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INTERVIEW EXCLUSIVE AVEC LEHADY SOGLO : Le sens du pardon demandé par Houngbédji

 

 

20-12-2009

par Philippe Hado

 

Au lendemain de la réconciliation entre Nicéphore Soglo et Adrien Houngbédji, l’initiateur de cette rencontre impromptue, Léhady Soglo, on s’en doute, ne pouvait se taire plus longtemps. Dans cette interview, il revient sur cette réconciliation ainsi que sur les relations de l’Union avec le G 13.

 

Nouvelle Expression : En mars 2008, vous preniez l’initiative de la création de ce creuset de quatre différentes formations politiques, naguère opposées entre elles, à savoir la RB, le PSD, le MADEP puis le PRD. Ce creuset, d’abord connu sous le nom de G4, est devenu depuis peu, l’Union fait la Nation. Près de neuf mois après sa création, si l’initiative était à refaire, que déciderez-vous de faire et quelles orientations lui donneriez-vous ?

 

Léhady Soglo : Je précise que c’est le 12 mars 2008, donc bientôt deux ans que le PSD, le MADEP ; le PRD et la RB ont rendu publique leur déclaration au palais des sports du stade de l’Amitié à Kouhounou-Cotonou. Un creuset communément appelé le G4. Vous n’êtes pas sans savoir que le regroupement ADD faisait pratiquement cause commune avec le PRD dès l’installation de la 5ème législature. A la RB nous nous sommes dits qu’il était judicieux de formaliser cette nouvelle collaboration dans une nouvelle alliance au sein de laquelle se retrouvent des partis attachés à la préservation des acquis de la conférence nationale. C’est ainsi que nous avons décidé de rendre publique une déclaration à l’occasion du 18ème anniversaire de le tenue de cette historique assise dans le courant de février 2008. Mais les préparatifs nous ont conduits jusqu’en mars. Aujourd’hui on parle de moins en moins du G4 parce que la coalition a beaucoup évolué et s’est agrandie. Nous nous apprêtons à revivre une nouvelle étape à savoir l’Union fait la Nation « UN ». Ce qui nous conforte dans l’idée que nous avions eu raison d’aller vers cette alliance du G4. Je puis donc dire que nous avons eu raison de prendre cette initiative et si cela était à refaire, je le referais sans aucune hésitation car l’objectif c’est l’union des filles et fils du Bénin en vue véritablement de son développement.


Quelle évaluation faites-vous aujourd’hui de cette initiative qui a connu au moins deux mutations. De G4 qu’elle était, elle est devenue entretemps G4 et Force Clé puis récemment l’Union fait la Nation ?

 

 

La véritable évaluation est celle que nous constatons tous les jours de la part des militants des partis membres de l’alliance devenue aujourd’hui Union. La naissance du G4 puis de l’alliance G4-Force Clé puis de l’Union a littéralement transformé le paysage politique béninois. Le processus est venu en écho à la lassitude des populations face à la multiplicité des formations politiques et surtout face aux clivages et aux affrontements récurrents entre les acteurs politiques. La démarche unitaire qui a été renforcée par la signature du protocole d’union le 1er septembre dernier contribue à éclaircir le paysage politique du pays d’autant plus que les protagonistes de l’Union sont allés au-delà en travaillant depuis plusieurs mois non seulement à la fusion des partis signataires mais également à la désignation d’un candidat unique à la prochaine présidentielle et des listes uniques aux législatives et aux municipales à venir. Nous n’avons pas fait comme ceux qui se plaignent de la multiplicité des partis politiques et qui encouragent chaque week-end la création de nouvelles formations politiques. Il s’agit de proposer à nos populations des messages moins embrouillés par nos antagonismes stériles. C’est à espérer qu’il y ait moins de candidats aux prochaines élections afin que nous puissions avoir des débats basés sur des propositions concrètes plutôt que sur des considérations d’ordre ethnique, régionaliste, religieux, raciste ou simplement de personnes.

 

Depuis la signature du Protocole d’Union en 12 points d’informations constituant le G4 et Force Clé, vous aviez manifesté votre volonté d’ouverture à l’endroit des autres formations politiques désireuses de vous rejoindre.
Qu’en est-il à présent d’éventuelles adhésions à votre Groupe ?



Que peut-on retenir de vos relations avec le G13, un autre groupe, tout aussi résolu que l’Union fait la Nation d’assurer l’alternance au sommet de l’Etat en 2011 ?

 

Il existe évidemment des liens très forts entre l’Union et le G13. Nous étions au séminaire d’Abomey-Bohicon ensemble, nous avons été très solidaires sur de nombreux dossiers au parlement. A chaque fois que les questions de violation des libertés fondamentales ou de mauvaise gouvernance se pose G4, G13 et Force Clé ont conjugué leurs efforts. C’est cette unité d’action qui nous a valu la dénomination G et F. Nous sommes conscients que nos compatriotes désirent que ces élites travaillent de concert à la résolution des problèmes du pays. Cela nous condamne à élargir le champ de collaboration avec les partis qui partagent les mêmes préoccupations que nous.

 

L’initiative de la réconciliation entre les Présidents Soglo et Houngbédji a été perçue par plusieurs comme votre désir de vous éclipser au profit de Houngbédji qui, constitutionnellement ne peut se présenter à la présidentielle au-delà de 2011. Qu’en est-il exactement ?

Ce qui s’est passé le 29 novembre dernier à l’occasion de la célébration du 75ème anniversaire du président Nicéphore Dieudonné Soglo constitue un acte majeur dans la vie politique du Bénin. Il suffit de suivre les réactions de nos compatriotes du Nord au Sud et même ceux de l’extérieur pour se rendre compte de ce que ce geste représente pour eux et au-delà pour la nation toute entière. Je n’ai pas encore entendu un seul Béninois dire que ce qui s’est passé est mauvais même si certains estiment que d’autres gestes devraient suivre.
L’originalité de l’Union fait la Nation est sa référence constante aux idéaux de la conférence nationale de février 1990. L’un des points forts exprimés par les participants c’est l’unité nationale qui a été mentionné dans la Constitution en son article 2 qui dispose que « la République du Bénin est une et indivisible ». L’engouement suscité par le processus devant aboutir à l’union sur toute l’étendue du territoire national est pour nous une grande satisfaction. C’est le même engouement que l’on observe au niveau de nombreux partis politiques qui envisagent de prendre le train de l’unité avec nous. Cette tribune ne me paraît pas assez indiquée pour faire le point de tout ce qui se passe en ce qui concerne les actions pour des adhésions ou de collaboration avec l’Union. Dans les faits vous constatez de vous-même que l’Union mène de nombreuses actions en alliance avec d’autres courants politiques non signataires du Protocole d’Union aussi bien à l’Assemblée nationale que sur le terrain. Dans tous les cas, je suis convaincu que l’Union ira en élargissant ses rangs. Cela est devenu une nécessité de l’histoire politique de mon pays.

C’est dire que nous amorçons désormais une autre manière de faire de la politique au Bénin. Cela dit, la réconciliation entre Nicéphore Soglo et Adrien Houngbédji n’a rien à voir avec le processus de désignation d’un candidat unique de l’Union. Nous avons dit qu’il était nécessaire de panser nos plaies ; ce qui est en train d’être fait. La candidature unique est autre chose. Cela ne concerne pas que la RB et le PRD. Cela concerne tous les partis de l’Union. Personnellement, je n’ai jamais caché mes ambitions de briguer cette candidature unique au sein de l’Union. Le débat n’est pas encore tranché. Mais je rappelle que quel que soit ce choix, le processus d’union continuera son cours normal. Dès que le candidat sera connu, tout le monde s’attellera à le porter sur le terrain auprès des militants. C’est dire que si le groupe décide de désigner un autre que moi, je me plierai tout simplement. Mais nous n’en sommes pas encore là. En attendant, je suis toujours candidat à la candidature unique de l’Union. Je l’ai dit encore une fois lors de mon dernier passage sur la chaîne internationale de télévision Africa 24.

Où en êtes-vous aujourd’hui avec la désignation du candidat unique qui compétirait en 2011 sous la bannière de l’Union fait la Nation, une initiative, qui, faut-il préciser, vient encore de vous ?

La candidature unique sera une réalité, vous pouvez en être sûr. Les instances habilitées à définir les différentes étapes sont à pied d’œuvre. Très bientôt le candidat de l’Union sera présenté au peuple béninois. Personnellement, j’ai souhaité que le choix se fasse par des primaires en bonne et due forme. Mais nos textes prévoient également la possibilité de procéder par un consensus autour d’un nom. Il ne reste que quelques détails à régler au niveau de l’équipe en charge de faire les propositions. J’ai la ferme conviction que nous y arriverons. L’intérêt supérieur du Bénin et du peuple béninois le commande absolument.

 

En savoir davantage sur Léhady Soglo

 

Né le 18 décembre 1960 à Paris dans le 11ème arrondissement, Léhady V. Soglo a commencé ses études secondaires au collège Père Aupiais à Cotonou et puis au Lycée Carnot avant de les terminer au Lycée Turbigo à Paris où il a obtenu son baccalauréat.

 

Ses études supérieures, il les a faites en Amérique du Nord.

Economiste de formation, il a fait un Bachelor en sciences politiques à l’Université de Québec et un Master en Sciences Economiques à l’Université de Montréal. Il a également obtenu un diplôme en Management à MC Gill University.

 

 Ainsi armé techniquement, il a d’abord travaillé à Hydro Québec dans les services de vérification générale. Revenu au Bénin après février 1990, il a été chargé de Mission à la Présidence de la République de 1993 à 1996.

 

Après quoi, Léhady Soglo a décidé d’apporté un plus à sa formation universitaire en intégrant la Kennedy School of Government où il a obtenu en 1998, un Master en Public Policy. Ce qui lui a permis d’entreprendre avec compétence, une carrière de consultant en organisation.

 

Elu Conseiller Municipal du 12ème arrondissement de Cotonou en Mars 2003, il a été porté par ses pairs du Conseil Municipal au poste de 1er Adjoint au Maire.

 

En 2006, Léhady Soglo a été Candidat à l’élection présidentielle au Bénin et a fini 4ème avec un score de 9% des suffrages exprimés.

 

En Mars 2007, il a été élu dans la 15ème circonscription électorale du Bénin, Député à l’Assemblée Nationale. Mais il a préféré abandonner le mandat législatif et continuer de rester dans ses fonctions de 1er Adjoint au Maire de Cotonou pour être plus proche du vécu quotidien des populations et les servir.

 

Après, Léhady Soglo a été élu député en 2007, un mandat législatif auquel il a préféré ses fonctions de Premier Adjoint au Maire à la Mairie de Cotonou, poste qu’il occupe de 2003 jusqu’à présent.

 

Léhady Soglo est marié et père de trois enfants.

 

Source: Le Quotidien Nouvelle Expression



 


Tag(s) : #EDITORIAL
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