceux qui en sont fous et tout insensé s’y laisse prendre.»

 

J’exprime mon indignation crânement: voilà où en est le chef d’Etat béninois et je n’ai pas emprunté une autre voie quand, faisant fi des réalités, Monsieur Claude Guéant, Secrétaire général de l’Elysée, avait déclaré: « la France a beaucoup de respect pour la façon dont le chef de l´Etat conduit le Bénin ».

 

Pour aller vite, voici l’essentiel de ma riposte que Le Monde n’a pas publiée: «[…] le système de Monsieur Thomas Boni Yayi, hélas! élu fort démocratiquement, parce que son programme faisait miroiter le CHANGEMENT avéré être une ruse, une fripouillerie et un leurre caractérisés par la recrudescence de la corruption, l’étouffement de la justice, des crimes impunis commis par la garde présidentielle, le mépris du principe même des Droits de l’homme dont la preuve la plus récente était la Fermeture des kiosques à journaux où se vendaient des publications dénonçant la flagrante implication du chef de l’Etat dans la société ICC; la pauvreté générant la misère, le président en profite pour acheter la conscience des nécessiteux; l’enseignement primaire, voire secondaire sont à un niveau tel que l’évêque de Natitingou s’en est plaint dans une homélie, soulignant aussi la misère des paysans; nul ne l’ignore: au pays du Vodún les trois religions monothéistes respectent scrupuleusement les cultes endogènes; évangéliste - c’est son droit -  le président Thomas Boni Yayi a noyauté le Pouvoir de membres de son bord qui se joignent à lui pour prier au Palais de la Marina; mais quiconque parmi eux n’obtempère pas à ses diktats est remercié.

 

FERMER DES KIOSQUES À JOURNAUX ?

 

Ma couleur politique n’étant pas un mystère, je déclare sans nuance: le peuple béninois doit descendre dans les rues pour conspuer un tel personnage: «faire fermer des kiosques à journaux» est le déni du principe même de l’article 35 de la Constitution des Droits de l’homme qui stipule:

«Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.» 

Jean Jaurès disait à juste titre: « La Constitution de 1793 répond bien aux conditions vitales de la Révolution, à la réalité politique et sociale de la France nouvelle ».

 

*

Les thuriféraires, les prébendés et les sicaires du Pouvoir politique pour qui je suis un «Africain vivant grassement chez les Blancs» vont pérorer: «le Bénin n’est pas la France!» Qui - fût-il un taré - murmurerait le contraire? La Constitution des Droits de l’homme n’a pas été élaborée par les Nègres, n’empêche, dans la mesure du possible, elle contribue à la défense de toute victime d’un arbitraire quelle que soit sa race, sa religion, sa couleur politique.

 

Je n’oublie pas qu’après m’avoir vitupéré Monsieur Vianney Assani a fait machine arrière et je ne vais pas le peiner en disant qu’il était allé à Canossa, mais j’aimerais savoir où en sont les gàngánwúnhúnxótò tels que lui-même et Monsieur Alain S. Kokouvi qui me signifia son titre de sociologue: tétanisés par ma première lettre ouverte au chef de l’Etat, ils ont légitimement réagi en administrant la preuve de leur servilité motivée par l’appât du gain; je les ai fort bien compris; objectivement, dans l’état actuel des choses au Bénin, quelles ont été leurs réactions face à l’appréciation du Secrétaire général de l’Elysée?

 

C’est après la lecture de la quasi-totalité des documents afférents à la gouvernance de leur idole que j’ai écrit sur un air de rap:

 

Yégué! yà yì à?

 

Éŏ yà wá!

 

Yà, c’est la misère

 

Et la misère

 

N’est pas partie

 

 

«Dieu a-t-il lâché Boni Yayi ?»

 

Il n’a jamais été dans son camp et c’est «Mammon d’iniquité» - comme dit le Talmud - qui se retourne contre lui; il en est ainsi quand on agit comme il est relaté dans des pages de La Croix du Bénin que je résume ici: «Le samedi 31 juillet 2010 à Porto-Novo, en l’église Notre-Dame des Apôtres la politique a pris le pas sur le culte qui a dû être interrompu; le comportement du prêtre officiant a été fustigé, parce qu’il n’a pas su arrêter la dérive et a laissé faire,…» Après ce cas, il y a eu au «pèlerinage marial du Dassa-Zoumé une certaine légèreté dans l’accueil de la délégation présidentielle.

Venus très en retard, le chef de l’Etat et son cortège auraient sérieusement perturbé le culte. Mieux, un groupe de prêtres aurait instruit des hôtesses et des religieuses de s’occuper de la délégation présidentielle qui dit-on, a dû se comporter ainsi, pour ne pas venir avant ses adversaires politiques fortement organisés.»

 

A l’évidence, profitant des faiblesses de la frange du diocèse qui aimerait aussi bénéficier de la manne dispensée aux autres religions, le souci du président de la République du Bénin, évangéliste, est de mettre l’Eglise catholique au pas.

 

Eh bien! si, en pratiquant la politique de l’échine souple l’Eglise avance à petits pas ou rampe vers Mammon, la rivalité entre les cultes monothéistes obligera les religions traditionnelles à se coaliser efficacement: je sais de quoi je parle pour avoir consacré plus d’un quart de siècle à l’étude de leurs rituels que rien ne perturbe quand ils sont en action.

 

Je le répète: Monsieur Thomas Boni Yayi ne connaissant pas le pays qu’il dirige, ce n’est ni l’appréciation du Secrétaire général de l’Elysée ni les cautions des bénéficiaires des privatisations qui lui feront gagner l’élection présidentielle en 2011; il devrait lire Machiavel, non seulement Le Prince, mais surtout, Discours sur La première Décade de Tite-live; eu égard au peu de considération qu’il a pour l’enseignement et, globalement, pour la culture, je doute que sa culture politique ait pu atteindre ce niveau.

 

À preuve l’étonnante faute qu’est le procès qu’il a intenté à Benoît Illassa et son recours cocasse à un avocat des ciments Lafarge; avoir perdu ce procès est un camouflet politique; j’étais le président du groupe de soutien du blogueur qui avait révélé un des aspects des magouilles dont est truffé le sommet de l’Etat ; il faut donc le souligner afin que le peuple en prenne de la graine: c’est sans peur des sicaires que protège le palais de la Marina, ni de la confrérie des évangélistes qui avance à pas de géant, qu’avec un mâle courage, une mâle audace, le peuple en finira avec cet homme, la honte de notre pays.

 

Emails, fax, facebooks, appels téléphoniques, voire lettres ne cessent de me le ressasser: «Doyen, méfiez-vous…» «doyen, ne revenez pas au pays maintenant car un accident de la route est facilement provoqué…», «Mon Frère, je suis un de ceux que tu as initiés et je te supplie, n’oublie pas le cas du Dr. Bonot que Tombalbaye a fait assassiner en plein Paris…»

De tout cœur je remercie tant d’amitiés, d’affections; j’ai réalisé plus que mes objectifs en venant en France et je n’attends rien de qui que ce soit; mais de ma terre natale je me bats, me battrai toujours afin qu’on y soit heureux, que le peuple ne soit pas réduit à quémander; c’est dire, comme le savait mon aîné et très regretté Ami le Cardinal Bernardin GANTIN, que je ne baisserai jamais les bras.

 

J’encaisse les avis de ceux et celles qui me disent ou m’écrivent: «les problèmes du Bénin ne préoccupent pas», «ce pays n’est pas ma terre natale…»; «Le Bénin n’est que le pays de mon père» , «[…] votre pays n’est que celui de ma grand-mère maternelle, o.k je l’aime bien mais ses problèmes et toutes les foutaises qu’il y fait votre président, rien à cirer! » etc.

 

Je les comprends aussi tout en espérant que ceux et celles qui aiment ce pays ne le laisseront pas tomber en déchéance à cause d’un incapable, générateur-gérant de la gabegie, de la corruption, de l’injustice, de la violation des Droits de l’homme qui a la haute main sur l’information, situations aussi inadmissibles que simplement inimaginables dans le pays qu’on appelait DANXOMĘ.

 

Olympe BHÊLY-QUENUM

 

Machiavel présente dans son commentaire de l’un des 142 Décades de Tite-Live (9 siècle avant J.C) des fondements de la politique et de la gouvernance que devrait lire quiconque s’intéresse à la Politique.


 


 

 
Tag(s) : #EDITORIAL
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